L'opération d'exfiltration par la diplomatie et les services français d'une ressortissante algérienne, Amira Bouraoui, vers la France à partir de la Tunisie où elle se trouvait en situation illégale et qui était sur le point d'être expulsée vers l'Algérie, n'a pas eu d'impact sur les relations algéro-tunisiennes. Vendredi, le Président Abdelmadjid Tebboune a enjoint de ne pas gêner ni entraver la circulation, au niveau des postes-frontières, des Tunisiens frères souhaitant entrer en Algérie ou en sortir. L'intervention du Président Tebboune a sans doute pour but de bloquer net, toute tentative de désinformation et d'intoxication des opinions publiques algérienne et tunisienne sur des mauvais traitements aux frontières qu'auraient subis les voyageurs tunisiens. L'ordre donné par le Président Tebboune a été très bien accueilli en Tunisie, par : «Merci Monsieur Tebboune, au nom des Tunisiens et des Algériens, frères depuis toujours, malgré les nombreuses tentatives des pêcheurs en eaux troubles». Il s'agit de ne pas détourner l'attention de la gravité de l'acte commis par la diplomatie et les services français qui ont exfiltré illégalement Amira Bouraoui vers la France. Il faut rappeler que dès mercredi, le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l'étranger, Ramtane Lamamra s'est entretenu, par téléphone, avec son homologue tunisien, Nabil Ammar, qu'il a félicité pour sa nomination récente à la tête de la diplomatie tunisienne, lui souhaitant plein succès dans ses nobles missions. Les deux ministres se sont remémoré les événements de Sakiet Sidi Youcef et ce que représente ce legs commun pour les deux pays et les deux peuples frères. Les deux ministres ont salué les relations de fraternité et de coopération entre l'Algérie et la Tunisie, lesquelles évoluent de manière qualitative, à la faveur de l'intérêt particulier accordé par les Présidents Abdelmadjid Tebboune et Kaïs Saïed. Les deux responsables ont réaffirmé, par la même, leur détermination à poursuivre leurs efforts pour conforter davantage la coordination politique et la complémentarité économique, au mieux des intérêts des deux pays, en œuvrant à la réalisation de leurs objectifs communs aux plans régional et international, selon un communiqué officiel. Le Président Tebboune a déjà eu à évoquer les évènements de Sakiet Sidi Youssef et à rappeler que la Tunisie était, historiquement, la base arrière des combattants algériens contre les forces françaises durant l'occupation coloniale française. En novembre dernier, la cheffe du Gouvernement tunisien, Mme Najla Bouden, en visite à Alger avait salué le soutien et la solidarité de l'Algérie avec son pays dans la conjoncture «sensible» qu'il traverse.