Année après année, le succès de l'enseignement privé s'affirme à Annaba. La proportion des élèves de la maternelle, du primaire, du moyen et du secondaire, scolarisés dans les écoles privées, a encore augmenté cette année. Cette ascension constante traduit le choix des parents pour l'enseignement privé. Les raisons du succès de l'enseignement privé auprès des familles, est entre autres, l'encadrement. En effet, les parents veulent davantage de soutien pour leurs enfants. L'enseignement privé dispose davantage d'établissements de taille humaine que le public et possède des équipes pédagogiques plus stables. Les parents cherchent aussi la pédagogie méthodologique de l'enseignement que dispense le privé. C'est pourquoi de plus en plus de parents optent pour les écoles privées, comme un choix en fonction d'une série de facteurs. Selon l'enseignante d'une école privée, les parents sont attirés par le fait que l'enseignement privé s'efforce de suivre un parcours scolaire individualisé pour chaque élève. «On ne se contente pas de lui transmettre des connaissances académiques, mais un savoir-être. Les parents s'informent de plus en plus sur le projet éducatif des établissements», a expliqué notre interlocutrice. Autres critères de choix de l'école privée, par les parents: la sécurité de leurs enfants qui ne sont pas contraints d'attendre l'ouverture du portail de l'établissement, comme c'est le cas des écoles publiques. Ils sont moins confrontés aux dangers et aux fléaux sociaux, ont affirmé à l'unanimité bon nombre de parents. Ces derniers ont également souligné que leurs enfants seront moins confrontés à des absences d'enseignants dans le privé que dans le public. Idem pour les mouvements de grève devenus la spécificité du secteur public. Autres critères de choix des parents: la qualité de l'enseignement et le niveau des enseignants. Les écoles privées ont une responsabilité vis-à-vis des parents, qui paient le prix fort pour la réussite de leurs enfants. Bien que le référentiel de compétence soit le même pour les enseignants des secteurs public et privé, ce dernier recourt à l'expérience des enseignants retraités, car, d'un point de vue pédagogique, il n'y a pas de différence entre privé et public. La façon d'enseigner ne dépend pas de l'établissement, mais de chaque enseignant qui dispose d'une pédagogie basée sur la formation. Autre critère-phare motivant le choix de l'école privée: la réduction des effectifs, c'est-à-dire pas de surcharge des classes, ce qui procure les meilleures conditions de travail pour l'enseignant et de scolarisation pour l'élève. Ils sont 24 élèves par classe, une spécificité de l'école privée afin d'améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et favoriser ainsi la réussite de tous. Le succès dans une école privée, ce n'est plus être premier de la classe, c'est avoir vécu une scolarité épanouie, avoir été accompagné le long de la scolarité. Ces derniers sont tenus informés de ce qui concerne la scolarisation de leurs enfants et suivent de très près leur évolution, contrairement à l'école publique. Les principes de choix de l'école privée sont multiples et longs à expliquer, comme la discipline, le système de la demi-pension entre autres motivations pour les parents. Aujourd'hui, l'école privée n'est plus un signe de richesse ou d'aisance. Pour les parents, le recours à l'enseignement privé est devenu une nécessité, même si cela leur coûte les salaires de toute une année, pourvu que leurs enfants arrivent à bon port, et qu'importe la langue qu'ils vont parler. En effet, pour bon nombre de parents, la langue du savoir est celle qu'il faut apprendre. Selon Hafsa, mère de l'élève d'une école privée à Annaba, elle ne voit aucun inconvénient à ce que sa fille apprenne l'anglais au lieu du français. «Pour moi, c'est la réussite de ma fille qui prime, qu'importe la langue. Le président a décidé, alors il faut que cela soit ainsi», a juste dit la maman. Ils sont nombreux à partager l'avis de Hafsa. A priori, la guéguerre linguistique, qui épuise les écoles n'est plus d'actualité pour certains, mais inquiétante pour d'autres. En effet, depuis la rentrée scolaire 2023-2024, il y a comme un vent de panique chez certains parents d'élèves des écoles privées. La fin de la tolérance de l'Etat algérien quant à ce «trésor» de guerre, l'apprentissage du programme français dans l'enseignement privé en l'occurrence, a suscité l'inquiétude des parents. Ces derniers appréhendent les retombées de cette zizanie linguistique sur l'apprentissage de cette nouvelle langue qu'est l'anglais. Rappelons que dans une allocution de l'été 2022, le président Tebboune avait qualifié le français de «butin de guerre'» contrairement à l'anglais, «langue internationale». Quelques mois plus tard, l'enseignement de l'anglais était, rappelons-le, introduit dans les écoles primaires algériennes, puis dans les écoles privées. C'est là un énième pied de nez à la France.