Abdelfettah Hakim et Latifa Lafer respectivement codirecteurs artistiques (aux côtés de Nabil Djedouani, Ndlr) et Keraouche Ahcene directeur des Rencontres cinématographiques de Béjaïa, nouveau président de l'association Project'eurs ont animé samedi matin au niveau de la cinémathèque, d'Alger, sise à la rue Ben M'hidi, un point de presse afin de dévoiler le riche programme de la 18e édition des Rencontres cinématographiques de Béjaïa. Fondée en 2003 l'association «Project'heurts» fête cette année son 20eme anniversaire de la plus belle des manières, avec le retour de son événement phare, les RCB, après une absence de trois ans, due à la pandémie de Coronavirus qui a touché le monde entier. La plus ancienne manifestation cinématographique en Algérie, revient ainsi avec du lourd dans son bagage! Un programme comprenant 33 films dont 18 courts métrages de fiction et documentaires, 10 moyens et longs métrages documentaires ainsi que cinq longs métrages de fiction qui proviennent d'Algérie, de Tunisie, du Maroc, d'Egypte, d'Italie, de Guinée, de Suède, de France, du Brésil, de Palestine et du Liban. «Nous avons voulu faire la part belle à la jeune création d'ici et d'ailleurs et accorder une place particulière à la musique en vous proposant des films allant de Cheikh el Hasnaoui aux *meddahate, de l'Achewik à Hasna El Becharia!» fait remarquer Nabil Djedouani, absent à Alger, mais néamoins bien actif sur les réseaux. Une belle programmation éclectique Des films où «le choix de la sélection a été difficile à faire globalement, mais il y a eu une harmonie à travers les thèmes qui se dégagent des films» dira Malika Lafer lors de ce point de presse. En effet, le comité a reçu plus de 387 films et ce, en l'espace d'une semaine...Notons que cette édition aura comme thématique «Le cinéma et la ville» car Béjaïa, malgré le manque de ses espaces culturels ou leur rareté se caractérise par son amour du cinéma, par le biais notamment, de son ciné-club qui rayonne sur la ville. Cette dernière comprend aussi d'autres associations férues de cinéma comme association Tadukli d'Aokas village Aït Aissa et l'association culturelle Ciné+ Timezrit qui seront d'ailleurs partenaires des RCB puisque des projections, entrant dans le cadre du «programme de proximité» se tiendront aussi en paralèlle et ce, les 24, 25 et 26 septembre et cela, au niveau des villages de Timezrit et d' Aït Aissa. «On a sélectionné des films qui nous parlent et qui parlent au public algérien. On a envoyé notre liste de films au ministère de la culture et elle a été acceptée. Nous avons reçu tous les visas culturels. Il n y a pas eu d'autocensure de notre part..» soulignera Hakim Abdelfatteh qui révelera que la thématique du festival s'appliquera aussi au forum qui sera organisé en marge des Rencontres et qui sera animé par un panel de professionnles du cinéma, dont les trois réalisateurs qui ouvriront les RCB, le 23 septembre prochain, à savoir Mouloud Ait Liotna (réalisatier du court métrage «La maison brûle, autant se réchauffer»), Azzedine Kasri (réalisateur de «Boussa») et enfin, Nasser Bessaleh, réalisateur de «Rentrons». À leurs côtés, le forum seront également enrichi par la présence de nombreux producteurs dont Amina Castaing (Alpha Tango), Amina Haddad, Yacine Medkour (responsable de la boïte de production Deux Horloges Production) mais aussi le journaliste Tewfik Hakem et notamment, une représentante de l'association Aflam de Marseille qui organise depuis 2013 Les rencontres internationales des cinémas ou Festival Aflam. Ces derniers, fera remarquer Hakim Abdelfettah seront là pour répondre à la question relative au cinéma dans la ville en interrogeant leur rapport en ce qu'ils peuvent apporter à la ville en terme de cinéma. Hakim Abdelfettah rappellera à juste titre que ces derniers mois, beaucoup de réalisateurs sont venus tourner récemment à Béjaïa, dont le cinéaste Merzak Allouache qui a tourné une bonne partie de son prochain long métrage à Béjaïa, nous apprend-on. Projections, master-class et forum au menu Aux côtés des projections de films dont certains en avant-première, il y a lieu de souligner le retour traditionnel du café-cinéma, mais aussi la tenue exceptionnelle cette année d'une master-class qui sera animée par le grand réalisateur brésilien d'origine algérienne, Karim Aïnouz qui viendra présenter aussi son film «Le marin des montagnes», projeté en sélection officielle au festival de Cannes en 2021. Ce film intime revient sur le voyage du cinéaste, en Janvier 2019 qui décide de traverser la Méditerranée en bateau et d'entreprendre son tout premier voyage en Algérie. «Un essai autobiographique en forme de road-movie à la recherche de ses racines». Parmi les autres longs métrages tant attendus aux RCB 2023, il ya lieu de citer, le tout nouveau tout chaud, le dernier-né de Rabah Aïmeur-Zaïmeche, «Le gang des bois du temple». «La Dernière Reine» de Adila Bendimerad et Damien Ounouri sera également projeté aux RCB. Le film qui a fait une tournée nationale, n'est pas passé à Béjaïa, les RCB ont demandé l'exclusivité, chose acceptée par l'équipe du film dont le staff artistique sera présent durant cette 18eme édition des RCB. De nombreux courts métrages algériens et étrangers seront projetés cette année. Un nombre record de courts métrages pour cette année. Parmi eux on peut citer, «Le fille de mon quartier» d'Amar Sifodil, «Nya» d' Imene Ayadi, «The maze» d'Ahmed Nader, Merlich merlich» de Ghilas Hannil, «El Mahroussa» de Ramy Aloui, «L'héritage» de Mathieu Hagg etc. Côté budget, les RCB 2023 ont coûté sept millions de dinars, nous a-t-on indiqué. Parmi eux, un million de dinars versé par le ministère de la Culture, deux millions de dinars par l'Onda, deux millions de dinars par l'APC de B1ejaia etc. En somme, un bon programme en perspective attend le public cinéphile de Bejaïa. Un rendez-vous à ne pas manquer! «Les RCB ont pour tradition de projeter des films en avant- première en Algérie au point de devenir le rendez-vous cinématographique incontournable pour le grand public et les cinéphiles des quatre coins du pays. Cette fidélité du public est le reflet de notre engagement où chaque spectateur, chaque citoyen peut partager ses impressions et ses idées avec les réalisateurs, les comédiens et les producteurs des films présentés durant les rencontres de Béjaïa» peut on lire dans le communiqué de presse qui ajoute: «Les Rencontres cinématographiques de Béjaïa permettent aux professionnels, aux stagiaires et aux spectateurs de se retrouver pour voir des films ensemble, débattre des problématiques esthétiques, techniques et économiques propres au cinéma. Ce désir de réconcilier le public algérien avec le cinéma va de paire avec notre engagement pour le développement d'actions cinématographiques». En somme, les RCB, un festival qui n'a pas besoin de tapis rouge pour briller, son professionnalisme parle pour lui.