Emoi et désolation. Tels sont les signes qui se dégageant des visages crispés des habitants de Sidi Marouf, localité située à l'est de la wilaya d'Oran et rattachée à la commune de Sidi Chahmi. Pour cause, ils se sont réveillés sur une affaire peu ordinaire. Celle-ci est liée à un cas de suicide. En effet, ces habitants n'ont pas dissimulé leur tristesse quand ils ont été réveillés à l'annonce de la mort d'un jeune âgé à peine de 20 ans. Ce dernier a été retrouvé pendu à une corde. S'agit –il d'un suicide ? Si tel est le cas, quelles sont les motivations ayant poussé le jeune en question à agir ainsi? Il appartient aux scientifiques, très précisément aux praticiens de la médecine légale de l'hôpital 1er- Novembre 1954 de tirer au clair cette affaire en procédant à l'autopsie du cadavre qui a été remis à leurs services par la Gendarmerie nationale dépêchée sur les lieux. Celle-ci, a enclenché une enquête sociale. Dans un passé récent, un homme âgé de 46 ans s'est jeté du 3e étage du service en charge du traitement des maladies infectieuses du CHU d'Oran. L'homme en question n'a pas accepté qu'il soit porteur du VIH. D'autres cas ont été recensés parmi lesquels plusieurs ont été rendus publics, alors que d'autres ont été laissés aux services de sécurité pour les besoins de l'enquête et dissimulés pour le reste de la société, les tabous sociaux obligent. Attenter ou encore tenter d'attenter à sa vie constitue un fait palpable, quoique ce phénomène n'ait pas atteint la cote d'alerte, du moins pas en Algérie qui enregistre un faible taux. Ce dernier, qui est très faible dans les pays maghrébins, oscille entre zéro et cinq pour 100 000 habitants. Au Maroc, le taux de suicide, qui était à 7, 2 durant l'année 2019, est passé de 7 à 10 suicides pour 100 000 habitants, alors que chez nos voisins tunisiens le taux de suicide s'est stabilisé à 3,3 pour 100 000 habitants. Ce taux oscille entre 10 et 15 suicides pour le même nombre d'habitants dans la majorité du continent africain. Abordant les effets de la causalité, les spécialistes sont unanimes à faire valoir les états de la santé mentale de ces hommes, ces femmes, adultes, jeunes et parfois des moins jeunes, qui tentent l'irréparable. Il s'agit en premier lieu des états dépressifs majeurs qui mènent droit vers le risque suicidaire. Ce facteur est relevé chez de nombreuses personnes ayant tenté d'attenter à leurs vies. Ces derniers ont, faute de soins appropriés ou encore d'inattention de leurs proches, l'esprit ravagé par toutes les formes d'idées d'auto-accusations ou dans les formes anxieuses. En seconde place viennent les feuilletons liés aux psychoses. Le suicide peut être relevé dans la schizophrénie, soit à la phase initiale de la maladie qui est très souvent marquée par la bouffée délirante aiguë inaugurale, ou encore lors de la phase d'état marquant la suite des hallucinations auditives et l'automatisme mental, ou encore au moment fécond de la schizophrénie. Les troubles anxieux ne sont pas en reste. Le risque suicidaire est quelque peu présent malgré le fait que le passage à l'acte est souvent incomplet. Il en est de même pour la personne souffrant du problème lié à une personnalité antisociale. Celle-ci se caractérise par son impulsivité, son intolérance à la frustration, impossibilité à différer la satisfaction, les conduites dépendantes. À cela s'ajoute l'alcool et les psychotropes, qui sont autant de facteurs favorisant le passage à l'acte.