Mobilis est, plus que jamais, fort de ses 6 millions 800.000 abonnés desservis par un réseau constitué de 3260 BTS. Se confiant à L'Expression, M.Hachemi Belhamdi, P-DG de Mobilis, retrace les exploits de son entreprise qui, en moins de quatre années d'existence, a su relever le défi de l'ouverture du marché et celui des nouvelles technologies. Il cite les réalisations et les performances décuplées. L'Expression: Mobilis, c'est plus de trois ans d'existence déjà, n'est-ce pas? Hachemi Belhamdi: Créé en 2003, Mobilis a eu énormément de difficultés à démarrer. Il lui a fallu plus de huit mois pour se mettre en orbite et s'organiser. Nous nous sommes d'abord attelés à travailler sur la relance commerciale de cette entreprise. En 2004 le nombre d'abonnés Mobilis était de seulement 250.000, tandis que 373 BTS constituaient l'essentiel de son réseau et que l'effectif de ses agents totalisait à peine les 250 éléments. Aujourd'hui, tout plaide en faveur de l'essor incontestable de Mobilis plus que jamais fort de ses 6 millions 800.000 abonnés desservis par un réseau constitué de 3260 BTS, 8000 points de vente et cinq distributeurs master. Autrement dit, les capacités de Mobilis ont été multipliées par dix. Un exploit en somme... Oui! d'autant que l'encadrement de Mobilis est essentiellement issu de l'ancien distributeur des PTT et dans la mesure où les équipes ont rapidement évolué sur le terrain et de façon concrète. Beaucoup de choses ont effectivement été accomplies notamment sur le plan de l'innovation technologique et des services. Nous y reviendrons. Un parcours qui vous aura finalement mis au diapason de la concurrence... Absolument, et je vous concède que le seul domaine où la concurrence existe réellement en Algérie est celui de la téléphonie mobile. Surtout que Mobilis fait aujourd'hui face à deux sérieux concurrents et d'envergure régionale. L'ouverture du marché a donc finalement été salutaire pour Mobilis en apportant, notamment, une volonté et une énergie nouvelles à ses troupes qui n'ont pas hésité à entrer dans l'arène et à se battre. L'émulation qui en a découlé a plus que jamais profité à Mobilis, au marché et surtout aux citoyens algériens. Mobilis n'a pas manqué, de son côté, d'influer sur la concurrence. Nous nous sommes «secoués» mutuellement. Quelle est la stratégie adoptée par Mobilis pour faire face à cette concurrence, justement? Dès le départ nous avons misé sur le déploiement du réseau et sa qualité en étant toujours à l'écoute du client pour répondre à ses exigences. Afin de réaliser cette stratégie dans de meilleures conditions, nous travaillons énormément sur la proximité avec le client. Le marché de la téléphonie en Algérie progresse et les nouveautés technologiques sont en train de croître. Les principaux opérateurs de téléphonie misent sur ce segment pour améliorer leur chiffre d'affaires. Cependant, notre entreprise ayant subi un redéploiement dans notre direction, nous avons privilégié le choix de la qualité du service comme argument principal. Le suivi et le service seront les piliers de cette stratégie intelligente et audacieuse. En effet, nous voulons, plus que jamais, faire de l'amélioration du service technologique, notre principale force de frappe. Se situant au milieu d'une segmentation de téléphonie portable tous azimuts, nous disposons, d'ores et déjà, d'une importante logistique à travers le territoire national que nous avons élargie au bout de quelques années d'existence. Vos concurrents ont choisi des partenaires pour promouvoir leurs services, est-ce le cas pour Mobilis? Certainement. Nous avons aujourd'hui AlgerieK qui est leader dans la distribution et la vente des portables. Nous avons aussi GTSphone qui est très bien placé sur le marché du portable. Je profite de cette occasion pour annoncer à nos clients que l'opération du pack reviendra parmi nos offres et à des prix promotionnels. Justement, parler de concurrence ne va pas sans évoquer le fameux différend qui vous a opposé à un concurrent de taille et qui a vu l'intervention de l'Arpt (Autorité de régulation des postes et télécommunications); comment l'épisode a-t-il été ressenti au niveau de Mobilis? A vrai dire et en ce qui nous concerne, nous n'avons pas eu de problèmes d'interconnexion avec les opérateurs mobiles. Certes, à un moment donné, nous avons observé que le trafic passait mal entre les différents opérateurs du mobile. Soit entre Mobilis et Djezzy, entre Djezzy et Mobilis, Mobilis et Nedjma et entre Nedjma et Mobilis. Autant, donc, de questions d'écoulement du trafic qui ont souvent été réglées avec la célérité voulue. Cela dit, nous n'avons pas, à proprement parler, de problèmes de connexions. En fait, le différent concernait le mobile-fixe et non le mobile-mobile. Pensez-vous que ce genre de problème pourrait encore advenir dans le futur? Il est évident que lorsque l'on est en face d'un marché concurrentiel, l'on ne peut qu'admettre ce type de «frictions». Ce qui est en soi tout à fait normal. D'ailleurs, si l'autorité de régulation existe, c'est justement pour réguler ce type de litiges et les arbitrer. Il est donc tout à fait normal que des saisines soient opérées et que des arbitrages suivent. Heureusement, aujourd'hui, beaucoup de choses se sont aplanies mais je continue à croire que la nature même du marché concurrentiel ne peut que continuer à donner lieu à de tels scénarii. Croyez-vous que le marché de la téléphonie mobile peut être porteur pour longtemps dans notre pays? Oui, absolument! parce qu'il est en train de muter rapidement. Nous avons démarré par la voix et voilà que nous vivons l'accès à Internet via le mobile, demain, ce sera la 3G et tout de suite après, la convergence. De telles mutations rapides et phénoménales ne peuvent que laisser croire que le marché sera constamment porteur et pour longtemps. Dans ce magma de nouveautés, quelles sont les offres actuelles de Mobilis? Je rappelle qu'en matière d'innovations nous avons initialement démarré avec une offre post-payée ou le fameux 061 et une offre prépayée Mobilis la carte. Actuellement, nous en sommes à cinq offres en post-payé avec, en sus, une offre en direction des entreprises qui se décline en résidentiels et autres forfaits qui concèdent des heures de communication. Quant à l'offre carte, Mobilis la carte a été suivie de Mobilight et, tout récemment, de l'offre Gosto à destination des jeunes. Alors que pour les services nous n'avons pas manqué d'introduire le Gprs et le MMS. Comme nous avons mis en place un portail wap sur lequel l'on peut découvrir le contenu à partir du mobile et qui permet d'accéder à une mine d'informations pratiques telles les heures de prière, les vols d'avion... mieux nous avons même signé une convention avec l'APS (Algérie presse services) afin que les citoyens puissent accéder à l'actualité livrée par cette agence. Ce qui donne une idée sur nos capacités à développer le contenu de plus belle. Sans oublier le roaming prépayé pour nos abonnés à l'étranger qui prouve que la catégorie prépayée jouit de la même couverture réseau que celle du post-payé. De même que nous avons lancé la fourniture de résultats automatiques et à la demande par SMS à l'instar de la possibilité d'accès aux résultats de l'examen du bac ou tous autres sondages... Récemment, le transfert de crédit (selekni) a aussi prouvé son efficacité. Nous travaillons également sur le rechargement électronique TPE, le rappel automatique durant la période de réception (kelemni), les jeux interactifs, les recharges à faibles montants. Enfin le passage du Gprs à 40 kilobites par seconde au 3G à 400KB/ S, avec, à la clé, la visiophonie, donne une idée sur la révolution technologique en cours et où Mobilis est de plain-pied. Cela suppose beaucoup d'investissements que couronne présentement le recours de Mobilis à l'emprunt obligataire, n'est-ce pas? Décupler ses capacités techniques nécessite effectivement beaucoup d'investissements, ainsi, rien que pour l'année 2005, Mobilis a investi plus de 35 milliards de dinars. Nous continuons sur le même rythme de développement. En témoigne l'emprunt obligataire lancé récemment par Algérie Télécom et qui revient à 80 pour cent à Mobilis. La raison en est que cette dernière entend déployer au maximum ses réseaux et persévérer dans l'innovation technologique. L'emprunt obligataire dont, faut il le rappeler, l'accès n'est pas autorisé à qui le veut, témoigne magistralement de la santé financière de Mobilis. Je vous rappelle qu'ouvrir droit à l'emprunt obligataire suppose la présentation par l'entreprise y prétendant, de pas moins de trois bilans qui reflètent fidèlement trois années d'exercice plein, avec, en sus, un bilan des plus positifs. Comme cela implique le recours à un audit externe ce que nous avons fait en requérrant l'expertise d'un organisme international. Tous nos chiffres ont été analysés par la Cosob qui n'a pas hésité à nous accorder son visa. En somme, l'emprunt obligataire est le meilleur test de confiance et de notoriété pour Mobilis. Sachant que les entreprises qui peuvent se targuer d'avoir eu accès à l'emprunt obligataire, sont plutôt rares. A l'exemple de Sonatrach, Sonelgaz, Air Algérie et quelques autres grandes entreprises. Je tiens à préciser, également, que dès que nous avons lancé notre emprunt obligataire, nous n'avons pas tardé à avoir des prises fermes chez les banques et qui tournent déjà autour de vingt milliards de dinars. Ces derniers, dois-je le rappeler, ne représentent qu'une partie de nos besoins en investissements. Encore une fois, donc, l'emprunt obligataire est une pratique internationale qui témoigne de la notoriété d'une entreprise.