La 4ème commission de l'Assemblée générale de l'ONU, chargée des questions spéciales et de la décolonisation a adopté lundi à New York une résolution réaffirmant le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. La résolution adoptée à l'issue d'un débat général sur la décolonisation qui a duré plusieurs jours, a également réaffirmé le soutien de l'Assemblée générale de l'ONU au processus des négociations initié par le conseil de sécurité en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara Occidental. La résolution, présentée par 25 pays, dont l'Algérie a salué à cet égard les efforts entrepris par le secrétaire général et son envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross pour la relance de ces négociations, a l'arrêt depuis 2012. Le texte adopté, par consensus, a invité toutes les parties et les Etats de la région à coopérer pleinement avec l'émissaire de l'ONU. Globalement, le document a repris les idées claires et majeures de l'ONU sur la résolution du Conflit au Sahara Occidental qui consistent à appuyer la relance des négociations entre le Front Polisario ainsi que les efforts de médiation menés par Christopher Ross. Les délégations des pays participant au débat de la quatrième commission sur la décolonisation ont apporté un large soutien au droit du peuple sahraoui à l'autodétermination en appelant à la reprise des négociations entre les deux parties du conflit. L'adoption de la résolution intervient alors que la situation sécuritaire dans la zone d'Alguergarat dans le sud du Sahara Occidental, où le Maroc veut construire une route en violation de l'accord de cessez-le-feu de 1991, reste tendue. L'escalade marocaine dans cette zone vise à saper les efforts de l'ONU qui compte lancer une proposition formelle pour relancer les négociations sur le Sahara Occidental occupé, jusqu'ici entravées par le Maroc. Les pratiques coloniales dénoncées La majorité des Etats membres participant aux travaux de la commission de l'ONU chargée des Politiques spéciales et de la décolonisation ont parlé lundi d'une seule voix pour dénoncer les pratiques coloniales honteuses du Maroc au Sahara Occidental. "Il est temps de mettre un terme à l'occupation marocaine du Sahara Occidental". "L'ONU est tenue de s'acquitter de sa responsabilité vis-à-vis du peuple sahraoui par l'organisation d'un référendum d'autodétermination". "Il est temps que le peuple sahraoui jouisse pleinement de ses droits sur son pays et rejoignent sa place parmi nous aux Nations Unies", ont, notamment clamé les représentants de plusieurs pays qui sont intervenus à la clôture d'un débat général sur la décolonisation organisé par cette commission. Affaibli par ce constat et n'ayant pas d'arguments de fond même pour prétendre défendre l'indéfendable, le représentant du Maroc, Omar Hilal, connu pour ses excès en tout genre, s'est mis à attaquer les Etats membres en particulier l'Algérie et le Venezuela. Omar Hilal a été d'abord ridiculisé par le représentant permanent du Venezuela qui a démontré sans équivoque, séance tenant, les limites du diplomate marocain qui a recouru à une fuite en avant pour détourner l'attention sur la question de la décolonisation du Sahara Occidental. Il a vu ensuite ses manœuvres s'effondrer devant l'argument incontestable du représentant de l'Algérie, M. Sabri Boukadoum qui a relevé devant les délégations présentes à ce débat les questionnements de fond relatifs à la mission encore inachevée de l'ONU concernant le processus de décolonisation de l'Afrique. Le représentant de l'Algérie a mis le Maroc face à ses responsabilités en tant que puissance occupante du Sahara Occidental, dernière colonie d'Afrique, qui ne cesse de faire recours à la politique d'obstruction tous azimut au processus onusien. Depuis la première résolution du Conseil de sécurité en 1975 déplorant l'envahissement du Sahara Occidental par le Maroc et exigeant son retrait immédiat de ce territoire et jusqu'au dernier texte adopté en avril 2016, le Conseil de Sécurité a insisté sur le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui en demandant la tenue d'un référendum confiée à la Minurso , dont le mandat a été reconduit pour mener à terme cette mission. Une réalité que l'Ambassadeur du Maroc a évité d'y faire face, en se cachant derrière une politique de l'autruche et en mettant en avant une soi-disant proposition d'autonomie qui a démontré ses limites comme en témoigne la déclaration du secrétaire général de l'ONU de novembre 2015 et les résolution successives du Conseil de sécurité qui reconduisent d'année en année le plan de règlement de 1991. L'Ambassadeur d'Algérie a rappelé à ce titre que les accords de Madrid de 1975 auxquels Omar Hilal se réfère consacrent une autre preuve irréversible que le Maroc n'a aucun droit sur le Sahara Occidental, car ces accords impliquaient le partage de ce territoire entre Rabat et la Mauritanie. Et si, comme le représentant marocain le prétend, "les populations sahraouies dans les territoires occupés vivent dans un paradis et que celles dans les camps de réfugiés souffrent l'incarcération et les violations des droits de l'homme, pourquoi le Maroc aurait-il peur d'un referendum?", s'est interrogé l'Ambassadeur Boukadoum, avant d'ajouter que dans "ce cas-là les résultats d'une telle consultation référendaire permettraient nécessairement à ceux qui sont incarcérés d'opter pour rejoindre l'autre camp". En répondant à Omar Hilal, le représentant de l'Algérie s'est demandé pourquoi le Maroc refuse toujours d'accueillir une mission d'enquête dans la région s'il est vraiment persuadé de ses propos. C'est sur cette note que le représentant de l'Algérie a lancé un défi au Maroc de faire, pour une seule fois, preuve de sérieux et de bonne foi et de reprendre les négociations avec le Front Polisario, la deuxième partie du conflit.