Le quotidien national Horizons est revenu sur le 50e et 51e anniversaires du Congrès de la Soummam et de l'offensive de l'ALN dans le Constantinois, à travers une édition spéciale, inaugurée par le message du président de la République à l'occasion, où l'on remarque un hommage particulièrement appuyé à Abane Ramdane et Larbi Ben M'hidi. «Si la nation algérienne tout entière doit être reconnaissante aux héros initiateurs de la Révolution de Novembre, elle doit aussi être reconnaissante aux concepteurs de la plate-forme de la Soummam qui ont su traduire en mesures concrètes les principes de la déclaration de Novembre 1954, générant des synergies qui ont brisé le mur de la terreur coloniale et ouvert la voie à notre entreprise de construction nationale», a écrit le Président Bouteflika en guise d'hommage à ces deux personnalités marquantes du mouvement national. Il faut dire que depuis les «fausses notes» du Parlement français, qui a voté la loi controversée du 23 février 2005, le premier magistrat du pays ne lésine sur les propos et ne laisse passer aucune opportunité pour glorifier la révolution algérienne et dénoncer les crimes de guerre du colonisateur. «Et c'est là, que l'Histoire retiendra la seconde allégeance, après celle de Novembre, pour que les révolutionnaires de la partie s'en aillent combattre l'oppression, anéantir les forces du mal et effacer les séquelles de l'injustice et de la misère», lit-on aussi dans la lettre de Bouteflika. Cette même édition spéciale du journal Horizons revient longuement, à travers une contribution du ministre de la Communication, Hachemi Djiar, sur l'événement du 20 Août 1956, qui a donné tout son sens à la lutte d'un peuple soumis par la machine coloniale. Une longue analyse du ministre retrace les différentes escales ayant mené à la grande date du 20 Août 1956. Hachemi Djiar n'a pas hésité, à travers sa contribution, à aller au fond des choses, en évoquant les divergences, les malentendus et les ruptures entre les chefs de la résistance. Ce n'est pas tout, le document signé par le ministre revient également sur la controverse qu'a suscitée la plate-forme de la Soummam, un sujet jugé tabou, notamment au sein de la classe politique de l'Algérie indépendante. L'écriture de l'histoire doit justement commencer par là. C'est-à-dire, rapporter les faits tels qu'ils sont, car l'Histoire ne peut être orientée ni manipulée. Et, après tout, les grandes dates historiques sont toutes, ou presque, nées d'un désaccord, d'une aventure et parfois d'une cassure puis un redressement qui ont apporté un souffle nouveau à la dynamique de l'histoire. La contribution du ministre a même consacré un chapitre à la personne de Abane Ramdane, l'homme, le dirigeant, le concepteur, le défenseur et l'adversaire. L'on vient de briser un autre tabou aussi dans l'explication de l'Histoire, livrée, il y a des années, à une interprétation tendancieuse. 20 Août 1955-20 Août 1956 en passant par Skikda et Ifri, ont donc été revisité par des officiels, avec en prime, une approche objective du fait historique.