La wilaya de Béjaïa compte un total de neuf écoles privées réparties à travers les quatre coins de la wilaya, notamment dans les grandes villes. L'ancienne capitale des Hammadites, à elle seule, compte six écoles privées. Inscrire son enfant dans ce genre d'établissement, n'est pas donné. Ils sont réservés aux élèves dont les parents peuvent se permettre le luxe de débourser plus de 15 000 à 35 000 DA par mois. En dépit de la cherté des cours, l'engouement est toujours là et les écoles existantes n'arrivent pas à faire face à la demande. Le choix des parents pour l'enseignement de leurs progénitures dans des écoles privées trouve sa raison d'être dans la qualité de l'enseignement. Le nombre réduit d'élèves par classe, le sérieux et l'autorité des responsables de ces établissements, l'inexistence de grève, le programme optionnel (renforcement des langues) et la prise en charge de l'élève dès son entrée, le matin à l'école, jusqu'à sa sortie, en fin de journée, à 16h30. Autant d'arguments qui poussent les parents, du moins, les plus aisés, à inscrire leurs enfants dans ce genre d'établissements scolaires. La dernière mesure interdisant l'enseignement du français et l'utilisation des manuels dans cette langue en classe ainsi que ceux qui ne suivent pas le programme national complet, n'a pas très touché les écoles de Béjaïa, où il n'y a pas d'établissements qui enseignent le programme français complet pour le bac français, contrairement a ce qui se fait au niveau de la capitale et à Tizi Ouzou, où certaines écoles scolarisent des enfants déscolarisés et retirés de la plate-forme nationale de l'éducation pour les préparer exclusivement au bac français. Une option interdite dans les textes portant création des écoles privées en vigueur depuis 2005. Une école privée agréée est dans l'obligation d'enseigner le programme national algérien et autorisée à suivre un programme optionnel sans toucher au volume horaire du programme national. C'est ce qu'appliquent les écoles privées à Béjaïa, indique Arezki Saker, membre d'une association de parents d'élèves. «Le programme national doit être respecté, malgré ses lacunes et ses points négatifs», soutient-il. La loi régissant les écoles privées autorise un programme optionnel, soit le renforcement des langues étrangères où les matières scientifiques en français ou en anglais pour parvenir à un niveau d'élève maîtrisant les langues étrangères, le préparer au cursus qui se fait principalement en français. Vu l'interdiction d'utiliser les manuels scolaires étrangers, qui, faut-il le rappeler, ne sont pas autorisés depuis la création des écoles privées, les écoles doivent produire elles-mêmes des manuels parascolaires dans les langues étrangères. «Il ne s'agit pas d'interdire le français ou l'anglais, comme certains le colportent, mais de l'interdiction de l'utilisation des manuels scolaires français dans des établissements scolaires agréés par le ministère de l'Education nationale», ajoute notre interlocuteur. Ce que certains nomment «le double programme» est une aberration purement algérienne, car il est impossible de suivre deux programmes en même temps. Certains parents, une minorité, optent pour le bac français uniquement par faciliter la tâche à leurs enfants, sachant que ce baccalauréat est plus accessible et moins chargé, comparé au bac algérien qui englobe de nombreuses matières non essentielles.