La tentative de «peser» sur l'événement est des plus claires au niveau du FLN et du FFS. La célébration du 50e anniversaire du Congrès de la Soummam est partie pour être cette année très particulière. Au-delà du fait qu'elle soit un cinquantenaire, qui n'est ni un 49e anniversaire ni un 51e, il y a lieu de noter une certaine fébrilité politique relevée chez les formations politiques les plus ancrées dans le passé révolutionnaire algérien. Plus on s'approche du 20 août, plus on sent une animation plus accrue au sein des formations politiques. On se réunit, on peaufine des programmes, bref, on fait tout pour savoir quelle est la meilleure manière d'occuper le terrain d'Ifri le 20 août prochain et surtout comment «empêcher son adversaire» d'y prendre place confortablement. Occupé jusque-là par le mouvement citoyen des archs, qui ne reste pas pour autant en marge cette année, puisqu'il a tenu hier son conclave spécialement dédié à l'événement, les politiques tentent d'asseoir le retour et quels politiques puisqu'il s'agit de grosses cylindrées qui ne sont autres que le FLN et le FFS. Deux formations qui comptent dans leurs rangs d'anciens combattants. En effet, le Front de libération nationale et le Front des forces socialistes mettent les bouchées doubles pour faire de cette date symbole un éclat qui leur revient de droit mais non sans arrières pensées politiciennes. La tentative de «peser» sur l'événement est des plus claires chez les deux partis. L'éventualité de la présence du président de la République qui n'est ni confirmée ni infirmée jusqu'à présent, a mis le feu aux poudres donnant lieu à une accélération tous azimuts des préparatifs. Du côté du FLN, les visites successives de son secrétaire général Belkhadem et de la député Samia Moualfi font ressortir un dénoté quasi certain d'un FLN prêt à faire de cet événement un moment fort dans la vie politique du pays. Les reconnaissances clairement affirmées quant au rôle de cet acte majeur dans l'histoire récente du pays laisse croire que le FLN ne s'embarrasse plus de quelconques préjugés. Le choix de Béjaïa pour la tenue de son université d'été n'y est pas sans confirmer ce désir de marquer sa présence dans la région d'une marnière forte. Côté FFS, la même fébrilité est à noter depuis notamment la tenue symbolique de son conseil national à Ifri. Le plus vieux parti d'opposition met, pour ainsi dire, le paquet en programmant une série d'activités jamais connues pour ce parti depuis son retour sur la scène politique en 1989. Pour ce cinquantenaire, le FFS invite Mahri, Hamrouche, Taleb Ibrahimi...,soit les grosses pointures de l'opposition, avec en prime, la présence de son président Hocine Aït Ahmed qui n'est, à l'image de celle du président de la République, ni confirmée ni infirmée. Ce forcing du FFS a été appuyé, avant-hier, par Hocine Zehouane président de la Laddh et membre d'un comité provisoire pour la célébration du cinquantenaire du Congrès de la Soummam, mis en place tout récemment. Cette initiative se veut aussi, selon Maître Zehouane, comme moyen de prévenir «la récupération politicienne» et de contrer les «profanateurs» de Abane Ramdane. Le message est vite compris et entre de plain-pied dans cette nouvelle bataille politique de la Soummam, qui fait rage présentement.