À quelques jours de la reprise scolaire, l'appréhension gagne les chefs de famille épuisés déjà par les dépenses de la saison estivale. Encore une fois, les parents d'élèves doivent débourser pour l'achat des fournitures et les manuels scolaires de leurs enfants. À Annaba, comme dans toutes les autres villes du pays, on s'attelle à préparer la rentrée scolaire par les premiers achats de vêtements. Les rues commerçantes de la ville connaissent depuis quelques jours une animation particulière, où toutes sortes d'objets scolaires et effets vestimentaires sont étalés, dans les rues de la ville devenues le centre du commerce informel. Idem pour les magasins où, tous les besoins de la rentrée scolaire sont exposés à des prix à l'effet yoyo. Mais les fournitures scolaires restent chères, notamment pour les familles à bas revenu et les familles nombreuses. Mais bon, les parents sont obligés d'acheter pour satisfaire leurs enfants. «Même si c'est trop cher, je suis obligée d'acheter les affaires scolaires à mes deux enfants», nous dit cette mère de famille. Selon notre interlocutrice, les fournitures les plus basiques sont vendues au même prix que l'année dernière. Ainsi, lors d'une virée dans quelques magasins et librairies du centre-ville d'Annaba, le constat va du pareil au même chaque année. Les prix proposés sont hors de portée, voire inaccessibles pour les parents, au pouvoir d'achat déjà érodé. Dans les magasins, de simples sacs à dos sont proposés entre 2400 DA jusqu'à 4500 DA. Même les familles aisées qui, autrefois, pouvaient céder aux caprices de leurs enfants, ne sont plus en mesure de le faire. Idem pour les tabliers. L'unité cédée, l'année dernière, à 800 et 1000 DA coûte cette année entre 1800 et 1950 DA, pour un produit ordinaire. Quant aux fournitures scolaires, elles sont cédées à pas moins de 60 DA l'unité. Pour ce qui est des produits de marque ou importés, il faut compter le double. Voire le triple du prix. Un cahier de 96 pages, le plus utilisé, est cédé au prix de 150 DA. Pour les niveaux supérieurs, notamment au lycée, ce sont les cahiers de 192 et 298 pages qui sont les plus demandés. Leurs prix oscillent entre 270 et 300 DA Ceci sans compter les paquets de double-feuilles, les papiers à dessin Canson et les stylos, crayons de couleurs, feutres et marqueurs. Pour un seul enfant au CEM, les fournitures peuvent coûter entre 4000 et 5000 DA. Pour un élève du secondaire, la facture peut largement dépasser les 6000 DA. Pour un écolier du primaire, les prix des effets vestimentaires et les articles scolaires oscillent facilement entre 2500 et 3000 DA. Pour les parents qui cherchent la qualité, la facture peut encore être plus salée, notamment pour ceux ayant plusieurs enfants scolarisés. Apostrophés sur les prix des articles scolaires, plusieurs chefs de famille ont lancé: «C'est déjà plus que la moitié de la paie qui a sauté!» D'autres diront: «Si seulement la liste donnée par les enseignants était définitive.» Selon nos interlocuteurs, à chaque fois, ils sont obligés d'acheter encore plus d'articles. Les mêmes personnes ont affirmé que les enseignants ont des préférences autres que celles des parents. Ces derniers qui, de par leurs statuts de simples fonctionnaires, sont confrontés à plus de dépenses, avec des prix qui triplent à la rentrée. En conclusion, les prix des articles scolaires ne fléchissent pas d'un iota, au grand désarroi des petites et des faibles bourses. Une situation qui persiste à chaque rentrée scolaire en dépit des multiples opérations de contrôle ciblant les librairies et points de vente de fournitures scolaires. Une action qui s'inscrit dans le souci de la protection du consommateur. Ce dernier qui, se demande-t-on, sera-t-il aménagé avec l'ouverture d'un espace commercial pour la vente des fournitures scolaires? Prévu pour le 2 septembre prochain, ce souk de la Rahma, au Palais de la culture, devait exposer des articles scolaires à des prix concurrentiels. En attendant, les chefs de famille continuent de subir la pression des dépenses scolaires qui, chaque année, se suivent et se ressemblent.