L'opération d'expertise, étape fort complexe, qui a nécessité l'intervention de sept experts privés agréés et tout l'été pour être menée à bien, touche à son terme. Il reste à établir un rapport sur cette base et à l'envoyer au comité de wilaya pour approbation avant d'être expédié au ministère de tutelle et enclencher l'étape de l'indemnisation. « Nous avons travaillé dur, tout l'été et les week-ends», nous a confié, hier, le directeur de la Crma, chargé de ce dossier. Mais la satisfaction est là. Cette mission délicate arrive à son terme. Dans la foulée, ce sont 2 958 dossiers qui ont été soumis à l'expertise des sept experts agréés. Et encore reste-t-il 260 dossiers qui n'ont pu l'être à cause de pièces manquantes. Ce sont des céréaliers qui n'ont pas été déclarés nulle part et qui ne disposent d'aucune pièce justifiant leur prétention à une quelconque indemnisation. Que faire alors de ces dossiers ? Les garder dans les tiroirs ? Les retourner à leurs envoyeurs en leur expliquant leur inéligibilité à cette faveur, puisqu'ils ne sont même pas assurés ? Mais est-ce à une caisse de mutualité agricole de procéder ainsi ? Il y a sinistre. Et si l'Etat décidait d'indemniser tous ceux qui ont en été frappés, l'EEtat est maître de ses décisions. C'est pourquoi, en l'occurrence, la Crma a accompli la seule bonne chose à faire : confier les 260 dossiers incomplets au comité de wilaya qui saura trancher sur ce cas épineux. Quant à l'ampleur des dégâts, le responsable de cette caisse n'a pu donner une évaluation chiffrée, ce travail ne relevant pas de ses prérogatives, mais de celles du service du ministère concerné par l'étude. En revanche, il a avancé le taux de « sinistrabilité » qu'il évalue à hauteur de 90%. Autrement dit, sur les 64 000 hectares parcourus et expertisés, ce sont 58 302 hectares qui ont pu bénéficier de cette étude afin de déterminer ce taux de sinistrabilité pour employer ce mot technique. Cependant, le monde agricole, comme tout le reste, évolue. Et ici, comme ailleurs, les choses bougent rapidement. Peut être beaucoup plus vite qu'ailleurs, car notre développement local en dépend étroitement. La Crma, comme chacun doit se douter, n'assurent pas tous les risques. Il y a les dégâts occasionnés par la grêle, les inondations ou les incendies. Or dans cette nomenclature des risques, la sécheresse ne figure pas parmi ces calamités naturelles. Ce sera le prochain projet de loi à l'Assemblée, nous déclarera ce responsable. De cette manière, le dispositif d'indemnisation sera considérablement allégé. Assurée comme les autres catastrophes, la sécheresse pourra être expertisée par la Crma et indemnisée en conséquence. Revenant à son sujet, son directeur, se félicitant de la célérité dont l'équipe d'experts et des services concernés ayant travaillé sur ces dossiers (ceux de la CRMA et de la DSA mobilisés pour l'accomplissement de cette tâche gigantesque), a fait savoir que la wilaya de Bouira a été la première dans ce domaine à avoir clôt ses dossiers.