Les cours de l'or noir ont terminé la semaine qui s'est achevée le 21 juillet en fanfare. Et pourtant, les choses semblaient plutôt mal embarquées pour qu'ils connaissent une telle issue. Les prix du pétrole avaient, en effet, débuté la semaine le 17 juillet sur un sérieux couac qui a fait reculer le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre de 1,71% à 78,50 dollars tandis que son équivalent américain, le West Texas Intermediate, avec échéance en août cédait pour sa part 1,68% pour afficher 74,15 dollars. A quoi a été due cette baisse de régime? «Les mauvais chiffres chinois et le redémarrage partiel de la production en Libye ont contraint le mouvement haussier (des cours) à une pause», a expliqué, dans une note, Ryan McKay, de TD Securities. Il faut savoir que la croissance n'a atteint que 0,8% en Chine au deuxième trimestre par rapport aux trois premiers mois de l'année. «Le regain de la demande s'essouffle après un sursaut en sortie de confinements, tandis que les exportations s'affaissent avec le ralentissement mondial», a commenté, dans une autre publication, Duncan Wrigley, de Pantheon Macroéconomiques. «Les données chinoises ne cessent de décevoir. Les prix du brut vont peiner tant que nous manquerons de clarté sur les intentions de la Chine pour sortir de ce malaise économique.» a renchéri John Kilduff, d'Again Capital. Le premier importateur mondial d'or noir donne cependant des signaux positifs qui pourraient relancer les prix. «Le marché croit de plus en plus à des mesures de relance de Pékin», ont indiqué les analystes d'Eurasia Group, qui s'attendent à ce que le gouvernement chinois «annonce un dispositif de soutien plus volontariste» avant la prochaine réunion du Bureau politique du Parti communiste, fin juillet. Le marché a aussi été affecté lundi par l'annonce d'une reprise, en Libye, de la production sur deux gisements majeurs, bloqués par des membres de la tribu des Zouaya après l'interpellation, mercredi, de l'ancien ministre des Finances Faraj Boumtari à son arrivée à Tripoli. Des champs pétroliers d'où provient un tiers de la production d'or noir de l'ex- Jamahiriya, étaient bloqués par des protestataires. Al-Charara, situé dans le sud-ouest de la Libye, est l'un des plus importants gisements du pays et produit en temps normal 315 000 barils par jour, sur une production nationale de plus de 1,2 million de barils par jour. La fermeture de ces gisements, il y a quelques deux semaines, avait contribué à soutenir les prix, en amputant la production du pays de plusieurs centaines de milliers de barils par jour. Le baril allait toutefois rebondir mardi, second jour de cotation. Les cours du pétrole ont rebondi mardi, sur un marché qui a vu dans des indicateurs américains décevants la perspective d'une fin du resserrement monétaire aux Etats-Unis. Le Brent a progressé de 1,43% à 79,63 dollars. Le gros gain ayant été réalisé par le baril de pétrole américain qui a bondi de 2,15% pour clôturer à 75,75 dollars avant que les deux références du marché ne mettent le pied sur la pédale à frein. Elles reculeront de 0,21% pour le Brent et de 0,52% pour le WTI avant de rebondir très légèrement le lendemain. «Les cours dérivent vers le haut durant une séance très calme sur le plan des nouvelles», a commenté, dans une note, Edward Moya, d'Oanda. Le marché profitait encore de la tonalité globalement positive pour la demande du rapport hebdomadaire de l'Agence américaine d'information sur l'Energie (EIA), publié mercredi, indiquait de son côté Robert Yawger, de Mizuho. Les stocks commerciaux américains ont baissé de 700.000 barils lors de la semaine achevée le 14 juillet. Nettement moins que les 2,5 millions de barils qui étaient anticipés par les analystes, selon un consensus établi par l'agence Bloomberg. La réaction du baril allait être violente le lendemain. Un bond remarquable qui a fait gagner 1,43% au Brent qui a clôturé la semaine qui s'est achevée vendredi dernier à 81,07 dollars tandis que le pétrole américain qui a progressé de 1,42% finissait à 77,07 dollars, son plus haut niveau en clôture depuis trois mois. Comment expliquer cette euphorie? «Le marché a en tête les réductions de production de l'Opep+», ensemble formé par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses alliés de l'accord OPEP+, soulignait Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. L'Arabie saoudite s'est engagée à réduire son offre de 1 million de barils par jour en juillet et août alors que la Russie a annoncé une réduction de ses exportations de 500.000 b/j le mois prochain. Le baril s'en est rappelé...