Il organise son université d'été dans la vallée de la Soummam, 50 ans après son congrès constitutif. «La réconciliation ne doit pas être limitée dans le temps», a indiqué Abdelaziz Belkhadem dans son discours d'ouverture de l'université d'été qu'organise le parti à Béjaïa. Par une parabole, il estime que «le bien n'a pas de temps limité ; on ne peut pas dire à quelqu'un de dire la vérité pendant une durée donnée pour ensuite mentir à sa guise». Interrogé par les journalistes pour éclairer l'opinion publique sur le retour de la date butoir fixée par les textes d'application de la Charte pour la paix et la réconciliation nationale, il a précisé: «Si quelqu'un veut rejoindre la société après l'expiration des délais de la Charte, personne ne peut l'empêcher de déposer les armes». En tant que président de la Commission nationale chargée de superviser l'application des ordonnances de la Charte, Belkhadem a annoncé que la commission prendra le temps qu'il faudra pour évaluer la situation. Après cela, il fera des suggestions au président car, rappelle-t-il, «il y a une clause de l'ordonnance qui donne au chef de l'Etat une marge de manoeuvre très étendue pour prendre les dispositions qu'il jugera nécessaires». Pour l'orateur, «le projet de réconciliation est un choix définitif qui ne peut être tronqué» ou bâclé. On doit, donc, lui donner le temps nécessaire «pour s'enraciner dans la société algérienne». Belkhadem a dressé, à l'occasion, le bilan du parti. Il souligne l'étape difficile qu'a connue le FLN pendant les dernières années mais qui est désormais dépassée. «Le discours porte en son sein le renouvellement sur la base des principes qui sont les siens. Mais la démarche est sereine et tranquille. Elle exige patience, dialogue et concertation», souligne-t-il, tout en mettant en garde, en affirmant qu' «il ne faut pas se tromper, le renouvellement ne veut dire, en aucune manière, rupture», avertit-il. Le nombre des nouveaux adhérents équivaut le nombre des anciens qui ont renouvelé leurs cartes. Le FLN est devenu un grand atelier, poursuit-il, «il s'agit d'une mutation vaste et complète qui commence à porter ses fruits». Quels sont ces chantiers? Ce sont la Constitution, les codes de la commune et de wilaya, les augmentations des salaires des travailleurs, etc. Les deux premiers projets sont en voie de concrétisation. Bouzid Lazhari a développé le thème de la révision constitutionnelle, lors d'une conférence suivie d'un débat de militants qui ont posé parfois les bonnes questions. Selon le SG du FLN, la Constitution de 1996 était une Constitution de crise. En dix ans, il y a eu beaucoup de changements. Le moment est venu de mettre un terme à la longue transition, relève-t-il. S'agissant des augmentations, les engagements seront respectés. Les élections ont, également, été abordées par Belkhadem. Le FLN est un voilier. Encore une parabole. «Le voilier FLN conduira l'Algérie en terre ferme». Les échéances électorales approchent. Le ministre de l'Intérieur a déjà avancé une date. Les militants en parlent. L'université d'été du FLN est un prélude à ces élections. Belkhadem part confiant. «Nous confirmerons que nous sommes la première force dans le pays». Il n'a pas omis la situation internationale, notamment le dernier conflit du Moyen-Orient. Il a adressé, sous un tonnerre d'applaudissements, un soutien chaleureux à la résistance libanaise, qui «a fait renaître la dignité arabe de dessous les décombres. Les Israéliens ne savent que détruire et assassiner les femmes et les enfants sans défense». Belkhadem dénonce le parti pris des puissances occidentales qui laissent faire, sans omettre la plaie béante des Irakiens.