En 2004, l'entreprise comptait 300 000 abonnés et seulement 300 employés, qui seront trois ans après 3 000, et permettent à Mobilis d'enregistrer un saut qualitatif avec la meilleure couverture et presque 8 millions d'abonnés. Partir avec les honneurs sous un tonnerre d'applaudissements d'une assistance très émue. Jamais une cérémonie de passation de consignes entre deux commis de l'Etat n'aura suscité autant d'émotion. C'est le moins que l'on puisse dire pour décrire le départ d'El-Hachemi Belhamdi, ex-P-DG de Mobilis officialisé hier par Boudjemaâ Haïchour, ministre de la Poste et des Technologies de l'information et de la Communication qui, aux côtés du P-DG du groupe Algérie Télécom, en l'occurrence M. Slimane Kheiredine, a présenté le nouveau successeur. Il s'agit de Lounis Belharrat qui, jusque-là, s'occupait de la division commerciale et marketing à Mobilis et n'est donc guère étranger à l'entreprise. Celui-ci ne fait donc que reprendre le flambeau porté depuis 2004 par M. Belhamdi, qui comptait à son actif de nombreuses années au sein de la grande famille des postiers avant de se lancer dans un défi qui n'était pas des moindres. Juin 2004, les réformes donnent naissance à Mobilis dans un climat de concurrence des plus redoutables face à l'existence d'un opérateur privé étranger des plus balaises, qui avait alors investi le marché algérien depuis déjà deux années, et la venue d'un troisième opérateur étranger qui se profilait à l'horizon. Mobilis qui ne dispose ni d'outils ni de l'expérience de ces métiers d'opérateurs de téléphonie mobile est alors porté par 300 employés et compte seulement 300 000 abonnés. L'entreprise ne dispose que de ce qu'elle a hérité de la part de l'administration des P et T puis d'Algérie Télécom, autrement dit 4MSC et 370 BTS. Ce qui n'est pas pour décourager celui qui cumule presque 30 ans d'expérience dans le secteur des télécommunications qui s'avère être bien utile. M. Belhamdi affiche ses ambitions et sa performance dès la première année de son accession au poste en réconciliant le secteur public avec le client. C'est ainsi qu'une année après l'installation d'El-Hachemi Belhamdi, Mobilis multiplie par 8 le nombre de ses abonnés au terme de l'ouverture de plusieurs chantiers tous azimuts : technique, commercial, communication, marketing, ressources humaines, organisation, etc. L'effort lui vaut le respect et la reconnaissance de ses pairs en lui consacrant en 2005 le titre “du meilleur manager de l'année”, trophée remis par le Club d'Excellence Management. Une distinction qui ne fait que le conforter dans ses projets de booster Mobilis au plus loin. Le chemin n'est pas sans embûches et M. Belhamdi n'a toujours pas les coudées franches pour mener à bien sa mission, secteur public oblige… Un secteur public qui a enfanté, bon gré mal gré, des personnes de la trempe de Belhamdi qui a marqué son passage à la tête de Mobilis, et son empreinte restera gravée dans le fronton de l'entreprise comme précisé par le ministre lui-même. Comment peut-il en être autrement alors qu'on reconnaît à M. Belhamdi, entre autres, d'avoir signé le virage multimédia à Mobilis et d'amorcer une nouvelle stratégie qui permettra à jamais de “dépoussiérer” l'ancienne image des puces GSM qui n'enchante pas forcément. “Tout au long de ces 32 années d'activité, je pense n'avoir ménagé aucun effort dans mon travail, je me suis donné à fond, j'ai travaillé honnêtement et j'ai toujours été loyal envers ma hiérarchie et avec mes collègues. Quoi de plus gratifiant en effet que d'avoir accompli ma carrière avec des honneurs et de la considération (…)”, a déclaré M. Belhamdi et d'insister dans son discours d'adieu de demander pardon à ses collègues au cas où il aurait offensé ou mal agi volontairement ou involontairement avec l'un deux. Autant le ministre que M. Slimane Kheiredine n'ont pas tari d'éloges, à l'occasion, à son égard, mais la plus grande marque de reconnaissance de la compétence de M. Belhamdi est venue sans nul doute de la part de son bras droit, en l'occurrence M. Belharrat qui a reconnu qu'il ne serait point facile de remplacer une personne de la trempe de M. Belhamdi. Nabila Saidoun