Les premières années de l'indépendance ont été euphoriques. Cela s'explique par une liberté retrouvée après plus de 130 années de colonisation barbare qui a réduit les Algériens en citoyens de seconde zone. C'est dans le sillage de la liesse extraordinaire dans laquelle baignait le peuple algérien que certaines dates resteront gravées dans l'histoire de l'Algérie post -indépendante. Parmi elles figure celle du 6 mai 1966 qui signe la nationalisation des mines. Décrétée par l'ancien président défunt Houari Boumediène,elle a touché onze principales sociétés minières qui ont été placées sous la tutelle du Bureau algérien de recherches et d'exploitations minières (Barem), qui venait d'être créé. L'annonce a été faite par le biais d'une allocution radiodiffusée prononcée par Houari Boumédiène à l'occasion de la commémoration du 21ème anniversaire des massacres du 8 mai 1945. Il s'agit «de la mine de fer et de cuivre de l'Ouenza-Bou Khadra (Tébessa, Ndlr), de la mine de plomb et de zinc d'El-Aleb, de la mine de plomb et de zinc de l'Ouarsenis, de celle de Sidi-Kamber, de la mine de fer de Gara-Djebilet, dans le Sahara occidental, de la mine de fer de Khangat et Mouhad, de celle de Rivet et Maden, de celle d'Aïn-Ben-Merguam, de la mine de l'Ouest Zounder, de celle de Haman-N'Baila, de celle d'Aïn-Barbar «, avait-il précisé. «L'effort d'industrialisation doit s'appuyer en tout premier lieu sur l'exploitation de nos matières premières, et en particulier des ressources minières» avait poursuivi Houari Boumédiène soulignant que: «Les richesses du sous-sol, qui constituent l'élément de base de tout développement économique, sont encore contrôlées, quatre années après notre indépendance, par des sociétés étrangères, par des monopoles qui fixent à leur gré les volumes de production et les prix.». Cette nationalisation avait été suivie par la création de la Société nationale de recherches et d'exploitations minières (Sonarem), en mai 1967. Il faut déplorer cependant que le secteur n'a pas connu l'essor escompté malgré des potentialités remarquables. Il a fallu attendre ces dernières années pour resecouer le cocotier. L'ouverture de la piste minière, il faut le souligner, est une directive du président de la République qui a fait de l'exploitation du gisement de Ghar Djebilet, notamment, le fer de lance de cette option. Un choix qui s'est imposé au vu de ses réserves estimées à 3,5 milliards de tonnes, mais aussi parce qu'il donne un nouveau cap à l'économie nationale qui peut aussi compter sur des réserves de phosphates d'environ 2,2 milliards de tonnes qui la hissent au 3e rang mondial. Il faut rappeler que Abdelmadjid Tebboune avait ordonné le 12 juillet 2020, lors d'une réunion périodique du Conseil des ministres, d'établir la carte géologique de tous les gisements exploitables en terres rares, en tungstène, en phosphate, en baryte et autres matériaux tout en encourageant la confection des textes autorisant l'exploitation des gisements aurifères de Djanet et de Tamanrasset par les jeunes, pour la partie non exploitable industriellement et lancer un partenariat pour les grands gisements. Un vaste programme d'envergure a été initié pour permettre au secteur minier de donner sa pleine mesure. Son lancement annoncé en 2021 prévoit 26 projets de prospection et d'exploration de ressources minérales pour une valeur globale de 1,8 milliard de dinars. Ces projets concernent principalement les ressources minérales à valeur ajoutée. Le programme est réparti sur six projets pour l'exploitation, deux pour le cuivre, un pour le manganèse, un projet de sels de potasse, cinq projets polymétalliques, un pour matières premières minières résistantes à la chaleur, un projet de bentonite, un projet de feldspath, quatre concernent le soufre brut, un le lithium, un les pierres semi-précieuses et un également pour le quartzite métallique. L'exploitation du phosphate doit en ce sens jouer un rôle de premier ordre. L'Algérie recèle des réserves exploitables à plus de 3 milliards de tonnes dans les mines de Bir El Ater (Tébessa). Autant d'opportunités à ne pas rater.