Coup de théâtre dans le projet des 2.000 MWc de Sonelgaz. L'appel d'offres vient d'être ajourné au 24 juillet 2023, alors que la date de remise des offres et l'ouverture des plis sont prévues pour le 29 mai prochain, précise Sonelgaz. La date sera, par la suite, recalée au 26 juin en cours, pour des raisons non annoncées. Au final, l'ouverture des plis des offres n'aura donc pas lieu en temps voulu, comme annoncé initialement. D'aucuns s'interrogent sur cette situation qui caractérise le secteur des énergies renouvelables en Algérie et les risques que la récurrence de telles pratiques n'affectent la crédibilité des institutions de l'Etat, concernant des projets d'avenir. Dans un Post enflammé, sur un réseau professionnel, Boukhalfa Yaïci, directeur de Green Energy Cluster Algeria, tire à boulets rouges sur la Sonelgaz, qui «n'est pas arrivée à tenir son engagement d'ouvrir les plis aux dates, qui avaient été annoncées, précédemment.». Boukhalfa, qui ne prend pas de gants pour qualifier cette fâcheuse situation, estime que «cela dénote que les annonces précédemment avancées, n'étaient finalement que des...annonces. Cela porte un coup terrible à la crédibilité du pays après les reculades constatées ces dernières années. Faut-il encore que le président de la République Abdelmadjid Tebboune intervienne pour faire le travail à la place des responsables désignés?», précisera-t-il encore. Ce n'est pas la première fois que le patron de Green Energy Cluster Algeria pique une colère bleue contre les responsables à charge du dossier des énergies nouvelles et renouvelables(EnR). En effet, l'annonce de la mise en oeuvre d'un nouveau programme d'énergie solaire, à partir du photovoltaïque a suscité le courroux de ce professionnel du secteur des EnR. En vérité, personne ne comprend plus cette ambivalence dans les prises de décisions dans des projets aussi stratégiques. L'allusion est faite au sujet du programme des 1.000 MWc d'énergie électrique, à partir du photovoltaïque, qui avait nécessité la création d'une filiale entre Sonatrach et Sonelgaz, en l'occurrence Shaems. Solar 1.000 qui a connu des péripéties similaires pour, enfin, se retrouver dans les tiroirs, sans explication aucune ou une quelconque communication pour expliciter cette mise en veille flagrante du projet. Ce nouveau projet stratégique des 2.000 MWc, confié à la filiale de la Sonelgaz, Compagnie de l'Engineering de l'Electricité et du Gaz (Ceeg), semble connaître le même sort que son jumeau «Solar 1.000» de la société Shaems. Cela porte un sérieux coup à la crédibilité de ce deuxième projet structurant, qui remet aux calendes grecques, la mise en oeuvre du programme national des énergies nouvelles et renouvelables. Aussi, une telle situation de tergiversations, risque de remettre en cause les grandes échéances du pays, en voie de s'engager dans des programmes ambitieux dans les sources d'énergie renouvelables, à l'échelle internationale. Qu'est-ce qui pourrait expliquer un tel tangage dans la gestion du dossier du photovoltaïque en Algérie? Cela, alors que tout semble être en place, à commencer par ce fameux contenu local, qui a nécessité un branle-bas de combat pour son intégration dans les cahiers de charges de ce deuxième projet de stations photovoltaïques. Selon des échos, ce nouveau report de la date de remise des offres et l'ouverture des plis de ce projet est dû à un supposé «manque de données et informations indispensables au projet, notamment les études de sol, les données météorologiques, les levés topographiques, les tracés des lignes HT et le bornage du terrain». Autant de données qui n,e semblent avoir été communiquées que récemment, selon certaines affirmations. Le coup de gueule de Boukhalfa peut se comprendre parfaitement, étant donné les tergiversations qui caractérisent ce dossier, faisant accuser au pays un retard de plus d'une décennie. Le programme des énergies renouvelables ayant été, officiellement, lancé en 2011. Pour rappel, le projet des 2.000 MWc porte sur la réalisation de quinze (15) centrales solaires photovoltaïques d'une puissance unitaire variant entre 80 et 220 MW pour une puissance totale de 2000 MW. Les centrales sont réparties sur onze (11) wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux.