Dur, dur! Les cours du pétrole ont évité in extremis de s'installer sous la barre symbolique des 80 dollars. Un «Smig» pour les pays exportateurs d'or noir. La semaine achevée le 17 novembre n'a pas été de tout repos. Entre lundi et jeudi derniers, les prix se sont effondrés. Le baril de Brent de la mer du Nord, premier standard international pour la fixation des prix du pétrole, pour livraison en décembre est passé de 82,52 dollars à 77,42 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate a, pour sa part, reculé de 78,26 dollars à 72,82 dollars. Les deux références mondiales de l'or noir évoluent ainsi à leur plus bas niveau en quatre mois, sous pression alors que les données économiques américaines décevantes ont encore assombri les perspectives de la demande, a noté Lukman Otunuga, de FXTM. La descente aux enfers a commencé la veille mercredi sous la pression avec le rapport des stocks de brut aux Etats-Unis et les craintes de ralentissement de la croissance économique américaine. Les stocks commerciaux américains de pétrole brut ont augmenté de 3,6 millions de barils, plus qu'attendu tandis que les réserves d'essence ont diminué, selon des chiffres publiés mercredi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). Pour la semaine achevée le 10 novembre, ces réserves de brut s'affichaient à 439,4 millions de barils. Celles d'essence ont diminué de 1,5 million de barils, alors que les analystes les attendaient en hausse d'autant, selon un consensus établi par l'agence Bloomberg. Après être légèrement remontés la veille, alors que le ralentissement de l'inflation américaine sur un an en octobre affaiblissait le dollar, les prix du pétrole ont été de nouveau influencés mercredi (15 novembre ndlr) par les tendances «fondamentales» du marché, a fait remarquer Stephen Innes, analyste de SPI AM, en l'occurrence, les perspectives d'une offre grimpant plus vite que la demande dans une économie mondiale essoufflée. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a indiqué mardi que le «marché pourrait être moins tendu que prévu au quatrième trimestre, en attribuant cela à de solides gains de production en dehors de l'alliance Opep+», du Brésil et des Etats-Unis, notamment a relevé l'analyste. Cette tendance est illustrée par le net repli des prix du brut, ces trois dernières semaines. Le Brent de la mer du Nord, à titre d'exemple, référence européenne, ayant reculé de près de 16% depuis un pic fin septembre et ce, en dépit de l'agression barbare que mène l'armée sioniste contre la bande de Ghaza et le mouvement de résistance palestinien Hamas avec des risques d'embrasement de la région où sont concentrés des pays gros producteurs mondiaux de pétrole. En attendant, au moment où l'hémisphère Nord entre dans l'hiver, le marché reste néanmoins vulnérable aux risques économiques et géopolitiques et sujet à plus de volatilité, soulignait l'AIE dans son rapport mensuel publié mardi. C'est dans cette conjoncture morose que les prix du pétrole allaient accentuer leurs pertes jeudi. Le baril de West Texas Intermediate, référence américaine, a chuté de 4,90%. Son équivalent européen, le baril de Brent de la mer du Nord a perdu de son côté 4,63%. Les cours du pétrole allaient finalement sortir la tête de l'eau, vendredi 17 septembre, dernier jour de cotation de la semaine après leur forte chute de la veille. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a repris 4,12% pour finir à 80, 61 dollars. Repassant ainsi au-dessus de la barre des 80 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate pour livraison en décembre a fait pour sa part un bond de 4,10 dollars à 75,89 dollars. L'attention du marché est désormais focalisée sur l'Opep+, qui se réunit, la semaine, à Vienne en Autriche. Les 13 pays membres de l'Opep et leurs 10 alliés dont la Russie qui pourraient décider d'une nouvelle coupe pour booster les prix. Il faut rappeler que Moscou et Riyadh ont décidé de poursuivre leurs baisses de production et d'exportation jusqu'à la fin de l'année. 300000 barils par jour d'offre de pétrole et de produits pétroliers pour la Russie et une coupe de production d'un million de barils par jour pour l'Arabie saoudite. Ces réductions volontaires de l'offre seront probablement prolongées jusqu'au premier trimestre de l'année prochaine, ont estimé les analystes de la Banque suisse UBS, plus grande banque de gestion de fortune dans le monde. L'Opep+ décidera le 26 novembre prochain.