Rassurant pour les pays de l'Opep+, dont l'Algérie. Leurs ventes d'or noir à l'étranger représentant l'essentiel de leurs recettes en devises. Les 13 membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et leurs 10 alliés dont la Russie ne peuvent donc se satisfaire d'un niveau bas du baril. Ils sont naturellement aux aguets lorsque les cours de l'or noir plongent. Ils réagissent pratiquement instantanément, sans crier gare même comme ce fût le 2 avril en procédant à une baisse aussi surprise qu'inattendue de plus d'un million de barils par jour pour faire rebondir les prix. Une décision qui a eu l'effet escompté avant que la saignée ne reprenne de plus belle. La semaine passée a été en effet cauchemardesque avant que les cours ne la clôture le 5 avril sur une hausse significative. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juillet avait avancé de 3,86% à 75,30 dollars. Il a revanche perdu plus de 5% depuis le début de la semaine. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, avait gagné 4,05% à 71,34 dollars mais a lâché quasiment 6% sur la semaine. Quels sont les facteurs qui ont contribué à cette embellie? Le pétrole «bénéficie (...) d'un rebond technique, après avoir été entraîné vers ses plus bas niveaux de mars par les craintes croissantes d'une récession» mondiale, avait indiqué Han Tan, analyste d'Exinity. Les investisseurs «ont retrouvé leur appétit au risque après que le rapport sur l'emploi a montré un dynamisme important du marché du travail et mis à mal les prévisions d'une récession imminente», avait fait remarquer pour sa part Edward Moya d'Oanda. Il faut en effet souligner que 253 000 emplois ont été créés en avril, avait annoncé vendredi dernier le département américain du Travail, soit nettement plus que les 180 000 attendus par les économistes. Cela signifie quoi? La résilience des créations d'emploi malgré l'augmentation drastique des taux d'intérêt américains au cours de l'année écoulée «va permettre aux décideurs de la Fed (Réserve fédérale américaine) d'être patients et de continuer à observer les données économiques», avant une nouvelle décision de politique monétaire, poursuivait-il. Il faut souligner que les craintes de récession avaient fortement pesé sur les prix du pétrole en début de semaine dernière. Comment se présente la nouvelle? Le baril de Brent de la mer du Nord, référence du pétrole algérien, pour livraison en juillet, progressait de 1,63 dollar, hier, vers 14h00 pour s'échanger à 76,93 dollars. Son équivalent américain, le baril de West Texas Intermediate (WTI), pour livraison en juin, gagnait 1,84 dollar à 73,18 dollars. Les prix du pétrole signent une hausse notoire en cette première séance de la semaine, après des semaines de fluctuations importantes à la baisse. Il faut rappeler que les autorités américaines et acteurs du secteur bancaire espéraient que le rachat de First Republic par JP Morgan sonnerait, la fin des remous dans le monde de la finance. C'est le cas apparemment pour le marché de l'or noir. Le baril peut repartir à l'assaut des 80 dollars.