L'Algérie ouvre un nouveau chapitre dans l'histoire de son économie. Elle intègre à plein gaz l'intelligence dans sa stratégie de développement, tous secteurs confondus. Les start-up sont aux premières lignes de cette dynamique, où, les frontières entre les temples du savoir et le monde de l'entreprise deviennent obsolètes. Des filières comme celle du médicament, de l'agriculture et de l'industrie en général, sont déjà le théâtre du passage de la recherche scientifique au développement et à l'innovation technologiques. Des entreprises publiques algériennes comme le Groupe pharmaceutique Saidal constituent un parfait exemple d'entités économiques friandes des fruits de la recherche scientifique et allouent un important budget à leur département Recherche et développement (R&D). L'Etat est le premier à s'impliquer, et d'une façon volontariste, dans ce mouvement inexorable. Certes et selon nombre d'observateurs, si les collaborations entre les entreprises et le secteur de la recherche scientifique et le transfert des connaissances vers le monde industriel ont été, jusque dans un passé récent, assez faibles et insuffisants, les plus hautes autorités du pays s'attellent à inverser la tendance. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune est le premier à présager d'un bel avenir pour l'économie de la connaissance en Algérie, laquelle a les start-up pour tête de proue. À quelques jours de la rentrée universitaire, le chef de l'Etat a donné des instructions aux ministres de l'Enseignement supérieur et des Start-up pour élaborer une liste des meilleures entreprises, en vue de les dépêcher en Chine, en Corée du Sud et aux Etats-Unis d'Amérique pour s'enquérir des expériences de ces pays dans divers domaines. Une directive pleine de sens surtout qu'il s'agit de mettre les start-up algériennes en phase avec la réalité mondiale, à laquelle doit nécessairement être connectée l'Algérie après les ratés du passé. Le gouvernement adhère donc à cette démarche volontariste visant à permettre à l'Algérie d'être championne dans un certain nombre de filières. À ce titre, le président du Conseil national de la recherche scientifique et des technologies (Cnrst), Mohamed Tahar Abadlia, vient de recevoir l'ambassadrice de la République fédérale d'Allemagne, Mme Elisabeth Wolbers, ainsi que le chargé d'affaires à l'ambassade de la République d'Afrique du Sud à Alger, Bernard Legodi. Lors de sa rencontre avec l'ambassadrice, Abadlia a fait part de la volonté de son institution de bénéficier de l'expertise et de l'expérience de longue date de son pays en matière de mécanismes d'évaluation des politiques publiques dans les domaines de la recherche et de la valorisation, dans le but de «faire avancer la productivité de la recherche scientifique et du développement en Algérie». De son côté, Son Excellence Mme Wolbers a évoqué «la profondeur des relations d'amitié entre l'Algérie et l'Allemagne», affichant sa disponibilité à «Vouloir renforcer les voies de collaboration avec les instances allemandes activant dans le même domaine que le Conseil national de la recherche scientifique et des technologies». Lors de sa rencontre avec la chargée d'affaires de la République d'Afrique du Sud à Alger, le président du Cnrst a particulièrement insisté sur «L'importance de la consolidation des relations bilatérales, notamment en matière d'invention, des sciences et des technologies».Abadlia a souligné «L'importance de la mise en place d'une stratégie commune entre les deux pays portant sur le renforcement et le développement des nouvelles technologies, pour assurer une transition plus efficace des connaissances», proposant «la mise en place d'une instance de recherche scientifique dans le domaine des nouvelles technologies entre les deux pays, qui puisse bénéficier au continent africain de manière générale et aux deux pays de manière particulière», mais aussi la création d'un centre commun dédié aux nanotechnologies pour le renforcement des compétences africaines en matière de recherche, de développement et de transition technologique. C'est que, et de l'avis de nombreux experts, l'Algérie est naturellement éligible à jouer un rôle de premier plan, à l'ère de la nouvelle économie, car étant au coeur d'un espace économique énorme qui englobe l'Europe, l'Afrique et le Moyen-Orient, soit un marché de près de 3 milliards d'habitants dans les vingt années à venir. Rappelons enfin que le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, à travers le Centre de recherche en technologies industrielles (Crti) vient de briller en mettant au point une innovation de taille: un véhicule électrique entièrement développé par des ingénieurs algériens. Les pièces charnières de ce prototype, à savoir le moteur, la batterie, le système de contrôle et la carrosserie, ont été conçus et fabriqués en Algérie par les équipes du Crti, en collaboration avec des entreprises locales, à l'exemple du fabriquant de pneumatiques Iris. En se rendant au siège du Crti, à Alger, où, de nombreux autres produits lui avaient été présentés, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique Kamel Baddari a eu à souligner l'importance de ce type de développement en tant que catalyseurs potentiels pour les secteurs clés de l'industrie, des mines et de l'agriculture. Il a clairement indiqué sa vision de transformer cette technologie novatrice en un produit industrialisable et commercialisable.