Liés par l'histoire, la langue et la religion communes, les peuples algérien et tunisien ont une communauté de destin évidente. C'est la raison pour laquelle le pays voisin est et sera toujours un allié privilégié sur tous les plans comme cela a été dit et redit à maintes occasions, l'Algérie considérant à juste titre que la sécurité, la stabilité et la prospérité du peuple frère constituent un paramètre fondamental de ses propres objectifs. Les deux pays ont en commun plus de 400 km de frontière mais leurs peuples ont de tout temps entretenu des rapports nourris et solidaires. En témoigne le soutien historique que la Tunisie a porté au peuple algérien durant la guerre de libération nationale, ainsi que les sacrifices consentis de part et d'autre pour cimenter de manière indéfectible les relations bilatérales. Le président Habib Bourguiba avait été, en l'occurrence, un exemple et un modèle de cette communauté de destin, le combat ayant culminé avec la tragédie de Sakiet Sidi Youcef, lorsque l'aviation coloniale française n'a pas hésité à attaquer le village frontalier, un 8 février 1958. Faut-il souligner que les relations fraternelles des deux pays ont toujours transcendé tous les aléas et les tentatives de sape visant à ébranler leur solidarité. Aucune de ces manoeuvres n'a jamais abouti et, bien au contraire, on a vu de multiples projets économiques germer des deux côtés de la frontière. On peut citer, à titre d'exemple, le gazoduc qui relie l'Algérie à l'Italie en passant par le territoire tunisien. Fruit du Traité de fraternité et de concorde conclu en 1983 par les présidents Chadli Bendjedid et Habib Bourguiba, cette réalisation a été suivie par des dizaines d'autres, la profondeur de la relation ayant sans cesse évolué vers davantage d'intégration et de communion, notamment sous le président Zine El Abidine Ben Ali, et, aujourd'hui, sous l'égide des présidents Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed qui s'inscrivent dans le droit sillage de cette communauté de destin, soulignée à chaquefois. Tout en rappelant, durant la décennie noire, le geste tunisien qui a vu le président Ben Ali maintenir la frontière ouverte avec notre pays malgré les pressions occidentales, il convient de noter l'entrée en vigueur, en mars 2014, de l'Accord commercial préférentiel (ACP), signé à Tunis, fin 2008, suivi d'un projet de zone de libre-échange pour le développement de la bande frontalière auquel les présidents Tebboune et Saïed sont fortement attachés. Outre le fait que les Algériens comptent parmi les contingents les plus conséquents du tourisme dont la Tunisie tire un gain essentiel, avec plus d'un million de visiteurs par an, au cours de la dernière décennie, les deux pays ont la ferme volonté de progresser sans cesse dans les efforts pour «renforcer la coopération et atteindre davantage une intégration stratégique et un développement solidaire et intégré», ainsi que cela a été inscrit au chapitre de la visite de l'ancienne Première ministre Najla Bouden, à Alger. Outre un dialogue intense et soutenu entre les chefs d'Etat et les gouvernements, depuis de nombreux mois, l'Algérie comme la Tunisie oeuvrent à la concrétisation d'un socle indispensable à l'avènement de l'UMA auquel tous les peuples de la région maghrébine sont attachés.