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L'Holocauste des Juifs est-il une singularité?
Publié dans L'Expression le 31 - 08 - 2006

«Tu me feras un autel de terre pour y sacrifier tes holocaustes et tes sacrifices de paix. En tout lieu où je ferai rappeler mon Nom, je viendrai vers toi et je te bénirai».
Bible ‘Exode 20-24'
L'autel des «holocaustes» (le mot hébreu ‘ôlah signifie «ce qui monte») cristallise la vie religieuse d'Israël. Il a trait à l'offrande sacrificielle. Dans l'histoire, les holocaustes comportent l'extermination, sur une grande échelle, d'un grand nombre de civils non combattants durant une longue période, sponsorisée systématiquement par l'Etat. Il s'agit d'exterminations basées sur l'identité de classe, ethnique, raciale ou religieuse des victimes. La violence est le précédent de tous les holocaustes du XXe et du XXIe siècles, une violence exercée par l'Etat ou la société civile contre les populations victimes.(1).
«Les déclarations de singularité de l'holocauste judéo-nazi (HJN) écrit James Petras, se basent sur quelques arguments fragiles. Ils basent leurs arguments sur la quantité de victimes: 6 millions de juifs. C'est exactement dans le même temps que les nazis et leurs alliés ont exterminé 20 millions de civils soviétiques, en majorité russes. De la même façon, les Japonais ont exterminé 10 millions de Chinois, disparus entre 1937 et 1942. L'holocauste japonais en Chine a atteint son sommet avec l'infâme ´´viol de Nankin´´, où plus de 300.000 Chinois ont été violés et assassinés brutalement en quelques jours, au cours de l'année 1938. Ceci a été précédé et immédiatement prolongé par l'extermination systématique, dirigée par l'Etat, de plus de 7 millions de civils chinois de tout âge et de toute classe sociale. On voit que le nombre de victimes a été encore plus élevé que dans le cas de l'holocauste judéo-nazi ; cependant, on constate l'inexistence de monuments, fondations, compensations millionnaires et autres branches de la commémoration, dans le cas de l'holocauste sino-japonais ; ceci s'explique par l'absence d'un groupe de pression fort en faveur de cet holocauste-là en Occident, et par le fait que l'Occident et le Japon se soient ligués ensuite contre la République populaire de Chine. De même on peut considérer comme holocauste, l'embargo américain contre l'Irak entre 1991 et 2003, qui avait été planifié scientifiquement, tout comme l'invasion et l'occupation (de mars 2003 à aujourd'hui) ont fait plus de 500.000 morts d'enfants entre 1991 et 2000, et plus de 200.000 morts civils depuis l'invasion». Naturellement, les affirmations autopersuasives des publicitaires juifs sur la singularité de l'HJN ont contribué à l'expansion de l'amnésie collective. Il n'y a donc pas lieu d'argumenter que l'Holocauste juif est supérieur quant au nombre de victimes et donc «singulier».(1)
Multiples Holocaustes
Certains historiens juifs comme Goldhagen s'approprient les méthodes historiographiques nazies pour affirmer la thèse de la «singularité» sur la base de la culpabilité de l'ensemble du peuple allemand et de son histoire. Pourtant les nazis n'avaient obtenu que 37,3% des votes en juillet 1932. Le génocide juif fut perpétré par les nazis de 1942 à 1945 selon des méthodes industrielles. Environ 11 millions de personnes furent tuées: handicapés, témoins de Jéhovah et autres. Heinrich Himmler dit: «Tout le peuple polonais disparaîtra du monde [...]» Il ne parle pas de Juifs en tant que tels. D'autres populations furent aussi victimes de la même volonté raciste d'extermination systématique des éléments considérés comme «nuisibles» ou simplement «inférieurs» par les nazis: 2 millions de Tziganes furent tués. Par ailleurs, dans l'histoire, il y eut plusieurs génocides que certains appellent d'ailleurs holocaustes, ainsi, parlant des méfaits de la colonisation belge sous Léopold II. Hochschild écrit: «De 1880 à 1920, le Congo est le théâtre d'un des plus grands holocaustes de l'histoire: la moitie d'un peuple de vingt millions de personnes est exterminée.» (2). Qui s'en souvient? La manipulation de la question des victimes de l'holocauste a contribué de façon disproportionnée à l'influence que les groupes de pression pro-israéliens exercent pour assurer que les USA comme l'Europe financent le nettoyage ethnique du peuple palestinien. S'agissant du chiffre donné, qui est variable selon les publications, comment peut-on gazer 6 millions de personnes juives en trois ans et demi, c'est-à-dire en 40 mois, soit 150.000/mois, c'est-à-dire 5000 par jour, cela veut dire 200 personnes par heure. Les ouvrages qui existent, notamment celui de Robert Merle: «La mort est mon métier», parlent de l'impossibilité de soutenir la cadence. Il y a eu certainement des centaines de milliers de morts, c'est tragique, mais combien de catastrophes du même type peut-on répertorier dans l'histoire? Et surtout de quel droit doit-on adouber une singularité si ce n'est pour éviter un procès pour révisionnisme? S'agissant du génocide en Algérie au mois de mai 1945, le gouverneur général de l'Algérie, le général Tubert, chargé de l'enquête déclare en petit comité 15.000 morts. Par la suite, le professeur Henri Aboulker a estimé le bilan à 30.000 morts. En prenant seulement ce chiffre de 30.000 morts en une vingtaine de jours, c'est en moyenne 1500 morts par jour soit, environ 60 morts à l'heure, c'est en gros la cadence d'un four crématoire allemand quand il tourne à plein régime. Nous avons eu de ce fait un génocide, une catastrophe, une «nakba» en arabe ou encore en langage intelligible outre-mer une Shoah en hébreu, vérifiable et dont le peuple algérien continue d'en porter les stigmates dans sa chair. Parle-t-on pour autant, indépendamment de la comptabilité macabre des chiffres, de singularité de l'holocauste algérien?
Dans ses négociations avec l'Allemagne, Israël avait demandé des réparations d'un montant de 1,5 milliard de dollars, se fondant sur une estimation de 500.000 survivants de l'Holocauste, à raison de 3000 dollars par immigrant...Officiellement, ces réparations avaient pour but de dédommager les Juifs pour la «privation de liberté» qu'ils avaient subie. Les accords affranchissaient aussi explicitement l'Allemagne de toute obligation de dédommager les personnes contraintes aux travaux forcés durant l'Holocauste. Plusieurs rappels ont été faits par Israël rouvrant chaque fois le «filon». En fin de compte, quelque 4.000.000 de demandes de compensation ont été soumises à l'Allemagne. Finalement, à ce jour, plus de 100 milliards de DM ont été versés. En 2003, les banques suisses furent contraintes elles aussi, à verser des sommes considérables.
Le détail le plus stupéfiant est le fait que la législation allemande promulguée à la suite de ces accords ne mentionne absolument pas les Juifs, elle parle seulement d'individus «qui furent persécutés par le régime nazi pour des raisons de race, de religion ou d'opinion politique», dit-il. «Ceci cadre avec le fait que, pendant une longue période, il n'y eut pas de reconnaissance internationale du caractère unique de la Shoah. Au Procès de Nuremberg, la question de l'extermination des Juifs fut mise de côté. Adenauer lui-même, en 1949, dans le premier discours où il reconnut la responsabilité allemande pour les crimes nazis, ne fit absolument aucune mention de l'extermination des Juifs.»
Dans un ouvrage percutant, Norman Finkelstein dénonce à la fois l'instrumentalisation politique et l'exploitation financière de la souffrance des Juifs pendant la Seconde Guerre mondiale. D'entrée de jeu Finkelstein distingue l'holocauste nazi, événement historique au cours duquel des millions de Juifs furent exterminés, et l'Holocauste avec un H majuscule, son exploitation idéologique. L'industrie de l'Holocauste, explique-t-il, transforme la mémoire d'Auschwitz en caution idéologique et en marchandise rentable. Le système idéologique de l'Holocauste repose sur deux dogmes centraux: l'Holocauste constitue un événement historique catégoriquement unique. Il représente le point culminant de la haine irrationnelle et éternelle des Gentils contre les Juifs. Cette sacralisation a plusieurs avantages. Puisque l'Holocauste se situe en dehors de l'Histoire, et même au-delà, puisqu'il défie toute connaissance et toute description (Elie Wiesel), son culte remplace tout effort de compréhension historique rationnelle de l'extermination des Juifs par le nazisme. À ce mal unique, la souffrance des autres peuples ne peut être comparée. Finkelstein décrit les efforts de l'industrie de l'Holocauste pour marginaliser, voire effacer la mémoire des autres victimes du nazisme.(3).
L'exploitation de la souffrance des Juifs
Ce caractère décrété «unique» de l'Holocauste juif, ce droit sur les autres, représentent pour l'Etat d'Israël un alibi précieux, puisqu'il lui donne le droit de se considérer comme spécialement menacé et donc justifié à utiliser tous les moyens nécessaires pour sa survie, notamment dans des ripostes disproportionnées. L'exploitation financière de l'Holocauste est qualifiée par Finkelstein de double extorsion. D'une part, l'industrie de l'Holocauste, appuyée par le gouvernement américain, a obtenu des dizaines de milliards de dollars des banques suisses, de l'industrie allemande, des pays d'Europe de l'Est. Norman Finkelstein consacre tout un développement aux méthodes utilisées, qui relèvent du chantage aux bons sentiments, appuyé par l'artillerie lourde des pressions économiques américaines. L'autre volet de cette double extorsion est que l'argent ainsi obtenu, au lieu d'aller aux véritables victimes survivantes -ou à leurs héritiers- part dans les caisses des organisations juives liées aux Etats-Unis ou à Israël. L'Industrie de l'Holocauste est le livre d'un homme en colère. Son père et sa mère ont subi l'épreuve des camps nazis.
Naturellement, cet ouvrage a donné lieu à des critiques, voire à des procès. Ainsi, Le jeudi 8 mars 2001 une association jusque-là inconnue, Avocats sans frontières, entend porter plainte pour «diffamation raciale» et «incitation à la haine raciale» contre Norman Finkelstein, en sa qualité d'auteur de l'Industrie de l'Holocauste. Réflexions sur l'exploitation de la souffrance des juifs, et contre nous-mêmes, éditeurs du livre en France. «Sous couvert de son patronyme, Norman Finkelstein ne fait que reprendre à son compte les thèses révisionnistes de Roger Garaudy, déjà condamné pour révisionnisme et diffamation raciale», disent-ils. Face à l'évidence de la diffamation, nous avons décidé écrit l'éditeur, en accord avec notre auteur, de porter plainte contre cette association pour dénonciation calomnieuse. La place du génocide des juifs dans le discours public des dirigeants juifs américains est historiquement déterminée non par l'intérêt des victimes survivantes, mais par le loyalisme à l'égard du gouvernement américain. Après avoir refusé d'en parler dans un contexte où les Etats-Unis étaient les alliés d'une Allemagne mal dénazifiée, ils ont fabriqué un discours sur l'Holocauste comme événement catégoriquement unique, lorsqu'Israël devint, après 1967, l'allié essentiel des Etats-Unis au Moyen-Orient. L'exploitation idéologique et politique du souvenir collectif du génocide commis par les nazis, notamment aux Etats-Unis, est ce qui autorise «un pays doté d'une puissance militaire parmi les plus redoutables, présentant un dossier désastreux en matière de droits de l'homme», à s'assigner à soi-même le rôle d'Etat-victime. De fait, le détournement «du statut moral du martyre du peuple juif» en affaire lucrative l'indigne et mérite selon lui «l'opprobre public».
Le piège de la singularité de l'holocauste juif concerne même des journalistes connus pour leur sérieux. Ainsi et comme l'écrit Marc Antoine Coppo parlant de Dominique Vidal. Pour sa part, Dominique Vidal reproche à Norman Finkelstein d'«ignorer qu'il est arrivé aux Juifs quelque chose d'unique». Outre que ce mot «ignorer» est presque injurieux s'adressant à un homme dont toute la famille (à l'exception de ses parents) a disparu durant la Seconde Guerre mondiale. Dominique Vidal semble quant à lui, ignorer que Norman Finkelstein consacre plusieurs pages de son livre à étudier ce qu'il appelle «le dogme de l'unicité».(4.)
Les souffrances de nos parents, Amira Hass, journaliste au quotidien israélien Haaretz, sont utilisées comme des armes pour contrecarrer toute critique de la société que nous créons ici, une société imprégnée de discriminations...On ne combat pas l'oubli uniquement par des monuments et des cérémonies commémoratives, mais par le rejet sans compromis de l'idéologie raciale, qui divise le monde en races supérieures et inférieures, et fait fi du principe de l'égalité de tous les êtres humains. Nous avons été mis au bas de l'échelle par l'idéologie nazie. Cette idéologie n'aurait-elle pas été tout aussi criminelle si elle nous avait placés dans le haut de l'échelle? Une idéologie qui divise le monde entre êtres supérieurs et inférieurs ne doit pas atteindre les dimensions du génocide perpétré par l'Allemagne pour être considérée horrible et injuste ; l'apartheid en Afrique du Sud en a été un exemple. Trente-huit années d'occupation israélienne en Palestine ont habitué des générations d'Israéliens à considérer les Palestiniens comme des êtres inférieurs, et qui ne peuvent, dès lors, mériter ce dont nous disposons. Mais, chut! on ne peut pas dire cela trop haut. Les Israéliens, indignés, vont crier: «Comment pouvez-vous comparer?»(5).
Les intellectuels occidentaux, conclut James Petras, ne reconnaissent pas les multiples holocaustes du XXe siècle et du XXIe, non par manque d'information sur le sujet, mais par refus d'envisager la responsabilité directe des gouvernements et des Etats dans les holocaustes. Ils ne veulent pas voir que leurs gouvernements élus prennent part au terrorisme de masse, que leurs médias privés mentent et maquillent systématiquement les actes de génocide, et que de grands secteurs de la «société civile» sont soit des critiques impuissants soit des collaborateurs, des complices. De plus, ils sont tétanisés par les lobbys visant à présenter l'holocauste juif comme une singularité.(1).
1.James Petras: L'holocauste: Traduit par Maria Poumier, Samedi 26 août 2006 Alter Info
2.Hochschild: Un holocauste oublié. Bruxelles.
3.Norman Finkelstein: L'industrie de l'holocauste. Réflexion sur l'exploitation de la souffrance des Juifs. 2001
4.Marc-Antoine Coppo: Le Monde diplomatique et l'industrie de l'Holocauste. dimanche 6 novembre 2005.
5.Amira Hass: L'Holocauste, une arme qui permet de détourner la critique. Haaretz le 16 mars 2005


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