Pour lui, le manque de marchés organisés est derrière cette flambée spectaculaire. La bataille contre le marché informel est loin d'être gagnée. «60% de la production agricole échappe à la règle de l'offre et de la demande régissant les prix du marché», a déclaré le ministre du Commerce, El Hachemi Djaâboub qui s'exprimait, hier, sur le sujet de l'heure à savoir la flambée des prix des fruits et légumes en ce début du mois sacré de Ramadhan. Invité à l'émission «Tahaoulat» de la Chaîne I, le ministre s'est longuement attardé sur cette question qui stresse quotidiennement les Algériens. Afin de camoufler ses promesses qu'il a avancées à la veille du Ramadhan où il a rassuré de la baisse des prix des produits agricoles, l'ancien ministre de l'Industrie explique cette flambée par le manque de marchés organisés. «Il y a un manque terrible en matière de marchés régularisés», constate le ministre. Ce dernier a eu, même recours, au langage des chiffres pour soutenir sa thèse. «Les marchés organisés sont au nombre de 40 au niveau du territoire national, indique-t-il, alors qu'il devrait y avoir au moins 80 à 100 marchés organisés». Devant cet état de fait, les commerçants trouvent le champ libre pour gonfler les prix à leur guise. Or, cet argument ne tient pas la route puisque le problème des marchés ne date pas d'aujourd'hui. Le ministre qui tranquillisait il y a quelque jours les familles sur l'abondance des fruits et légumes, se trouve piégé par le scénario que connaissent les marchés. Alors que les prix sont toujours en hausse, le ministre constate le contraire. «A l'exception de la pomme de terre, les prix des autres produits agricoles ont connu une baisse au troisième jour de ce mois sacré», affirme le ministre d'un air déçu, en précisant toutefois, que le prix de la mercuriale est très variable. Ce qui fait que les prix connaissent des hauts et des bas, et ce, selon la saison. Il citera comme exemple, la pomme de terre dont le prix demeure toujours au-dessus de 40DA le kilo pour dire qu'on n'est pas en période de récolte. Ce dernier ne cache pas son mécontentement quant à la hausse des prix qui enflamme les marchés des fruits et légumes ces jours-ci surtout au niveau de la capitale. Au terme d'une visite qu'il a effectuée sur les marchés, le ministre constate qu'il y a un grand écart entre les marchés de gros et les souks. «Alors que le kilo d'oignon fait cinq dinars au marché de gros, il est à 25DA à Staouéli», dit-il. Pour le ministre, l'Etat ne peut pas contrôler tous les prix des produits comme c'est le cas pour le pain et le lait. Sur le plan réglementaire, les prix des légumes et fruits sont libres dans le marché régulateur. Le ministre impute la responsabilité de cette augmentation spectaculaire au consommateur qui gaspille trop durant ce mois. «La moyenne de consommation augmente d'une façon vertigineuse durant ce mois de Ramadhan», affirme-t-il. Dans la perspective de mettre de l'ordre dans ce secteur, un programme portant sur la réalisation d'une série de marchés de gros est en cours. Ce programme va permettre d'organiser l'activité commerciale et de mettre la main sur les marchés. Interrogé sur l'adhésion de l'Algérie à l'OMC, le ministre a affirmé que le processus est en cours et que le 10e round aura lieu en mois d'octobre ou de novembre prochain.