Les Suisses sont les leaders de l'industrie horlogère mécanique. C'est incontestable. Mais comme le monde n'est pas limité à la circonférence d'une montre, des champions, il en existe dans toutes les disciplines. Si elle en est une, la lutte contre le terrorisme, a ses orfèvres dont l'adresse n'est ni à Berne ni à Genève. L'Oncle Sam l'indique et la situe à Alger pile. L'Algérie et les Etats-Unis coprésideront une Conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme en Afrique. C'est le ministère des Affaires étrangères qui a annoncé la tenue de cet important rendez-vous sécuritaire qui aura lieu à Alger, probablement en novembre prochain. Outre les Etats-Unis déjà dans l'agenda de ce rendez-vous, des organisations internationales, régionales et continentales, des partenaires traditionnels comme le Canada et l'Allemagne devraient figurer parmi les participants. Ce blanc-seing de Washington pour Alger ne doit-il pas inspirer les autorités helvétiques qui se sont arrogées le droit absolu pour juger des politiques d'un Etat souverain et indépendant. Il y a quelques jours, la justice suisse a retenu des charges criminelles contre le général à la retraite, Khaled Nezzar. Dans sa réplique, corsée, le ministère des Affaires étrangères a mentionné la tenue de cette conférence comme argumentaire imparable évoquant également la reconnaissance internationale de cette lutte implacable que l'Algérie a menée seule. À cet appui américain est venue s'ajouter une reconnaissance de la plus prestigieuse des organisations internationales, l'ONU. Elle consacre l'Algérie comme pays-champion au niveau de l'Union africaine pour la prévention et la lutte contre le terrorisme. Dans le cadre de son mandat au Conseil de sécurité, l'organisation de Guterres a confié à l'Algérie la présidence de deux sous-commissions sur la thématique du terrorisme. La justice suisse ira-t-elle encore jusqu'à émettre des doutes sur cette appréciation de l'ONU? La planète entière a vu le combat héroïque et singulier mené par l'Algérie contre l'hydre terroriste, sauf la Suisse. Plus grave encore est le fait que les autorités de ce pays qualifient le combat contre le terrorisme «de conflit armé interne». Un dangereux glissement qui place une horde terroriste sur le même pied d'égalité qu'une armée républicaine. Jamais un aussi grave parallèle n'a été formulé par un autre pays envers l'Algérie quand on sait ce que représente l'Armée nationale populaire dans l'imaginaire des citoyens algériens. C'est l'ALN qui a pris en charge la défense de la Souveraineté nationale. C'est cette même ANP qui a contribué à l'épopée de la construction et de la reconstruction du pays au lendemain de l'Indépendance nationale en 1962. Cela est d'autant plus plausible dans cette période importante de l'histoire de l'Algérie où l'ANP apparaît clairement comme le protecteur de la nation et l'épine dorsale de l'Etat algérien. Faut-il rappeler qu'immédiatement après l'indépendance de l'Algérie qui était exsangue, certains ont cru en la possibilité de lui donner l'estocade dans le dos, ce qui s'est manifesté dans l'agression marocaine de 1963. C'était sans compter sur la véritable nature et le patriotisme des dirigeants de la révolution. Que la Suisse donne une prime au terrorisme, par ailleurs condamné par la planète entière,il y va de sa responsabilité historique, mais qu'elle s'attaque avec une légèreté déconcertante à l'ANP,cela est intolérable. La communauté internationale dans son ensemble reconnaît le combat mené par l'Algérie contre le terrorisme. C'est l'Algérie qui, après de longs mois de plaidoiries, a pu imposer au sein de l'ONU, la criminalisation du paiement des rançons aux terroristes. Parallèlement au tout-sécuritaire, l'Algérie a développé l'approche économique en incitant à des programmes de développement. Car la pauvreté et la précarité sont les principaux terreaux de l'extrémisme et de la radicalisation.