L'examen du BEM dans sa version 2023 a pris fin hier. Pour le programme de la troisième et dernière journée de ce rendez-vous, les candidats ont commencé la matinée par deux épreuves: les sciences de la nature et de la vie, et la langue française. Ceci avant d'entamer cette journée par l'épreuve de la langue amazighe pour ceux qui sont concernés. Le soulagement était palpable devant les ruelles tout autour des centres d'examens sis dans l'Algérois. La majorité des candidats approchés par nos soins, à midi, ont affirmé avoir cartonné. Il y avait en fait deux catégories: les soulagés et les déçus. La frustration était facile à déceler sur les visages de certains candidats. La raison? «Le sujet de l'épreuve de mathématiques a chamboulé tout nos calculs», s'est lamentée une candidate. Une réponse qui était sur presque toutes les lèvres. Un constat qui ne passe pas inaperçu, surtout lorsqu'on sait, maintenant, un peu plus sur les premières conclusions faites autours des examens d'évaluation des acquis des écoliers de 5ème année. «Le diagnostic a montré que les élèves sont faibles en mathématiques», a souligné le président de l'Association nationale des parents d'élèves, Ahmed Khaled. Qu'y a-t-il lieu de faire afin d'améliorer le rendement scolaire en maths, une démarche qui s'impose comme une nécessité impérieuse, au vu de leur importance dans le développement scientifique et technologique du pays? Contacté par L'Expression, Ahmed Khaled a tenu à souligner que «les examens d'évaluation des acquis ont mis le doigt sur la plaie». Notre interlocuteur a, par ailleurs, tenté d'expliquer les raisons pour lesquelles, le niveau des collégiens en général et celle des écoliers en particulier est «faible». «À quoi devons-nous nous attendre si la réalité du terrain montre que les enseignants eux-mêmes sont faibles en maths, du fait qu'ils sont issus, pour la majorité, d'autres filières et spécialités?», s'est-il interrogé. Poursuivant, Kahled a, par ailleurs, proposé «la mise en place des formations dans le domaine». Même son de cloche chez le porte-parole du Cnapest, Messaoud Boudiba, qui a proposé une mise à niveau des connaissances des enseignants au primaire, en mathématiques». «Le problème c'est qu'on continue de recruter, dans le cycle primaire, des licenciés en droit, en langue arabe, etc, et c'est ce qui a donné lieu à ce résultat», a-t-il encore martelé. Le recrutement des enseignants spécialisés en la matière serait donc la solution. La faiblesse des élèves en mathématiques constitue le noeud gordien de la nouvelle réforme entreprise par le ministre de l'Education nationale, Abdelhakim Belaabed qui affirme à chaque fois que l'occasion se présente l'intérêt qu'il accorde à l'enseignement de cette matière, non pas seulement dans le cycle primaire mais dans tous les paliers. Belaabed a affirmé que «le système éducatif s'oriente, désormais, principalement, vers les spécialités scientifiques, notamment les mathématiques». Il avait également fait observer que «les élèves qui ont du potentiel dans les matières scientifiques se verront donner davantage d'opportunités l'année prochaine». Cela avant de faire étatd' «une décision d'augmentation du nombre d'inscrits au Lycée des mathématiques». Belaabed a expliqué qu'«il s'agit d'une démarche intervenant dans le sillage de la création d'Ecoles supérieures des mathématiques, de l'intelligence artificielle et des technologies avancées». Pour rappel, le ministre de l'Education nationale avait souligné, l'année dernière, la nécessité de revaloriser la place des mathématiques dans les trois phases d'enseignement pour suivre le rythme des évolutions technologiques dans le monde. Belaabed avait également fait état d'un «faible de engouement» des élèves pour les filières demathématiques. Moins de 3% des élèves choisissent cette filière indispensable, avait-il regretté.