Le dossier des essais nucléaires français au Sahara algérien a refait surface sur fond de célébration de la Journée internationale contre les essais nucléaires, qui coïncide avec le 29 août de chaque année.Cette fois-ci, c'est le Conseil national des droits de l'homme (Cndh) qui a déclaré via un communiqué que «les essais nucléaires français au Sahara algérien resteront à jamais des crimes imprescriptibles engageant une responsabilité juridique», a-t-il lancé. Cette déclaration du Cndh coupe court avec certaines rumeurs visant à tourner la page de ces crimes de guerre, à savoir les essais nucléaires français au Sahara algérien. À ce propos, le Cndh a clarifié la chose en soulignant que «les explosions réalisées par la coloniale au Sahara algérien avaient entraîné la destruction et l'annihilation de l'homme, de la nature et de l'environnement», a-t-il rappelé. Les responsables français de ces crimes contre l'humanité ont essayé de faire passer cette expérience au niveau des instances onusiennes comme étant une expérience qui s'est faite dans une zone dépouillée de toute habitation et d'une quelconque population. Ce fallacieux argument a été démenti par le nombre important de témoignages et des preuves matérielles qui attestent de la véracité des faits en montrant ainsi le degré des crimes commis contre les hommes et la nature en général. La première bombe nucléaire française qui s'intitulait «Gerboise bleue», a été expérimentée le 13 février 1960 à 07h04. Depuis cette première expérience, les essais ne se sont arrêtés qu'en 1967. i y a eu en tout 17 essais nucléaires aériens et souterrains à Reggane et dans les cavités du massif du Hoggar. Ces essais ont ravagé toute la région en la contaminant par la radioactivité qui, selon les experts des essais nucléaires français, concernait 150 km de long environ avec «une puissance de 70 kilotonnes, soit trois ou quatre fois plus puissante que celle larguée par les Américains sur Hiroshima, la bombe a eu des retombées radioactives plus longues que prévu», atteste-t-on. Le niveau de la contamination nucléaire est tellement important et grave, l'Algérie a tout le temps exigé de la France de trouver une solution scientifique le plus rapidement possible pour nettoyer la région d'une manière définitive des radiations nucléaires pour stopper les ravages qui se produisent jusqu'à aujourd'hui enregistrant ainsi de nouvelles victimes des essais nucléaires qui remontent à 63 ans de cela. Cette démarche algérienne a été rappelée par le Cndh qui a souligné que «il ne s'agit pas seulement d'octroyer des indemnisations adéquates et d'apporter un soutien psychosocial aux victimes de ces crimes coloniaux odieux, mais aussi d'employer les méthodes scientifiques pour trouver des solutions adaptées aux problèmes environnementaux qui exigent une décontamination totale», affirme-t-on. Des documents qui ont été déclassifiés en avril 2013, rapportent que les régions touchées par la radioactivité due aux essais nucléaires français au Sahara algérien sont énormes allant jusqu'à affecter «l' Afrique subsaharienne, en Afrique centrale et même en Afrique de l'Ouest. Le nuage radioactif a atteint également les côtes méditerranéennes de l'Espagne et la Sicile (Italie). Des taux de radioactivité différents suivant le déplacement des particules de poussière», précise le rapport qui a été déclassifié par les responsables français. Un rapport du Sénat français, rédigé en 1997 a signalé que «les deux sites de Reggane et d'In Ekker ont été remis à l'Algérie sans qu'aucune modalité de contrôle et de suivi de la radioactivité n'ait été prévue», atteste-t-il. Cela prouve la démarche délibérée des autorités françaises de laisser la situation en l'état, c'est-à-dire aggraver davantage la situation des habitants desdites régions et détériorer encore plus la nature saharienne. Cette situation a été rappelée aussi par la Campagne internationale pour l'abolition des armes nucléaires (Ican), qui a souligné que «dès le début des expérimentations nucléaires, la France a pratiqué une politique d'enfouissement de tous les déchets sous les sables. Tout ce qui était susceptible d'avoir été contaminé par la radioactivité; avions, chars, et tout autre matériel a donc été enterré», soutient-il. L'Algérie insiste sur l'urgence de faire le nettoyage le plus rapidement possible par les autorités françaises qui sont responsables de ces crimes contre l'humanité.