Le FFS et le FLN mettent les bouchées doubles pour donner à l'événement la dimension qu'il mérite. La commémoration du 50e anniversaire du Congrès de la Soummam, cette année, révèle un cachet particulier. Cette particularité réside dans le fait que plusieurs figures historiques et politiques nationales se préparent à visiter la région, le 20 août prochain. A en croire une note qui circule, ces derniers temps, dans les bureaux des autorités locales de Béjaïa, la célébration de cette date commémorative se fera, cette année, en présence du président de la République M.Abdelaziz Bouteflika. Depuis son élection à la magistrature suprême du pays, le président Bouteflika n'a pas rendu visite au lieu où s'est tenu le congrès fondateur de la République algérienne moderne. Lors des événements du Printemps noir, le mouvement citoyen des archs «a empêché» la visite, de tout officiel en Kabylie. Selon les observateurs de la scène politique nationale, les données et la conjoncture politique nationale ne sont plus les mêmes en 2006, notamment après l'amorce du dialogue gouvernement-archs. Autrement dit, il n'aura, en principe, pas de raison susceptible de chahuter, d'une manière ou d'une autre, la visite du chef de l'Etat à Ifri Ouzellagen. Et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, le chef de l'Etat a déjà été à Tizi Ouzou et à Béjaïa, où il a prononcé des discours à l'occasion de la campagne de la charte pour la paix et la réconciliation nationale. Encore, dans cette dernière wilaya, le président Bouteflika a été élu, lors de l'élection présidentielle de 2004, à la première position en surpassant de très loin le RCD de Saïd Sadi, pourtant bien implanté dans la région. L'autre point avancé par ces observateurs est le climat politique qui règne dans cette région, cette année. Ils expliquent que la tension du mouvement citoyen a sensiblement baissé, notamment après l'ouverture du dialogue pouvoir-archs. Mais on s'interroge sur la position des archs antidialoguistes vis-à-vis de ce sujet. En outre, la visite effectuée par le ministre de la Solidarité nationale, M.Ould Abbès, s'inscrit, selon les mêmes observateurs, dans la prospection du terrain à cette éventuelle visite. L'autre figure attendue à Ifri, à la même occasion, est l'homme politique et historique, Hocine Aït Ahmed. Selon une source du plus vieux parti de l'opposition, les militants du FFS sont en train de préparer le terrain pour l'arrivée du zaïm à Ouzellaguène. A l'occasion de la tenue de son conseil national, vendredi dernier, à Béjaïa, les militants, du FFS ont élaboré un intense programme, riche en activités politiques, pour commémorer le symbole de la révolution algérienne. Dans ce sens, une autre question mérite d'être soulevée sur l'éventuelle rencontre entre Bouteflika et Aït Ahmed, dans le cas où les deux hommes vont se croiser dans la vallée de la Soummam. Si la rencontre a lieu, elle mettra côte à côte un grand homme de l'histoire nationale, également «éternel» opposant du pouvoir en la personne de «Da l'ho», et le chef de l'Etat, Abdelaziz Bouteflika. Même si rien n'est officiel jusque-là, tout laisse à croire que la rencontre des deux hommes n'est pas pour demain. Par la même occasion, un autre politique «historique» prépare la célébration de cette date à Ifri. Il s'agit du Front de libération nationale. Ce dernier s'est engagé à tenir son université d'été, le 22 du mois en cours, à Ifri Ouzellaguène. Le choix de la date et du lieu n'est pas fortuit. «C'est un retour aux sources», estime-t-on au FLN. Histoire de rappeler que l'acte fondateur de l'Etat algérien moderne a été annoncé en Kabylie par le FLN d'Abane, d'Amirouche et d'autres militants porte-drapeau de la guerre de Libération nationale. A la lumière de ces données, on constate que ces partis politiques font un retour aux origines pour se ressourcer aux principes fondamentaux sur lesquels a été fondé l'Etat algérien moderne.