Neuf émigrants clandestins, âgés entre 20 et 30 ans, originaires d'Oran, ont été présentés, hier, devant le magistrat instructeur près le tribunal d'Aïn El Turck, qui a notifié leur mise en détention préventive en attendant leur procès. Selon les informations fournies par la cellule de communication auprès du groupement de la Gendarmerie nationale d'Oran, les neuf harragas avaient pris place, la matinée du mercredi, aux environs de 4h, dans un zodiac équipé de deux moteurs de 50 et 10 chevaux, sur une plage située au niveau du complexe Les Andalouses, sur le littoral ouest de la wilaya. La subite dégradation des conditions météorologiques, qui les a surpris en pleine mer, a fait fondre le rêve de ces neuf candidats à l'émigration clandestine. Leur boat people s'est renversé sous l'effet des grosses vagues et ils n'ont dû leur salut qu'en s'y agrippant pour ne pas être emportés par les courants marins. Fort heureusement, ils ont été localisés par une patrouille des gardes-côtes de la façade maritime ouest au large de la ville portuaire de Ghazaouet, dans la région de Tlemcen. Les harragas ont été conduits aux locaux de la brigade de la gendarmerie d'El Anser, commune côtière sur le littoral ouest de la wilaya, territorialement compétente du lieu de la tentative d'émigration clandestine. Ils ont déclaré aux gendarmes, avoir déboursé en tout 60 millions de centimes pour l'achat de l'embarcation et des deux moteurs. Ils ont dénoncé leur passeur, répondant aux initiales S. R., qui a déjà organisé plusieurs traversées depuis les côtes oranaises vers celles de l'Espagne. Celui-ci sera traduit en justice dans les jours qui viennent. Notre source indique, par ailleurs, que le cadavre en décomposition avancée, partiellement dévoré par les poissons prédateurs, a été rejeté par la mer sur le rivage du village côtier de Bethioua. Agé d'une trentaine d'années environ, le malheureux était vêtu d'une tenue de sport. Les gendarmes privilégient la thèse d ‘une tentative d'embarquement clandestin à partir du port de Bethioua qui aurait mal tourné. Il importe de rappeler qu'à la fin de la semaine dernière, 14 autres harraga ont été sauvés d'une mort certaine par les gardes-côtes de la façade maritime ouest au large de la petite ville côtière de Beni Saf, dans la wilaya d'Aïn Témouchent. Ils se sont entassés dans un boat people sur une plage de la station balnéaire de Kristel, sur le littoral est d'Oran, avec l'intention de rallier les côtes de la péninsule ibérique. Le moteur de leur embarcation est tombé en panne et ils ont dû affronter les mauvaises conditions météorologiques pour éviter la noyade, synonyme d'une mort certaine.