Chez l'oncle Sam rien n'est dû au hasard. La fréquence particulièrement élevée des contacts et des visites de délégations des deux pays traduit l'amorce d'un new deal algéro-américain. Une convergence imposée par les soubresauts de la géopolitique mondiale et les derniers développements régionaux marqués par une série de coups d'Etat en Afrique. Hier, le président Abdelmadjid Tebboune a reçu, l'ambassadeur des Etats-Unis d'Amérique à Alger, Mme Elizabeth Moore Aubin, à la demande de cette dernière, indique un communiqué de la présidence de la République. Dans une brève allocution à sa sortie du palais d'El Mouradia, l'ambassadeur Aubin a exprimé sa reconnaissance au président Tebboune «pour les efforts en matière d'aides humanitaires que fournit l'Algérie» pour venir au secours de ses voisins. Avant- hier, pour venir au secours des victimes de la tempête en Libye voisine, 8 avions chargés de denrées alimentaires de médicaments et de produits pharmaceutiques ont été envoyés pour les victimes de ce terrible drame qui a coûté la vie à des milliers de personnes. Elizabeth Aubin a également exprimé la volonté de son pays à travailler avec l'Algérie élue membre non permanent du Conseil de sécurité de l'ONU pour la période 2024-2025, souhaitant par la même occasion l'ouverture d'une ligne aérienne directe entre l'Algérie et les Etats-Unis. Elle a par ailleurs souhaité un bon voyage au président Tebboune qui se rendra à New York pour assister à l'Assemblée générale des Nations unies. L'ambassadeur a abordé avec le président Tebboune les relations de politique et économie entre les deux pays et évoqué le dossier sécuritaire avec les derniers développements que connaît la région du Sahel. Ce dossier intéresse particulièrement Alger et Washington. Il a été au centre des discussions entre Saïd Chanegriha et le patron de la CIA. Le 6 septembre dernier, le général d'armée Saïd Chanegriha, chef d'état-major de l'ANP a reçu un appel téléphonique significatif de la part de William Joseph Burns, le Directeur de l'Agence centrale de Renseignement américaine (CIA). Cet échange a été l'occasion de discuter de divers sujets d'intérêt commun et de renforcer la coopération sécuritaire entre l'Algérie et les Etats-Unis. Le communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN) a souligné «la portée cruciale de cette communication entre les deux responsables militaires de haut niveau. Au cours de cette conversation, les deux parties ont exprimé leur ferme volonté de renforcer les liens de coopération et de coordonner leurs efforts dans le domaine de la sécurité. Quelques jours plutôt, c'est le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ahmed Attaf qui a été reçu par son homologue Antony Blinken à Washington dans le cadre d'une visite de travail. Attaf a rencontré des responsables de haut niveau au Conseil de sécurité nationale à la Maison-Blanche et au Département d'Etat américain. Les 5 et 6 juin dernier, une délégation américaine composée de hauts fonctionnaires des Départements d'Etat, du Trésor et de la Défense a effectué une visite en Algérie. Une rencontre précédée par le séjour à Alger, le 8 février dernier, du général d'armée Michael Langley, commandant du commandement militaire des Etats-Unis en Afrique (Africom), qui était à la tête d'une importante délégation militaire. Le 18 septembre prochain l'ambassade des Etats-Unis en Algérie organisera la première rencontre mondiale de collaboration génétique pour l'amélioration de l'élevage en Algérie. Quelques semaines plus tard, les 7 et 8 novembre prochain, se tiendront à Washington, les 17es rencontres algéro-américaines de l'énergie. Sans compter que l'Algérie et les Etats-Unis coprésideront, dans les prochaines semaines une Conférence internationale sur la lutte contre le terrorisme en Afrique. Et on peut multiplier à l'envi le nombre de rencontres et de rendez-vous communs. Ce sont autant d'ingrédients d'une convergence.