Le rapprochement entre Alger et Washington serait le motif qui a incité Téhéran à faire preuve d'un tel forcing diplomatique. M.Mohamed Bedjaoui, ministre d'Etat, ministre des Affaires étrangères, à reçu, hier, au siège de son département, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, M.Mohamed Reza Baqir. L'émissaire du président Ahmedinjad, a indiqué au terme de l'audience, que l'objectif de sa visite est de mettre l'Algérie au courant des décisions importantes prises par son pays à propos du dossier du nucléaire. La présence du diplomate iranien à Alger, s'inscrit dans le cadre d'une série de visites effectuées par les officiels de ce pays, dans des moments marqués, le plus souvent, par le doute. Intervenant deux jours avant l'expiration du délai accordé par le Conseil de sécurité à l'Iran, de suspendre l'enrichissement de l'uranium, cette visite revêt une importance capitale pour l'Iran qui cherche à esquiver des sanctions. Ayant affiché ses intentions d'y aller jusqu'au bout de son projet d'enrichissement d'uranium, en inaugurant, samedi dernier, une usine de production d'eau lourde ; Téhéran, n'a pas de meilleures tactiques que de s'assurer la médiation de pays tels l'Algérie. La quête iranienne de la médiation de notre pays est d'autant plus justifiée par le retour remarquable de la diplomatie algérienne sur la scène internationale. Cela ne fait pas deux semaines, le 14 du mois courant, le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem, avait reçu, le chef de la diplomatie iranienne. Ce dernier a indiqué, à cette occasion, que Téhéran est très sensible aux propositions algériennes, quant à la situation prévalant au Liban, suite à l'agression israélienne. Le mois de juin dernier, c'est le secrétaire général du Conseil suprême iranien de la sécurité nationale, M.Ali Larijani, qui s'est rendu à Alger. Le responsable iranien, et après avoir été reçu par le président Bouteflika, a déclaré, que les défis et les intérêts communs des deux pays imposent des concertations continues. Le rapprochement entre Alger et Washington, serait le motif qui a incité Téhéran à faire preuve d'un tel forcing diplomatique, en direction de notre pays. Ceci, bien évidemment en vue de trouver un terrain d'entente permettant, au moins, de diminuer la gravité des pressions qui s'abattent sur cet Etat du Proche-Orient. Le pays des mollahs qui a renforcé ses relations avec l'Algérie, plus particulièrement, au temps du président Khatami, a bien compris qu'une médiation chinoise ou russe, serait automatiquement interprétée, par les Américains, comme une tendance expansionniste de ces deux puissances. Les Européens, quant à eux, sont trop impliqués dans la politique américaine, pour qu'ils prétendent au rôle de médiateurs. La République islamique de l'Iran, a exprimé ouvertement ses préférences pour la médiation algérienne, depuis la tenue à Paris, en avril 2005, de la conférence internationale du dialogue des civilisations. Laquelle conférence, ayant vu la participation des présidents des deux pays, avait été l'occasion de forger des liens de confiance mutuelle dans une conjoncture, marquée, outre la crise iranienne, par un acharnement sur les communautés musulmanes, dans le sillage des événements du 11 septembre. La situation dans laquelle se trouve l'Iran à l'heure actuelle, est des plus délicates. Une médiation algérienne, serait, d'une grande utilité pour ce pays menacé de sanctions internationales. Les Occidentaux et les Américains en tête, craignant la menace perse qui plane sur les gisements de l'or noir. Vont-ils, eux aussi, apprécier les vertus d'une telle médiation?