La séance de présentation de la Stratégie nationale de développement de la filière céréalière, co-organisée par plusieurs ministères, dont celui de l'Agriculture et de l'Enseignement supérieur, a donné lieu, hier, à des orientations stratégiques pour ce qui est de la politique de résilience nationale et de sécurité alimentaire en Algérie. Selon le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari un plan quinquennal, s'étendant d'octobre 2023 à juin 2028, devra être mis en branle, à l'issue de cette étude réalisée par des experts algériens chevronnés. Le plan s'appuiera sur trois axes stratégiques distincts, qui doivent concourir à l'avènement de l'autosuffisance alimentaire en Algérie. Il s'agit des modes d'organisation de l'agriculture, les techniques utilisées, ainsi que les technologies et la recherche scientifique qui doit accompagner le secteur. Baddari a fait état d'un travail de recherche fourni par les membres de cette commission d'experts qui a abouti à des conclusions intéressantes, notamment pour ce qui est des techniques de développement de la filière des céréales dans le pays. «La commission des experts a mis en lumière les forces et les faiblesses, les opportunités et les menaces, et a préparé un projet de recherche pour ce qui est de la filière des céréales en Algérie», a déclaré le ministre de l'Enseignement supérieur au cours de la cérémonie de présentation de la Stratégie nationale de développement de la production céréalière, fruit d'une collaboration multi-sectorielle d'experts et de chercheurs. Baddari a fait savoir qu'un plan stratégique de production céréalière, a été élaboré afin d'atteindre l'autosuffisance alimentaire. Le ministre a confié que les travaux de cette étude élaborée par ces experts, ont été axés, entre autres, sur les différents modes de consommation du citoyen algérien. Dans ce cadre, il confiera que l'Algérien «consomme beaucoup de céréales, dures ou molles, en plus de l'huile d'olive, et cela est dû à notre culture et à notre histoire». Sur la base des recommandations d'experts, la production céréalière doit être maintenue, en fonction de la croissance démographique. Pour sa part, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Abdelhafid Henni, a confié que son secteur «vise à promouvoir une agriculture moderne et compétitive pour contribuer à la diversification de l'économie nationale et à la réalisation d'une sécurité alimentaire durable». Il a déclaré «qu'une nouvelle vision a été adoptée pour booster la production agricole, toutes filières confondues, notamment celles stratégiques». Il a également dévoilé la décision de l'Etat de soutenir l'assurance des exploitations agricoles, devenue obligatoire, à hauteur de 30 à 50%. Une annonce qui ne manquera pas de soulager les agriculteurs et les assureurs. Abdelhafid Henni a, également, fait de l'élargissement des surfaces agricoles pour la production des céréales et l'accroissement des surfaces irriguées à un million d'hectares dans le Sud du pays. A ce sujet, le stress hydrique auquel fait face l'Algérie depuis quelques années a été souligné par le ministre de l'Agriculture qui a confié, qu'une politique de réadaptation de l'agriculture, notamment l'arboriculture, en favorisant certaines plantations, pour la production des huiles et de l'huile d'olive. Le ministre n'a pas manqué d'énumérer les réalisations de son secteur, à travers l'augmentation du taux de subvention pour les engrais à 50%, la construction de plus de 6.500 puits grâce à la coordination avec le secteur de l'hydraulique, la création d'une banque de semences et une banque de gènes, le renforcement de la mécanisation en autorisant l'importation du matériel agricole d'occasion et neuf, destiné notamment aux régions du Sud, afin de promouvoir le rendement, etc... Cela sans compter la revue à la hausse du prix d'achat des céréales, pour atteindre les 50% au lieu de 20%, la localisation des capacités de production et de la réorientation du schéma agricole des wilayas. Le ministre de l'Agriculture a également indiqué qu'en coordination avec le ministère de l'Hydraulique, un mécanisme a été élaboré pour faciliter l'obtention des licences de forage. À ce titre, il fera état de 1 600 puits forés au cours de la saison agricole en cours.