L'agression barbare sioniste contre Ghaza se poursuivait hier alors que la Cour internationale de justice (CIJ) a ordonné à Israël d'assurer «une aide humanitaire de toute urgence» à la population civile sur place, menacée de famine. Les affrontements des derniers mois ont aussi exacerbé les tensions régionales entre Israël et «l'axe de la résistance», rassemblement de mouvements armés soutenus par son ennemi iranien et comprenant notamment le Hamas palestinien, le Hezbollah libanais et les Houthis yéménites. La Force intérimaire des Nations unies au Liban (Finul) a appelé jeudi à une désescalade «immédiate» à la frontière entre le Liban et Israël, au lendemain d'une journée meurtrière au cours de laquelle douze civils dont dix secouristes ont été tués à Habariyé.»La Finul est très préoccupée par la flambée de violence (...) Il est impératif que cette escalade cesse immédiatement», ont affirmé les Casques bleus dans un communiqué. Depuis presque six mois, les violences opposent quotidiennement l'armée sioniste au mouvement libanais Hezbollah et ses alliés. Mercredi, onze civils dont dix secouristes ont été tués du côté libanais de la frontière par des frappes sionistes, et un civil a péri du côté israélien dans des bombardements revendiqués par le Hezbollah. A Washington, la Maison Blanche a également estimé qu'un retour au calme à la frontière israélo-libanaise devait être «la plus haute priorité». Pour sa part, le coordinateur de l'ONU, Imran Riza, a déploré jeudi les attaques «inacceptables» contre les secouristes au Liban. Dans la bande de Ghaza, le ministère de la Santé du Hamas a fait état de «dizaines de morts» lors de combats et de raids aériens notamment à Rafah (sud), où s'entassent 1,5 million de Palestiniens, déplacés par les bombardements sauvages de l'armée sioniste depuis près de six mois. Outre le bilan humain et les destructions massives, l'agression sioniste a provoqué une catastrophe humanitaire dans le territoire palestinien assiégé, où la majorité des 2,4 millions d'habitants sont désormais menacés de famine selon l'ONU qui déplore une aide insuffisante pour répondre aux besoins de la population.»Il n'y a pas un autre endroit dans le monde où un aussi grand nombre de personnes font face à une famine imminente», a résumé sur X le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies. Israël doit «veiller sans délai» à ce que soit assurée «sans restriction et à grande échelle, la fourniture par toutes les parties intéressées des services de base et de l'aide humanitaire requis de toute urgence», a déclaré jeudi la Cour internationale de justice (CIJ) basée à La Haye. Saisie par l'Afrique du Sud, la CIJ avait ordonné en janvier à Israël de faire tout son possible pour empêcher un «génocide» dans le territoire palestinien, l'entité sioniste se permettant de juger «scandaleuses» de telles accusations alors que son agression a fait de l'enclave un gigantesque cimetière. Dans la nuit, le Hamas s'est félicité de la décision de la CIJ et a demandé sa «mise en oeuvre immédiate» afin qu'elle ne devienne pas «lettre morte». Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyhau avait plus tôt réaffirmé jeudi sa détermination à lancer une offensive terrestre à Rafah en dépit des pressions internationales, y compris des Etats-Unis, contre une opération d'envergure sur place. Les Etats-Unis, principal allié d'Israël qui dit «redouter le bilan humain» d'une telle agression, avaient demandé récemment l'envoi d'une délégation israélienne à Washington pour discuter de cette exaction génocidaire. Mais Netanyahu, furieux de l'abstention américaine à l'ONU lors d'une résolution réclamant un «cessez-le-feu immédiat» à Ghaza, a annulé la visite. Israël a finalement fait savoir à Washington qu'il aimerait trouver «une nouvelle date pour organiser la réunion» sur Rafah, a indiqué la Maison Blanche. En parallèle de ces éventuelles discussions à Washington, le Qatar - un médiateur avec l'Egypte et les Etats-Unis - accueille cette semaine une reprise des négociations indirectes entre Israël et le Hamas sur un projet de trêve de plusieurs semaines doublée d'un échange d'otages israéliens et de prisonniers palestiniens. L'armée sioniste poursuit ses crimes dans le complexe hospitalier al-Chifa, dans la ville de Gaza (nord), ainsi que dans plusieurs autres hôpitaux totalement dévastés à Khan Younès, Rafah etc...»Les forces sionistes ont obligé des hommes à se déshabiller et ne garder que leurs sous-vêtements (...) J'en ai vu d'autres les yeux bandés qui devaient suivre un char au milieu d'explosions», a indiqué Karam Ayman Hathat, un Palestinien de 57 ans qui habite dans un immeuble près de l'hôpital.