Un groupe terroriste, dont le nombre n'a pas été déterminé, a semé, dans la nuit de lundi à mardi, la mort dans cette bourgade. Les sanguinaires ont dressé un faux barrage avant de s'attaquer à une maison du douar Sidi-Amar où ils ont poursuivi leur sale besogne. Le bilan de cette macabre et lâche expédition est lourd: 23 citoyens assassinés avec sauvagerie, une femme enlevée et plusieurs blessés. Les hordes terroristes, aveuglées par leur logique de la terre brûlée, savent qu'elles se trouvent engagées dans une voie suicidaire, car quoiqu'elles fassent, elles n'auront jamais raison de la vie qui finira par reprendre ses droits. Il était environ 21h quand un groupe terroriste a dressé un faux barrage non loin de la stèle érigée à la mémoire des chouhada sur la RN 4 à environ 1 km de la localité de Sidi Lakhdar. Les sanguinaires insensibles ne se sont pas embarrassés pour choisir un lieu hautement symbolique pour tendre leur piège. En tenue militaire, selon des témoignages de la région, ils ont très vite intercepté un taxi, un camion et un Boxer servant de transport collectif aux modestes gens de la région. Ils s'acharneront à coups de rafales d'armes automatiques sur les passagers avant de se retourner sur les conducteurs des véhicules qu'ils égorgeront avant de les mutiler atrocement. Le bilan de ce premier crime s'élève à 9 morts et 4 blessés transférés plus tard à l'hôpital de Khemis Miliana. Des voyageurs de passage qui avaient l'habitude d'emprunter, en toute sécurité, ce tronçon de route. Leur forfait accompli, les terroristes se dirigeront alors vers le douar de Sidi-Amar où vivent modestement 25 familles en traversant une oliveraie située à l'ouest de Sidi Lakhdar. Sur place, profitant de l'obscurité, ils se dirigeront vers le verger de Benachour où vit la famille Sardoun. Ils encercleront la maison et feront sauter, à l'aide d'une bombe de fabrication artisanale, la porte d'entrée. Une fois à l'intérieur, ils massacreront tous les occupants de ce modeste 4 pièces. La mère ainsi que ses 8 enfants sont assassinés froidement. Des enfants en bas âge, dont un nourrisson d'un an à peine, sont égorgés d'une manière atroce. Boubekeur (1 an), Hanane (5), Hamida (3) et Fatma (13) furent égorgés et leurs cadavres atrocement mutilés. Une autre fille de la famille Sardoun, Mira, née en 1974, a été enlevée par les sanguinaires. Le père, qui rendait visite à l'une de ses filles mariée cette nuit, échappera au carnage. La région de Aïn Defla a toujours constitué une cible des attaques des groupes armés qui veulent faire payer aux habitants des zones éparses leur volonté de ne plus vivre sous le diktat des forces du mal. Au mois d'août dernier, non loin du lieu du faux barrage d'avant-hier, un groupe terroriste avait intercepté un car de voyageurs qu'il avait mitraillé provoquant la mort de 17 citoyens. Quelques jours avant la fin du Ramadan, des terroristes s'étaient attaqués à de nouveaux occupants de logements sociaux dans la commune de Arib. Les victimes, des sinistrées des intempéries de novembre 2001, avaient été relogées dans des maisons construites à la hâte pour faire face aux dégâts provoqués par les pluies. Il est malheureux de constater que dans le douar de Sidi Amar, cible de l'attaque, 20 citoyens s'étaient constitués en groupe de GLD pour faire barrage aux terroristes. Lors de cette funeste nuit, un seul citoyen a fait usage de son arme, ce qui a provoqué la fuite des assaillants. Le Groupe de légitime défense aurait pu empêcher les terroristes d'agir à leur guise, malheureusement ce ne fut pas le cas et des citoyens ont payé de leur vie la lâcheté de certains.