«Les musulmans vont en pèlerinage à La Mecque, les chrétiens au Vatican et les mouvements de libération nationale à Alger». La phrase, immortalisée par les grandes figures des mouvements de libération dans le monde, est du célébrissime Amilcar Cabral, en conférence de presse à Alger en 1968. Terre d'accueil des révolutionnaires et des mouvements anticoloniaux, l'Algérie n'a pas dérogé à sa réputation depuis. Preuve en est: la succession des exploits diplomatiques qui n'ont pas manqué de dépeindre cette Algérie belle et rebelle, qui n'en fait qu'à sa tête. Jusqu'à aujourd'hui, l'Algérie demeure attachée à sa marque déposée, usant de tout son savoir et de son expertise, pour peser dans la balance géopolitique continentale et mondiale. Le retour de la Syrie dans le giron des Etats arabes, après plus d'une décennie d'absence, n'en est que la simple formulation concrète. L'histoire des sommets arabes d'Alger ont toujours été à la hauteur des attentes des peuples et des aspirations citoyennes légitimes des sociétés arabes. S'interdisant les polémiques stériles, les dissensions ravageuses et les querelles de chapelle inutiles, l'Algérie a toujours défendu l'unité des rangs et plaidé en faveur d'un développement et d'une modernisation du monde arabe. Avec la tenue de la 31ème session du Sommet de la Ligue des Etats arabes à Alger, l'Algérie a encore confirmé son rôle pivot dans la résolution des conflits inter-arabes et la réunification des rangs des frères arabes, pour le seul intérêt de l'émergence d'un bloc uni et fortifié. Sans réclamer un quelconque fait de prestige ou une rente diplomatique quelconques, l'Algérie continue d'oeuvrer à rassembler et à unifier les points de vue. Le dernier sommet d'Alger a confirmé cette volonté, à travers la série de mesures et de décisions prises par les différents chefs d'Etats arabes, malgré les graves perturbations survenues. L'Algérie a eu à accueillir quatre sommets de laL ligue arabe depuis son adhésion en 1962. C'est durant le mois de novembre 1973 que l'Algérie a abrité son premier sommet arabe avec, à l'appui, des résolutions toutes aussi courageuses que pertinentes. La question palestinienne a monopolisé l'ensemble des débats et des résolutions, avec un appel au retrait des territoires occupés, réitéré par les pays arabes à l'endroit de l'occupant sioniste. Appui financier également aux fronts syrien et égyptien et la levée de l'embargo du pétrole, en faveur des pays ayant rompu leurs relations avec Israël. Un sommet qui a vu l'adhésion de la Mauritanie au sein de la Ligue des Etats arabes, au cours de cette quatrième session. Mais le plus important a été l'annonce des Etats africains de rompre leurs relations diplomatique avec l'entité sioniste. Un exploit, aujourd'hui, impensable. Peu avant ce sommet, et à la demande expresse de l'Algérie, l'Afrique décide de prendre langue avec le monde arabe, à travers l'Organisation de l'unité africaine. Vient ensuite, le sommet arabe d'Alger de 1988 qui a dénoncé les développements sionistes dans les territoires occupés et l'agression US contre la Libye. Soutenant ouvertement l'Intifadha palestinienne, condamnant explicitement le terrorisme international et réaffirmant le boycott de l'entité sioniste, le sommet d'Alger avait réussi un nouveau pari. En mars 2005, l'Algérie abrite son troisième sommet de la Ligue arabe, durant lequel des décisions importantes ont été prises. Appel a été lancé pour l'activation de l'initiative arabe de paix en territoires occupés, ainsi que des positions exprimées, concernant les développements géopolitiques ayant marqué la région du Moyen - Orient alors, notamment en Irak, au Soudan et en Somalie. Le sommet avait alors appelé à des réformes de l'ONU et à une justice mondiale active. Un mécanisme de suivi de l'application des décisions et l'adoption d'un nouveau mode de vote des décisions ont été également mis en place. Depuis la nuit des temps, l'Algérie a su soigner son image et honorer ses engagements et ses positions de nation juste, révolutionnaire et respectable. En dépit des épisodes douloureux et des crises politiques qui ont façonné le pays, l'Algérie a défendu jalousement la constance de ses engagements et de son appartenance au monde arabo-africain. Cela, à telle enseigne que son histoire a été jalonnée de faits et d'initiatives historiquement prestigieuses, confirmant son statut et son rôle de maillon indispensable dans la jonction arabo-africaine, et même au-delà.