Les affiches annonçant le référendum commencent à tapisser les murs des villes. La visite de Skikda constituera la première sortie publique du chef de l'Etat après son discours annonçant le référendum. Le Président Bouteflika se rendra à Skikda le 20 août pour y prononcer un discours à l'occasion du 50e anniversaire de l'offensive de l'ALN dans le Nord-Constantinois de 1955. C'est également le 49e anniversaire de la tenue du Congrès de la Soummam qui devra organiser politiquement et militairement la révolution algérienne. L'occasion certaine, avance-t-on, au chef de l'Etat de revenir sur la polémique avec l'ancien pays colonisateur, la France. La loi dite du 23 février, adoptée par le Parlement français, glorifiant le fait colonial et qui prévoit également une disposition en faveur de certains anciens membres de l'OAS, a soulevé un large mouvement de protestation en Algérie, mais aussi en France. Du côté algérien, le Président Bouteflika a dénoncé ouvertement cette loi, dans son discours le 29 juin dernier à Tlemcen : « Il est clair que pour la société algérienne, la colonisation française a été massivement une entreprise de dé-civilisation. Aussi, est-il difficile de ne pas être révolté par la loi votée par le Parlement français le 23 février dernier et qui représente une cécité mentale confinant au négationnisme et au révisionnisme ». Abordant le traité d'amitié qui devrait être prochainement signé entre Alger et Paris, M. Bouteflika a indiqué que l'Algérie y était prête, elle « ne saurait en aucun cas cautionner, même par son silence, une prétendue mission civilisatrice du colonialisme qui reste pour nous et pour tous les peuples colonisés de la planète l'un des plus grands crimes contre l'humanité que l'histoire a connus ». A l'occasion de la fête de l'indépendance, le chef de l'Etat a déclaré dans son discours du 3 juillet dernier : « C'est du reste avec le plus grand mépris que nous observons les perversions de l'histoire auxquelles se livrent depuis quelque temps les nostalgiques d'une Algérie colonisée. » Mais c'est aussi pour Abdelaziz Bouteflika la première sortie publique après son discours devant les cadres de la nation annonçant le référendum du 29 septembre 2005 autour du « projet de charte pour la paix et la réconciliation nationale ». Même si officiellement la campagne référendaire ne commence que trois semaines avant la date du scrutin, la sortie skikdie permettra, probablement, au chef de l'Etat de lancer une sorte de précampagne. Les affiches annonçant le référendum commencent à tapisser les murs des villes algériennes. L'APS, agence gouvernementale, bombarde son fil de dépêches assurant l'adhésion complète et totale de la « société civile » au projet présidentiel. En attente du débat contradictoire, d'une réelle ouverture du champ d'expression. Selon El Khabar, le chef de l'Etat animera 54 meetings à travers le pays. Notons que Smaïl Abderrezak a décidé de changer le nom de la Commission nationale pour l'amnistie générale (CNAG) en « Commission de la paix et de la réconciliation nationale ». « Dès que le président de la République a prononcé son discours, j'ai tout de suite décidé de changer le nom de la commission », nous a-t-il indiqué au téléphone. La précampagne semble déjà bien huilée.