«Abane était un homme d'une grande valeur et il n'a rien imposé à ses pairs!». M.Youcef Khatib, Si Hassan de son nom de guerre, a revisité, hier, l'histoire dans son chapitre clé : le Congrès de la Soummam dont la plate-forme aura été déterminante dans l'issue de la révolution armée et plus tard dans l'édification de l'Etat de l'Algérie indépendante. Le colonel Khatib a, ainsi, saisi l'occasion de l'université d'été de la fondation mémoire de la Wilaya IV, dans sa première édition, pour s'imposer le devoir de vérité et dire tous les contours qui ont dessiné le relief d'un événement qu'a abrité la vallée de la Soummam, un certain 20 août 1956. L'orateur, qui a été interpellé sur les thèmes-clés que charrie la plate-forme de la Soummam dont la primauté du politique sur le militaire et de l'intérieur sur l'extérieur, a, avec le ton du révolutionnaire aguerri et averti, tenu à préciser que le Congrès de la Soummam n'a, à aucun moment scindé les pouvoirs et les responsabilités. Expliquant que ce dernier, qui a réussi à donner naissance aux premières institutions de l'Etat algérien, dont le Conseil de la révolution avec ses 43 membres, a particulièrement débouché sur le principe de direction collégiale à tous les niveaux. Et en définissant les responsabilités politiques et militaires. Néanmoins, M.Khatib dira que le principe de primauté de l'intérieur sur l'extérieur est celui qui aura le plus pâti des incohérences des chefs à ce moment-clé de l'histoire de l'Algérie contemporaine. Le Congrès de la Soummam est la révolution! assènera Si Hassan, en rappelant qu'en dépit de tout, ce sont ces mêmes principes qui sont derrière le succès de la révolution. Voulant décortiquer un peu plus les faits, il ajoutera sans le formuler explicitement que le Congrès historique a été torpillé de l'extérieur. Comme pour signifier que la plaie de cette étape majeure de la guerre de libération nationale résidait dans l'attitude de quelques leaders politiques et militaires établis, alors, hors des frontières. Notamment au Caire et à Oujda, avec en sus le congrès du Caire de 1957 qui «a faussé les cartes». Mais tempérera-t-il, l'unité du peuple algérien aura fait toute la différence. Plus loin, le conférencier enchaînera que «ceux qui étaient à l'étranger étaient contre la révolution...» pour finir «Abane était un homme d'une grande valeur et il n'a rien imposé à ses pairs!». En fait M.Khatib se présente, aujourd'hui, comme un homme en quête de la vérité historique. Il invite d'ailleurs toutes les wilayas historiques à se réunir dans un face-à-face afin de parfaire justement l'authenticité de ce pan important du parcours révolutionnaire national. Ma mission actuellement n'est autre que celle de «créer une sorte de banque de données véridiques», poursuivra-t-il tout en conviant à enregistrer coûte que coûte les témoignages, et à approfondir les recherches spécialement de la part des universitaires. Notons que c'est aujourd'hui que M.Khatib clot son université d'été du côté de Ouled Hedadj, à l'est d'Alger.