C'est convenu depuis belle lurette que les retraités retirent leur maigre pécule pour ne pas dire pension tous les 24 de chaque mois. Au mois d'août, avec la chaleur qu'il fait. C'est lundi 28/08/2006, les files et les attentes devant les guichets de toutes les recettes postales, de la recette principale à celle des Cerisiers ou celle d'Imama (Mansourah) affichent le même spectacle. La cause me dira un vieux retraité avec amertume: «Le virement est passé mais la poste n'a plus d'argent!» La question reste posée, est-ce que les responsables de la poste ne savent pas quelles sont les sommes exactes pour payer ces retraités, ou est-ce le nombre de retraités qui a augmenté faussant ainsi les prévisions? Ce qui est sûr, c'est que nos pauvres retraités sont ballottés sans cesse par ces attentes interminables avec un accueil des préposés du guichet froid, comme si ces personnes âgées et souffrantes venaient chaque mois pour «demander l'aumône». Pendant ces longues files et ces attentes qui touchent à la dignité de ces aînés qui ont construit le pays depuis 1962, nous avons pu écouter leurs déboires et leur colère. Un enseignant retraité me résuma la situation: «Le ministre du Travail et de la Sécurité sociale nous a promis que les retraités âgés de plus de 65 ans seront dispensés du contrôle médical obligatoire avant d'acheter les médicaments chez le pharmacien conventionné.» A la Casnos la note affichée et les fonctionnaires de cette boîte vous lancent: «C'est 75 ans et non 65 ans. Rien n'a changé.» «Que voulez-vous qu'on fasse avec notre maigre pécule du 24 de chaque mois, aucune augmentation en vue pour les retraités qui font face à des dépenses de plus en plus difficiles à honorer. Sonelgaz, Algérienne des eaux, téléphone pour ceux qui ont la chance de le garder, le loyer pour ceux qui ont terminé leur carrière dans des logements d'astreinte, que restera-t-il dans la bourse lorsqu'on paye la pomme de terre (fruit du pauvre) à 40DA le kilo et ce à la veille du Ramadan qui coïncide cette année avec la rentrée sociale?» La situation sur le plan social et médical des retraités n'est pas reluisante et les responsables n'ont pas le droit de négliger cette frange de la population qui s'est sacrifiée pour la relève du pays après l'indépendance.