Le champion d'Algérie en titre ne sait plus ce que gagner veut dire. La JS Kabylie est dans la tourmente. A l'issue de la mise à jour du calendrier de la division1 qui s'est opérée ce lundi, l'équipe de la Kabylie est restée plantée dans les profondeurs du classement général avec deux petits points au compteur, pris lors des match contre le NAHD et contre le PAC. C'est là un bilan qui ne sied pas à un club de son envergure qui se targue, en outre, de détenir le titre de champion d'Algérie. La défaite concédée, lundi, à l'Entente de Sétif à domicile est semble-t-il la goutte qui a fait déborder le vase car il s'agissait là d'un match que la JSK devait absolument gagner pour se relancer après l'échec du jeudi précédent face à la formation du Paradou. Non seulement, elle n'a pas gagné mais elle a, en plus, laissé filer l'Entente sétifienne qui endosse le manteau de favori de la compétition tant elle semble irrésistible en ce début de saison. Alors qu'elle a deux matches en retard (contre le MCA et l'ASO Chlef, les deux à Tizi Ouzou), la JSK a, aujourd'hui, un handicap de 11 points sur l'ESS. Comme on est au début de la saison cela peut ne pas paraître énorme, surtout avec des victoires à trois points, mais avouons qu'au rythme où évoluent les choses, l'équipe des Canaris semblent vraiment mal partie pour conserver sa couronne. Cette situation trouve une cause très certainement dans les enchaînements de matches que cette formation n'a pas arrêté d'aligner depuis juillet dernier, mais surtout dans une évidente mauvaise préparation d'intersaison. Moh Cherif Hannachi a beau dire qu'il a donné tous les moyens à cette équipe pour que cela se passe dans de bonnes conditions, cela ne suffit pas pour mettre les joueurs au diapason d'un double rendez-vous, africain et algérien. Ce n'est pas parce qu'on est allé en Suisse qu'on peut se vanter d'avoir subi la meilleure préparation possible. L'exemple d'un Hamza Yacef, le joueur le plus en vue de la saison dernière, qui n'arrive plus s'exprimer convenablement sur un terrain, est là pour nous édifier sur le ratage d'une préparation à l'étranger pour laquelle on a investi de l'argent pour rien. A ce titre, on se demande s'il n'est pas plus utile de rester ici en Algérie. On ajoutera que pour commencer sa préparation, la JSK avait choisi les hauteurs de Tikjda où elle n'était restée que 5 jours. Des techniciens supérieurs en sport nous ont dit que si on ne restait pas 21 jours en altitude, cela ne servirait à rien d'opter pour une telle préparation. En somme, la JSK n'aurait été conviée qu'à du bricolage et, dans ce scénario, il est impossible de ne pas parler de Jean Yves Chay, l'ex-entraîneur, puisqu'il lui revenait d'arrêter le programme de préparation de son équipe. Maintenant il est vrai que les joueurs de la JSK ont peut-être cru qu'ils étaient inabordables sur le plan national. En tout cas, leur parcours en Champion's league africaine les a violemment mis devant la dure réalité qui veut qu'ils ont encore beaucoup à apprendre. Leur parcours, pour le moment, n'a rien de celui d'un futur champion mais ressemble, à s'y méprendre, à celui d'un relégable en puissance. Il est sûr que l'équipe de la Kabylie ne subira pas un tel sort en fin de saison, mais sur ce qu'elle a montré jusqu'ici, elle a pris le pari de servir à ses supporters une saison pleine de stress.