Le club béjaoui jouit d'une grande popularité qui l'oblige à réussir sur le plan sportif. Ce jeudi, aux environs de 18h00, le Mouloudia de Béjaïa aura eu un premier aperçu de ce que pourrait être sa saison 2006-2007 après avoir affronté, sur son terrain, l'A Boussaâda. On dit bien «pourrait» parce que nul ne saurait présager ce que sera le lendemain, la vérité d'aujourd'hui n'étant pas forcément celle de demain. Il y a que ce club n'est pas comme beaucoup d'autres et que son parcours finit toujours par focaliser l'attention. Pourquoi? Nous direz-vous. Tout simplement parce qu'il s'agit d'un club dont la popularité ne se dément pas, tellement il y a de gens qui le suivent et le supportent. A ce titre, il est incontestable que le MOB est l'un de ces clubs qui, en Algérie, peuvent se targuer de posséder une galerie en or soutenue par des milliers de voix. On comprend, donc, qu'il ne peut se contenter d'un rôle secondaire mais bien de celui d'un acteur de tout premier plan. Autant dire qu'il ne saurait avoir pour ambition que celle de figurer en division 1, la plus haute de la hiérarchie du football algérien. Mais, jusqu'à présent, le MOB a failli à cette mission devant des équipes qui n'avaient certainement pas son public. Après avoir réussi un certain nombre d'accessions il est resté scotché à la division2 et n'apercevait que de loin la division1. L'explication d'un tel échec ne pouvait trouver une réponse dans les différents effectifs qu'il a eus puisqu'il a pu avoir en son sein quelques joueurs de bonne qualité qui n'avaient rien à envier à de nombreux éléments de la division1. Si le MOB échouait dans ses tentatives de se glisser vers la division1, cela dépendait essentiellement du fait qu'il était mal géré. Nul ne contestera le fait que la pression dans un tel club doit être terrible tant ses supporters sont exigeants et n'acceptent pas les contre-performances. Ceux qui ont pris sa direction n'ont jamais su faire face à une telle pression en raison de leur méconnaissance du terrain et très souvent ils ont complètement perdu le contrôle de la situation alors que la logique commandait qu'ils soient totalement engagés dans le remise sur rails du club. C'est une telle mission qu'attend Noureddine Lakelak, le tout frais émoulu, président d'un MOB sans cesse tourné vers l'accession dont il fait son objectif numéro1. «Nous avons conscience de la difficulté de la tâche mais elle n'est pas impossible. En tout cas, nous ferons tout notre possible pour que ce club obtienne ce pourquoi il se bat depuis de nombreuses saisons», nous a dit Noureddine Lakelak. Ce dernier, entrepreneur de profession, s'est engagé dans l'aventure avec la conviction qu'il ne saurait y avoir échec. «Je ne suis pas un défaitiste, affirme-t-il. Je sais que le MOB aura des moments d'égarement, des périodes où tout va mal. Ce n'est pas cela qui me fera baisser les bras. J'ai accepté cette mission qu'a décidé de me confier la grande famille de ce club, je ne pourrais jamais trahir sa confiance. Le MOB deviendra un grand club, j'en fais ma promesse. Cela prendra des mois, voire des années mais, à la longue, je sais que je finirai par réussir. Il n'y a que la persévérance dans l'effort qui est récompensée». Dans cette perspective, il compte introduire un nouveau mode de gestion dans le club béjaoui. «Lorsque vous prenez en main un club si populaire, indique-t-il, il faut savoir le manager, le faire fructifier. Il n'est pas normal que le MOB soit confronté à des problèmes financiers alors qu'il dispose d'une telle popularité. Il y a des critères de marketing qu'il va falloir mettre en pratique pour que le Mouloudia parvienne à créer de la richesse et à s'autosuffire. La notion de professionnalisation du football est en train d'être galvaudée chez nous. On a une certaine tendance à penser qu'il suffit de donner de l'argent aux joueurs pour que l'on soit taxé de professionnel. Le professionnalisme ce n'est pas cela. C'est un état d'esprit, une manière de voir les choses qui ne peut être basée que sur la rigueur et le sérieux dans le travail. Ce que j'ai pu acquérir comme expérience dans le domaine de l'entreprise, je le mettrai au service du MOB. Il faut que ce club obtienne la place qu'il mérite dans le football algérien. Je m'y engage car c'est là la promesse que j'ai faite à tous ceux qui m'ont investi de leur confiance». Noureddine Lakelak s'est donc investi à fond dans sa nouvelle mission sachant que le MOB se doit de jouer les premiers rôles cette saison en division2 avec comme objectif essentiel, la montée en division1. Il s'est, pour cela, entouré de partenaires de choix dont la société Ring Algérie qui veut l'accompagner dans son entreprise. Pour le côté sportif, le nouveau président est allé recruter Sid Ahmed Slimani auquel il a confié la direction du staff technique et pour lequel, avec son consentement, bien sûr, il a doté le MOB d'un effectif à même de lui permettre de défendre ses chances pour l'accession. De nombreux joueurs évoluant en division1 (Bounekdja, Kabri, Rouaïghia, Ghoul, pour ne citer que ceux-là) ont rejoint les rangs mobistes et semblent avoir trouvé sur place toutes les commodités pour réaliser une grande saison. Rien qu'à voir l'endroit où nous logeons (un hôtel grand standing de Noureddine Lakelak situé en face du stade) nous savons que nous ne manquerions de rien cette saison, nous ont dit quelques joueurs. «C'est à nous maintenant de faire en sorte que le MOB atteigne son objectif». «Je ne prétend pas que l'accession est acquise d'entrée, affirme Noureddine Lakelak». «Je sais que la saison sera longue et extrêmement difficile. Nous allons affronter des adversaires qui voudront s'illustrer contre nous. Il est possible que le MOB connaisse des ratés qui risquent de compromettre ses chances de montée. Il ne faut pas que les supporters soient gagnés par le désespoir car, comme je vous l'ai dit, j'ai l'âme d'un gagneur et j'ai la certitude que le MOB sera un jour un des plus grands clubs d'Algérie». Avant d'affronter l'ABS ce jeudi en championnat, le MOB s'est testé dimanche dans un match de gala qui l'a opposé, au stade de l'Unité maghrébine, à l'équipe du MC Oujda, un match qu'il a fini par remporter (2-1). «Au-delà de l'aspect sportif, nous a dit Noureddine Lakelak, nous avons voulu, à travers ce match, mettre en valeur les relations d'amitié et de fraternité qui nous lient à nos voisins marocains. Le sport et le football contribuent à rapprocher les peuples et le MOB saura s'investir dans une telle noble mission».