Ahmed Ouyahia, le patron du RND, n'a pas de craintes à se faire. Le FLN, parti majoritaire dans les institutions, ne compte pas revendiquer le poste de chef de gouvernement qu'il occupe depuis le limogeage, en mai 2003, de Ali Benflis. Le secrétaire général du FLN, Abdelaziz Belkhadem, a exclu l'idée de réclamer la chefferie du gouvernement contrairement au souhait formulé par Abdelkrim Abada, un cadre influent du parti, à l'occasion d'un meeting animé le week-end dernier à Sétif. Lors d'une conférence de presse hier, au terme de la réunion hebdomadaire du secrétariat exécutif du parti, Abdelaziz Belkhadem a estimé utile néanmoins d'ouvrir un débat sur la Constitution pour « clarifier la nature du régime ». « Au lieu de continuer à polémiquer sur la question de savoir qui doit gérer quoi, il paraît essentiel pour le FLN de connaître les prérogatives du président de la République et la place qui doit revenir à la majorité. Il est important de savoir si nous sommes dans un régime présidentiel ou parlementaire », a-t-il souligné. Entouré de Amar Tou, ministre de la Santé, Abdelkrim Abada et l'ancien ministre de l'Habitat Abdelkader Bounekraf, Abdelaziz Belkhadem a fait savoir que sa formation chargera un groupe de travail en vue d'émettre des propositions à même de participer à la clarification de la Constitution. Ces propositions, a-t-il ajouté, seront rendues « au moment opportun ». Existe-t-il un projet de révision de la Constitution ? La mise en œuvre de celle-ci est-elle imminente ? Le représentant personnel du président Bouteflika a indiqué n'avoir aucun élément en sa possession. Cependant, il n'a pas caché le fait qu'un projet allant dans le sens d'une révision constitutionnel bénéficiera de l'appui « politique » du FLN. En dépit de la concurrence sur le terrain avec le RND, Abdelaziz Belkhadem, en désavouant Abdelkrim Abada sur la question de la chefferie du gouvernement, montre qu'il ne veut pas d'une confrontation avec Ahmed Ouyahia et envenimer davantage les relations avec le RND. Malgré les apparences et les discours rassurants sur l'état de l'Alliance présidentielle, les rapports entre les deux formations se sont refroidis depuis la décision de Ahmed Ouyahia d'ouvrir le dossier de la corruption. Les deux partis ont engagé également des bras de fer sous-tendus par des enjeux pas nécessairement étalés sur la place publique. En prenant l'option toutefois de calmer le jeu, Abdelaziz Belkhadem ne veut pas fragiliser l'Alliance présidentielle et compromettre le lancement du programme de soutien à la croissance économique qui devrait intervenir dans les prochaines semaines et dont le suivi est confié à Ahmed Ouyahia. Abdelkrim Abada n'a pas « bronché » une seule fois lors de l'intervention de M. Belkhadem. Le patron du FLN a été sollicité aussi sur le dossier de l'amnistie générale. Et la question de savoir pourquoi, depuis quelque temps, le chef de l'Etat préfère le concept de « réconciliation nationale » à celui d'« amnistie générale » dans les discours, Abdelaziz Belkhadem s'est contenté de dire : « La réconciliation nationale est bien plus vaste. L'amnistie n'en est qu'un élément. » La question du journaliste était motivée par le fait que certains cercles évoquent de plus en plus la thèse de l'abandon du projet d'amnistie. Autre sujet d'actualité : la Kabylie. L'ancien ministre des Affaires étrangères a rappelé que son parti soutient la décision de dissolution des APC de cette région. Il a indiqué en outre que le FLN « participera aux élections partielles qui seront organisées dans la région et les communes posant problème dans d'autres wilayas du pays ». Celles-ci devraient intervenir, selon des sources, en novembre prochain. A préciser que la réunion du secrétariat exécutif du FLN a été centrée sur les activités organiques du parti. Abdelaziz Belkhadem a annoncé à ce propos que l'opération de renouvellement des membres des kasmas et de mouhafadha aura lieu vers la fin septembre. Il apprendra que son parti tiendra une université d'été entre les 27 et 30 août prochain à Boumerdès.