Le Makhzen est une nouvelle fois pointé par un communiqué du ministère de la Défense nationale (MDN), qui vient d'annoncer la destruction de plus de 4 tonnes et 840 371 kilogrammes de kif traité, 8 millions et 152261 comprimés psychotropes, 56 kilogrammes et 903 grammes de cocaïne. «Cette opération qui intervient suite à l'exécution d'autres opérations similaires au niveau régional sous la supervision d'une commission spécialisée, confirme, une fois de plus, la pertinence des efforts nationaux consentis dans le domaine de la lutte contre le narcotrafic, notamment à travers la présence permanente et efficiente sur le terrain des différents corps de sécurité qui oeuvrent sans relâche à mettre en échec toute tentative visant à inonder notre pays avec ces drogues, notamment à travers nos frontières ouest», a souligné le communiqué du MDN. Il ressort dudit document que cette grande quantité de ces poisons a été détruite et incinérée ce lundi, dans la wilaya de Chlef en 1ère Région militaire, en présence des autorités civiles et sécuritaires locales et régionales à l'issue d'une opération de collecte de l'ensemble des quantités de drogues saisies au niveau national. Ce nouveau communiqué du MDN émis dans le cadre de la lutte anti-drogues est venu enfoncer un peu plus le Maroc, qui est déjà accablé par les rapports sur la scène internationale. Le rapport mondial sur les drogues pour 2022, publié par l'Office des Nations unies contre la drogue et le crime (Onudc), avait révélé que le Maroc est au premier rang des principaux pays producteurs et exportateurs du cannabis. Une année durant laquelle la tension est montée est montée d'un cran à nos frontières Ouest, en cette même période. Des tentatives d'introduction de grandes quantités de drogue, s'élevant à plus de 21 quintaux de kif traité, et 358 000 comprimés psychotropes ont été saisies au cours des deux dernières semaines de septembre 2022. Le langage des chiffres du dernier communiqué émis par le MDN démontre que le plan de lutte contre le trafic de «ces poisons» en provenance du Maroc avec lequel Alger a décidé de rompre ses relations diplomatiques en 2021, a porté ses fruits. L'industrie du cannabis n'est pas la seule source financière du Makhzen. Le royaume est un maillon crucial de la chaîne du trafic mondial des comprimés psychotropes et de la cocaïne. Fin mars dernier, 1600000 capsules de psychotropes, en provenance du Maroc ont été interceptées par le Service central de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants (Scltis). Il y a lieu de noter également que l'Onudc a indiqué dans son rapport annuel de 2023, que «les chaînes d'approvisionnement établies qui servaient à l'origine au trafic de résine de cannabis du Maroc vers le reste de l'Europe, notamment les Pays-Bas, en passant par l'Espagne, pourraient avoir été adaptées pour assurer également le trafic de cocaïne destinée aux distributeurs des Pays-Bas». Outre les voies terrestres, ««l'importance accrue du trafic maritime apparaît clairement dans le cas du Maroc et ce, depuis 2016», estiment les rédacteurs du rapport. Dans ce contexte, le rapport estime que le développement des itinéraires de la cocaïne vers et à travers le Maroc pourrait avoir été «facilité par des itinéraires de longue date pour le trafic de résine de cannabis vers l'Espagne». Le département d'Etat américain s'était également inquiété de «l'ampleur du blanchiment d'argent au Maroc issu du trafic de cannabis et du transit de la cocaïne destinée à l'Europe». Notons par ailleurs que l'éclatement de l'affaire du Marocgate, fin 2022, est venu mettre la lumière sur la façon dont est dépensée une partie de l'argent sale. Le patron des services secrets marocains, Yacine Mansouri, disparu depuis plusieurs mois des radars et l'ambassadeur du Maroc en Pologne, Abderrahim Atmoun, sont parmi les principaux accusés dans ce scandale... Ce sont, en effet, quelques-unes des pages noires de l'histoire du Maroc écrite par son sale pognon.