Parmi la douzaine d'entreprises économiques privées invitées à ces trois journées de portes ouvertes organisées sur la place publique Wissam par la direction de la formation professionnelle, dont la cimenterie de Sour El Ghozlane, Caravic, l'Insim, Divindus DCM, Colpa, etc, figure le groupe Biopharm. Qui se serait douté que derrière cette modeste exposition, se cache un grand projet ? Si grand qu'il éclipse pour nous tous les autres. Il a émané du groupe Biopharm. C'est le directeur de l'institut régional de formation professionnel de Lakhdaria, Belaïd Boulil qui en a fait la présentation. Son message était d'amener ce groupe à signer une convention avec son établissement et doté celui-ci d'une spécialité pour ses futurs techniciens supérieurs. « Nous faisons de l'agriculture, à l'échelle nationale. Nous serions heureux d'intégrer une nouvelle spécialité pour nos futurs techniciens supérieurs pour répondre au besoin du marché de travail local », nous expliquait-il ce lundi. Mais c'est à l'un des trois responsables du nouveau complexe industriel, massés à l'intérieur du stand, en l'occurrence Mohamed Sadek Amour que nous devons de faire plus ample connaissance. Selon ce dernier, ce groupe est une SPA et compte déjà deux usines de fabrication à Réghaïa, deux autres encore à Oued Smar et un cinquième à Ouled Hadadj. Le principal responsable assurait que le complexe pharmaceutique qui a requis une enveloppe de 7 milliards de dinars pour sa réalisation pourra entrer dans sa phase de production dès le deuxième semestre de l'année 2024. Notre interlocuteur n'a pas voulu répondre à la question de savoir à quel motif correspondrait le choix de Biopharm de s'installer à Bouira, estimant que la question le dépassait. Mais il a reconnu la nécessité d'augmenter la production pharmaceutique pour en finir avec les continuelles ruptures de stocks dont se plaint parfois le pays et alléger ainsi la facture d'importation des produits manquants. Alors que le complexe pharmaceutique ne s'est pas encore lancé dans la production, son responsable à Bouira estime qu'il va produire 28 millions de boîtes de différents produits par an et tourne avec180 travailleurs. Plus tard, ce sont 360 emplois directs qui seront créés avec 600 postes indirects. Si une autre question demeure pendante, notre interlocuteur ne se sentant pas encore en mesure de satisfaire notre curiosité de savoir si avec un tel projet et un tel investissement Biopharm ne cherche pas à occuper le rang de leader sur le marché national. Il reste qu'il a été clair quant à la proposition de l'Insfp de Lakhdaria concernant la convention de partenariat. « On a fait une proposition. La direction qui va l'étudier décidera des suites à lui donner», a-t-il affirmé. En revanche, Biopharm a signé fin 2022 une convention avec l'université de Bouira. Il s'agit du lancement d'une nouvelle licence, affirmait notre interlocuteur. Désormais, la thèse en pharmacie ( de cette licence et puis de ce master) portera sur un sujet en lien avec la chimie d'un médicament donné. Ce groupe industriel qui mène son offensive économique à partir d'une wilaya en pleine expansion, notamment dans un domaine aussi sensible que le médicament, a bien vu quels enjeux économiques cette dernière représente à l'avenir pour un marché qui ne cesse de prendre de l'importance. Son autoroute qui fait de Bouira une banlieue d'Alger, son réseau routier dense qui la conforte dans son rôle de carrefour commercial entre le sud et le nord et l'est et l'ouest constituent autant d'avantages aux yeux des investisseurs et créent un puissant engouement pour tous les hommes d'affaires.