Les facteurs se font rares à Blida et nombreux sont les quartiers qui ne reçoivent pas de courrier ou le reçoivent irrégulièrement. A titre d'exemple, les habitants de la cité Ahmed-Bouslimani (ex-Aranda) dont le quartier est proche de la Grande-poste de Blida reçoivent de la manière la plus irrégulière le courrier, et ce, depuis plusieurs mois. Certains ont carrément raté des concours relatifs au recrutement puisqu'ils n'ont pas reçu à temps leurs convocations. D'autres, qui ont été destinataires de colis, n'ont pas été informés à travers une convocation. Le plus grave, c'est qu'un nombre considérable des habitants de la ville des Roses connaît le problème des chèques qui se pose avec acuité. En effet, des titulaires de comptes CCP n'arrivent toujours pas à faire le retrait de leur argent puisqu'ils n'ont plus de chèques. «J'ai formulé une demande pour avoir un carnet de chèques depuis plus d'un mois, mais en vain car notre facteur est aux abonnés absents, ce qui me prive de faire le retrait», nous dira un médecin habitant le centre-ville et qui ne cesse d'appréhender cette situation surtout à la veille de la rentrée sociale et du mois de Ramadhan. Un autre qui a «la chance» de recevoir le courrier régulièrement, n'arrive toutefois pas à avoir son carnet de chèques pour des causes non convaincantes: «Après plus de deux mois d'attente, je me suis présenté à la poste à maintes reprises pour des renseignements et la réponse est toujours négative: l'inspecteur est absent, votre chèque n'est pas à notre niveau, faites une autre demande, allez voir avec le Centre des chèques postaux d'Alger...etc, telles sont les réponses des agents d'Algérie Poste», nous dira une enseignante. Pour une autre personne qui connaît le même problème, le recours aux chèques de secours qui se faisait lorsque le détenteur de CCP n'avait pas de chèques ordinaires, ne se fait plus actuellement puisqu'il est carrément interdit dans les bureaux de poste, et ce, afin d'éradiquer les détournements qui caractérisait le secteur de la poste. Cette interdiction se fait toutefois au détriment de ces citoyens qui sont «victimes» de l'absence de carnets de chèques et le non-sérieux de certains employés d'Algérie Poste. Par ailleurs, les différents bureaux de poste de la wilaya de Blida sont devenus un véritable synonyme de queues et de calvaire et tout à fait l'opposé de la notion de service public. En effet, pour faire un retrait d'argent, à titre d'exemple, les plus chanceux, c'est-à-dire ceux qui possèdent encore des chèques souffrent le martyre surtout lors des jours de «pointe». Les fameuses pannes des micros et la défaillance du réseau informatique pendant des heures et des heures ne font que compliquer les choses, et ce, au détriment des citoyens qui perçoivent leurs salaires via le CCP, surtout les retraités, les malades et les personnes âgées, qui n'ont d'alternative que d'attendre en prenant leur mal en patience. Ce phénomène est aussi accentué par le nombre important d'assurés sociaux qui perçoivent leurs remboursements médicaux à travers le comptes d'Algérie Poste. A quand «l'organisation» de la fluidité et le sérieux dans cette entreprise censée offrir un service «majoritairement» public? Une réponse qui semble tarder à venir.