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«Le passé est un éternel recommencement»
SaId Mecherri, Ecrivain, à L'Expression
Publié dans L'Expression le 29 - 07 - 2023

L'Expression: Votre histoire avec l'écriture et le livre remonte à longtemps, pouvez-vous nous en parler?
Saïd Mecherri: Comme disait Victor Hugo, «L'histoire avec l'écriture est une nécessité vitale pour tout cerveau recherchant son soi-même dans les méandres du temps qui passe.» C'est aussi une manière de marquer son temps et de prouver, en quelque sorte, l'utilité de son passage sur terre. Et, particulièrement, dans le métier d'éducateur pour lequel j'ai opté, c'est pratiquement inscrit dans les gènes. La question n'est plus ««qui suis-je, maintenant?»» mais «que serai-je après?»»! Ainsi, une volonté se confirme d'assurer la pérennité de son enseignement à travers les traces indélébiles dont s'auréole le métier d'écrivain auquel on aspire un peu malgré soi et dont on devient pratiquement le serviteur.
Vous êtes l'auteur d'une quinzaine de livres, d'où puisez-vous toute cette inspiration?
À vivre dans un milieu scolaire, à faire face à des situations complexes au sein des apprenants, devant particulièrement solutionner les soucis de chacun et de chacune pour être intégré dans le monde magique des enfants, il faut parfois, en dépit de son propre âge, être plus enfant que les enfants eux-mêmes et plus adulte que leurs parents! C'est la situation paradoxale que chaque enseignant vit au contact d'une société dont chaque membre est particulier! C'est ainsi que l'on se retrouve dans la situation d'une ««oreille qui écoute les doléances et les secrets» et d'une «bouche close qui ne peut se permettre de les rapporter»», se forgeant de plus en plus un chemin vers l'imaginaire à travers une réalité nécessitant une transposition en raison du conditionnement social! C'est la porte ouverte pour la fameuse question: «Suis-je en droit, finalement, de porter à la connaissance d'autrui ce que je ne suis pas censé savoir et que je suis censé connaître?».
Dans votre dernier livre, «Les séquelles du passé», vous dites que l'histoire est un éternel recommencement, pourquoi?
Mon dernier ouvrage «Les séquelles du passé»» tombe exactement entre le «devoir de l'oreille» et le «pouvoir de la bouche». Des personnes m'ayant rapporté des situations pratiquement identiques, cela m'a amené à établir un condensé de toutes ces histoires pour parvenir à une conclusion simple et claire: «Le passé est un éternel recommencement». Si certaines personnes m'ont parlé de leur propre histoire remontant à un passé lointain, j'ai découvert une corrélation avec les autres histoires remontant à bien moins de temps, tout comme, certaines histoires sont beaucoup plus récentes! Il est à se demander si le temps ne s'est pas figé dans le domaine des relations sociales et familiales sans oublier celles communautaires! Mais, paradoxalement, les situations se sont résolues d'une manière qui tend à montrer la mutation de la société particulière en des sociétés modifiables! Cela a-t-il sonné le glas des traditions et des coutumes? Les solutions trouvées par chaque personnages sont là pour montrer que «Le monde est devenu un simple petit village, communément appelé le village universel!»
Votre livre aborde la question du mariage mixte, pourquoi avez-vous choisi ce thème, est-ce tiré de faits réels?
S'agissant du mariage mixte, je pense que cette qualification n'a plus sa raison d'être, constatant qu'untel serait le fils d'un tel d'une nationalité différente avec une telle et dont les descendants sont encore d'une autre nationalité. Ce ne serait plus que la complication du complexe d'OEdipe ou du grec Achille et de son fameux talon sachant que sa mère était une déesse et son père un simple mortel! À ce stade, nous sommes tous des mortels et n'avons rien à voir avec la déité! Le monde a dépassé largement ce cadre depuis la découverte de l'Amérique. Je pense que notre monde actuel est plus géré par les sentiments que par les origines et que les frontières sont définitivement devenues obsolètes!
Quel est le message que vous avez voulu transmettre aux lecteurs à travers ce livre?
Comme tout auteur, le message à transmettre demeure sous-entendu, mais chaque lecteur et chaque lectrice sont en droit de comprendre, à leursa façon et selon leurson désir, l'objectif de l'oeuvre. Cependant, il n'en demeure pas moins que l'objectif visé est de se plier à la condition sociale, la conjoncture et d'agir selon son coeur, loin de tout endoctrinement.
Votre livre soulève des questions philosophiques et existentielles, pouvez-vous allez plus dans le détail concernant cet aspect de votre ouvrage?
Le monde actuel devrait considérer que toute philosophie devrait faire l'objet d'une étude approfondie qui apporterait des solutions et n'ajouterait point de l'huile sur le feu. À l'échelle planétaire, les sociétés matrimoniales ont chacune ses principes et son endoctrinement. A l'heure de l'évolution mondiale et surtout de la mondialisation, la conjugaison de toutes ces sociétés devrait se faire dans un consentement mutuel tenant compte du respect de l'Autre. L'osmose devrait primer devant toute considération. Les ménages forcés n'ont jamais fait long feu et le monde est trop plein d'orphelins et d'orphelines pour des raisons qui n'ont jamais eu un quelconque lien avec le volet matrimonial! Une autre manière d'enterrer, une bonne fois pour toutes, ces tabous qui n'ont apporté, n'apportent et n'apporteront que la zizanie! Vivons notre monde et rien que le nôtre!
En replongeant dans votre bibliographie, on constate que vous touchez à plusieurs genres, pourquoi ce besoin de s'exprimer de différentes manières?
Il me semble que l'écrivain est un être comme tout le monde nécessitant un petit- déjeuner différent du déjeuner et totalement différent du dîner ou du souper! Comment être utile si on danse sur le même pied? La diversification serait donc une qualité dont devrait faire montre tout auteur. La société nécessite un apport dans tous les domaines d'écriture. Il faut penser aux ouvrages d'étudiants: La Grammaire Française - Règles Essentielles en Langue Française), aux amateurs de contes (Ouvrages: Grand-mère me racontait - Les contes du coin du feu), à la philosophie elle-même poétisée (Ouvrage: Société des mots et Maux de la société), à la poésie narrative (ouvrage: Richesses du terroir), aux contes pour enfant (Ouvrages: Histoire de goût / de pattes / de trésor/ de voisines). Sans oublier qu'il est un devoir primaire: l'hommage aux aînés dont Da Mohand Sad Ziad avec «La Sagesse du terroir». J'ai été un peu plus loin avec l'ouvrage «Confidences Posthumes» (Edilivre) où un semblant de tribunal devait juger un semblant de coupable pour de semblantes accusations.
Vous êtes l'initiateur et le réalisateur du livre du regretté Mohand Saïd Ziad, «La sagesse du terroir», comment avez-vous vécu cette expérience?
Da Mohand Sïid Ziad a toujours été une source d'information et de formation pour moi! Du temps du journal «Algérie Actualités», je collectionnais les histoires dont il était l'auteur, de même que je savourais les récits du ««Jardin de Da Mohand Saïd Ziad»». Plus tard, Da Mohand Saïd étant en quelque sorte en hibernation, j'ai pensé à apporter mon concours pour une «remise à neuf» et d'une mise à jour considérant que mon aîné avait pris la décision de se retirer dans sa retraite. Il m'a fallu du temps pour le convaincre et je suis fier d'avoir réussi à apporter quelques moments de joie, de fierté et pratiquement de renaissance chez Da Mohand Said! Il a tenu à distribuer de sa propre main des exemplaires à chacun de ses amis en y allant lui-même. Pour moi, cela a été une apothéose
Parlez-nous du regretté Ziad et de sa vie à Djemaâ Saharidj...
Depuis son départ en retraite et sa volonté de s'isoler du monde, Da Mohand Saïd ne vivait plus que par lui-même, se contentant de s'occuper de son fameux jardin hérité de ses ancêtres et de faire, de temps en temps une virée en ville, juste le temps de s'approvisionner de son compagnon des douces nuits. Il m'arrivait souvent de discuter de son éventuel projet de reprise de la plume mais je parlais plus à un mur qu'à une oreille attentive. Au final, j'y ai été de ma proposition et cela a déclenché une étincelle dans son regard.
Qu'en est-il des hommes de culture, des poètes, etc. de la région de Mekla et de ses environs, pouvez-vous nous en faire un aperçu?
Si l'on disait jadis que le village de Djemaâ Saharidj était une région de culture et d'histoire, aujourd'hui, les hommes de culture sont devenus une denrée rare. Si Moh Ou Mhend se complaisait à passer de longues journées sur la place ««Issefsafen»» (aujourd'hui: place Aïssat Idir). Deux écrivains à citer: Da Mohand Akli Chebbah dont la santé est mise à rude épreuve ces derniers temps et Mouloud Haouche avec son ouvrage sur son ancêtre «Le poète Hadj Arezki Ouhewach». Rappeler qu'un autre écrivain - ancien maire de Mekla, Cid Abdellah, de Agouni Bouafir - village voisin vient juste de nous quitter. Je dois rappeler que si j'ai réussi à convaincre Da Mohand Saïd Ziad, je n'ai pas pu réussir avec Da Mhend Bouaziz, ancien instituteur des années 60, directeur en retraite et philosophe à part entière, que j'avais toujours apprécié pour sa culture et son grand savoir.
On assiste ces derniers temps à l'édition de nombreux livres autobiographiques d'anciens médecins, instituteurs, etc. Ne pensez-vous pas aussi que c'est le moment pour vous de raconter votre vie dans un livre?
Comme le dit le fameux adage: «À chacun son métier et les vaches seront bien gardées», l'écrivain écrit et l'historien se doit de rapporter les faits et les actes. C'est donc à l'historien de faire son travail... d'historien. Pour moi, je me contente de toujours me référer à mon écrivain le plus apprécié: Victor Hugo! Je rappelle une anecdote qui le concerne lorsqu'on lui avait demandé pourquoi il écrivait! Sa réponse était des plus simples: «Hugo existait bien avant la naissance de Victor! Je voudrais que Victor survive à Hugo».


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