Les succès s'enchaînent et s'accentuent pour l'Algérie, qui vient d'afficher ouvertement, à la faveur d'une visite d'Etat du président Tebboune en Russie, ses ambitions, ses prétentions et ses visées futures au sein du concert des nations. Il s'agit de la déclaration du chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov qui vient de jeter un véritable pavé dans la mare, au sujet des pays susceptibles de décrocher l'aval final pour leur adhésion aux Brics. En effet, dans une interview accordée au média russe Sputnik, faite vendredi écoulé, en marge du Forum économique international de Saint-Pétersbourg, en qualifiant l'Algérie de candidat «fort» pour l'adhésion aux Brics. Le chef de la diplomatie russe a annoncé que le groupe des Brics a lancé une procédure de concertation à propos de leur élargissement», a-t-il indiqué, ajoutant, «Quant aux candidats concrets, ils sont tous forts: L'Algérie, l'Arabie saoudite, les Emirats arabes unis et l'Egypte. Ils sont tous des leaders du monde arabe et islamique. Leur entrée enrichirait sans doute les Brics», dira-t-il encore. Ainsi, l'adhésion de l'Algérie aux Brics pourrait se voir accélérée et prendre même des raccourcis, de manière significative, grâce au message, on ne peut plus clair du président Tebboune à son homologue russe, Vladimir Poutine à Moscou. Il a également annoncé que les cinq Etats composant les Brics pourraient, rapidement, prendre des décisions concernant ces pays candidats à cette adhésion. Il renchérit en annonçant, d'autre part, que les chefs d'Etat des Brics, dont la Russie, l'Inde, la Chine, le Brésil et l'Afrique du Sud, recevront les conclusions d'experts sur l'élargissement de cette association, lors de leur prochain sommet, en août à venir. Pour Lavrov, l'adhésion des pays arabes aux Brics pourrait apporter un plus et «aider à renforcer le monde multipolaire, dont nous parlons et qui est en train de se former», a-t-il encore précisé. En plus de constituer un socle de protection, par rapport aux pressions occidentales, l'adhésion au groupe des Brics permettrait également de garantir des financements et des avantages monétaires appréciables. Cela impliquerait également l'adhésion de l'Algérie au système financier et bancaire, de substitution russe au Swift, qui constituera un axe de facilitations de l'intégration des hommes d'affaires et des sociétés russes en Algérie. Cela sera autant favorable pour les entreprises algériennes qui seraient intéressées par des partenariats et même des opérations d'exportation vers la Russie. Un tel système financier de substitution au système mondial des Swift pourrait contribuer à «augmenter de plusieurs fois les échanges commerciaux entre les pays», déclarait Dmitri Chatounov, le président de la Commission russe pour la coopération économique avec l'Algérie. Parallèlement à cela, le président Tebboune avait, lors du sommet mondial de Saint-Pétersbourg, lancé un appel à la création d'une monnaie arabe commune, faisant allusion à des pays comme l'Arabie saoudite et les Emirats arabes unis, dont les monnaies sont fortes et peuvent constituer une base de lancement de ce projet, somme toute, courageux et ambitieux. Autant dire que le sommet de Saint-Pétersbourg a sonné le glas d'un monde unipolaire injuste et un Occident exploiteur des richesses d'autrui.