Forte d'un grand potentiel dans le domaine des énergies renouvelables, l'Algérie ambitionne d'occuper la place de leader régional en la matière, à travers la concrétisation de programmes de développement essentiellement dédié à l'exploitation des ressources, à la production des énergies renouvelables, et leurs exportations vers les marchés étrangers, notamment celui de l'hydrogène vert. Des objectifs plus qu'ambitieux, mais néanmoins réalisables dans le sens où un travail de fond a été entamé consistant à mettre les premiers jalons d'une stratégie qui vise à atteindre de hauts niveaux de développement. C'est dans cette optique que le Groupe Sonelgaz a procédé, lundi à Alger, à l'ouverture des plis de l'appel d'offres national et international lancé pour la réalisation du projet de production de 2 000 mégawatts (MW) d'électricité solaire photovoltaïque. Un premier pas très important pour la concrétisation de la transition énergétique, dans la mesure où il permettra de propulser l'Algérie au-devant de la scène énergétique régionale et internationale, avec des arguments de développement indiscutables. La réalisation de 15 centrales solaires photovoltaïques, à travers douze wilayas, avec une puissance unitaire qui varie entre 80 à 220 MWc, constituera selon le ministre de l'Energie et des Mines Mohamed Arkab «la première étape pour concrétiser l'ambitieux programme de développement des énergies renouvelables en Algérie, qui prévoit d'atteindre 15 gigawatts d'énergie solaire photovoltaïque à l'horizon 2035». Plus que stratégique cette capacité permettra de renforcer les arguments de l'Algérie à acquérir des parts de marchés d'exportation de l'hydrogène vers l'Europe. L'Algérie envisage, à travers la stratégie nationale de développement de l'hydrogène, de produire 40 térawatt heures d'ici 2040, l'équivalent d'un million de tonnes une fois converti en hydrogène, soit 10% de la demande européenne. Un objectif largement réalisable à travers l'exploitation de l'énorme potentiel solaire du pays, les infrastructures existantes, et l'étendue des réseaux électriques en perpétuel développement, au même titre, que la disponibilité des gazoducs pour le transport du gaz naturel. Des atouts déterminants, qui ont contribué à avantager la signature de plusieurs accords et partenariats dans le domaine du développement énergétique, conférant à l'Algérie la possibilité d'occuper le rang de leader régional dans la production et l'exportation de l'hydrogène vert. À l'image des accords signés avec l'Italie, portant sur l'augmentation de la capacité actuelle de transport de gaz; la mise en place d'un nouveau gazoduc pour transporter l'hydrogène; l'extension d'une ligne électrique marine pour relier les deux pays; et l'augmentation de la capacité de production de gaz liquéfié. Une coopération qui acte une entrée franche de l'Algérie dans le marché européen des énergies renouvelables, avec des atouts qui lui permettent de prendre une part confortable d'un marché européen motivé par une demande de l'ordre de 10 millions de tonnes. Ce qui propulse l'Algérie au rang de partenaire stratégique, appelé à jouer un rôle central dans l'évolution du marché international. C'est dans cette configuration constructive scindée en plusieurs étapes, qu'apparaît l'importance des stratégies mises en place pour le développement des énergies renouvelables, et pour l'exploitation des ressources qui permettent d'atteindre les objectifs fixés. À ce titre, il y a lieu de souligner que le budget alloué pour l'exploitation de l'hydrogène vert s'élève entre 20 et 25 milliards de dollars. Une enveloppe conséquente qui renseigne sur l'importance des impacts de ces réalisations sur l'économie nationale. Ces derniers demeurent multiples et divers, et s'articulent autour d'une amélioration certaine des indicateurs économiques, qui seront rehaussés par les effets d'une croissance pérenne des secteurs les plus stratégiques. Et ce en plus des répercussions issues de la réduction de la facture de consommation énergétique, et de l'intégration des nouvelles énergies dans le développement économique.