A l'occasion du débat général de la 78ème Assemblée générale de l'ONU consacré à la question du Sahara occidental, une nouvelle prise à partie est intervenue entre les ambassadeurs algérien, Amar Bendjama, et marocain, Omar Hillale. Ce dernier, connu pour ses outrances et ses argumentaires à l'emporte-pièce, n'a pas trouvé mieux que de s'en prendre à notre pays pour son soutien indéfectible aux causes justes et son attachement au règlement du conflit du Sahara occidental, ultime colonie du continent africain, conformément aux innombrables résolutions du Conseil de sécurité et aux décisions de la Quatrième commission onusienne chargée de la décolonisation. Hillale, non content de vanter les «bienfaits de la colonisation» au Sahara occidental, un «paradis» a-t-il même osé prétendre, s'est ensuite tourné vers les affaires intérieures de notre pays pour se livrer à des critiques et des injures de caniveau. Lui répondant, avec l'art et la manière qui sied à des diplomaties de haute facture, le représentant algérien a usé de son droit de réponse pour remettre les pendules à l'heure, connaissant la fâcheuse tendance du diplomate marocain à travestir les faits et rouler dans la farine les observateurs néophytes. «Vous déformez» les propos, lui a-t-il asséné, et c'est d'autant plus inadmissible lorsqu'il s'agit de ceux du président Tebboune à la tribune des Nations unies où il a réitéré le soutien inconditionnel de l'Algérie au droit légitime des peuples palestinien et sahraoui. «Chacun son camp, lui a-t-il lancé. Nous Algériens, nous avons choisi le camp de la justice, de la décolonisation, de la liberté, de l'autodétermination et des droits de l'Homme. Cet engagement s'applique en faveur de la cause du peuple sahraoui qui attend depuis près d'un demi-siècle que l'ONU lui rende justice», a-t-il même asséné. «Si au Sahara occidental, l'occupation marocaine en avait réellement fait un paradis, avec ou non l'octroi de l'autonomie, pourquoi donc empêche-t-on ce référendum?» s'est ainsi fendu d'un air narquois l'ambassadeur algérien avant de balayer les «accusations de terrorisme concernant le Polisario. «Que cela ne trompe personne, car tous les pouvoirs hégémoniques ont toujours tenté de diaboliser les résistants et les militants de la liberté», a-t-il rappelé, avant d'exprimer les condoléances de l'Algérie au peuple frère marocain frappé par un séisme meurtrier. Convaincu que «le Maroc est dans son Sahara et le restera jusqu'à la fin des temps», Hillale demeure enivré par l'épisode Trump, inconscient que les évènements se bousculent dans un sens contraire. La France, principal soutien du Makhzen et de ses prétentions expansionnistes, devrait adopter dans les prochaines semaines un tournant historique en faveur du règlement onusien du conflit du Sahara occidental. Après avoir longtemps protégé le royaume, Paris devrait, selon un ex-ambassadeur français aux USA et à l'ONU, prendre acte du constat de ses services de renseignements qui jugent le partenariat avec Rabat «contre-productif».