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Apocalyspe... flop?
Megalopolis de Fancis Ford Coppola
Publié dans L'Expression le 18 - 05 - 2024

On s'installe dans le creux du fauteuil bien accueillant de l'immense salle du palais des festivals et on se surprend à descendre en apnée, le souffle retenu aux ultimes secondes du passage de la pénombre au noir total... Megalopolis, générique gravé dans le marbre, peut commencer et le longiligne Adam Driver apparaît au faîte d'une tour tower aux contours romains, estampillée «Jules César». On penserait aussitôt aux énigmatiques oxymores du dessinateur-réalisateur Enki Billal. Driver chez Coppola, c'est César Catalyna, architecte aussi mégalo que visionnaire qui rêve de construire une nouvelle cité, sur les ruines du New-York, effondrée comme le fut la chute de l'Empire romain, en son temps.
Inventeur du mégalon? un matériau de construction unique, destiné à résister indéfiniment au temps... Le temps, justement, une obsession ecoppolienne, que l'auteur des Parrains 1,2,3 a représenté dans la plupart de ses films, pour ne pas dire tous... Et aux horloges, gigantesques, de surgir à tout moment et partout, dans Megapolis... À se demander si le cinéaste, en grossissant à ce point le trait, ne voulait-il pas produire l'effet inverse, faire oublier la trop grande proximité avec le Fritz Lang de Métropolis (1927). De flagrants emprunts! Avec Fellini aussi, celui du fantasque et de la démesure, beaucoup trop «sollicité» avec des clins d'oeil forcés, frisant le strabisme, plus d'une fois. Et même si c'est une Rome du 3e millénaire que bâtit, Coppola / Driver, sous nos yeux loin d'être ébaubis, Crésus, Cicéron, et autres protagonistes /antagonistes de César, qu'il n'hésitera à mettre, au propre et au figuré dans une posture shakespearienne, dans sa représentation la plus caricaturale, d'un Hamlet, impuissant à constater qu' «il y a quelque chose de pourri au royaume du Danemark». Pourtant, le cinéaste, découpant à la serpe ses plans-séquences, flirtait avec l'improbable. Incrédule, le spectateur condamné à aller jusqu'au bout, histoire de s'enquérir de la santé mentale de son auteur, va se laisser couler vers le fond, afin de se souvenir, sans doute, du goût de la lie.
Coppola a décrit Megalopolis comme son «scénario de rêve». Selon la presse anglo-saxonne, il en a eu l'idée en réalisant Apocalypse Now, alimenté par les mêmes inquiétudes concernant l'impérialisme américain, le présentant cette histoire comme «une épopée romaine se déroulant dans l'Amérique moderne», revisitant la «Conjuration de Catalyna» visant à renverser la République de Rome. Le casting est rempli de stars: Et, selon les rapports, il aborde de grands thèmes tels que la politique, la race, l'architecture, la philosophie, le sexe, l'amour et la loyauté. En misant plus de 120 millions de dollars, en fonds propres, en composant un casting de luxe, Shia LaBeouf, Aubrey Plaza, Dustin Hoffman, Laurence Fishburne, Jon Voight, à 85 ans, Coppola, impérial, pensait s'acheter une immunité contre le délit de mauvais goût. À tort, car au cinéma, ce dernier, peut-être un genre ayant ses propres adeptes. À contrario, l'invraisemblable peut s'avérer fatal. On savait que le tournage de Apocalypse Now (1979) avait laissé entendre que le cinéaste avait dans son ADN autant de gênes en partage avec le dictatorial Néron, que l'esclavagiste Bonaparte. Un exemple parmi tant d'autres: Pour les besoins d'un rendu particulier sur le visage de Adam Driver «ils l'ont attaché Adam Driver sur une chaise pendant six heures, et ils ont littéralement pris un projecteur à 100 $ et ont projeté une image sur le côté de sa tête. Je suis tout à fait favorable à l'expérimentation, mais c'est vraiment ce que vous voulez faire le premier jour avec votre acteur à 10 millions de dollars? L'effet aurait été rapide et facile à créer numériquement, disent-ils. «Alors il [Coppola] passe littéralement une demi-journée sur ce qui aurait pu être fait en 10 minutes», assène un témoin de ce premier jour de tournage de Driver!
Depuis la première présentation, il y a trois semaines, de «Megalopolis», à Los Angeles, des fuites, en ruissellement ininterrompu, donnent quelques clés, qui pourraient aider à mieux comprendre les origines de la flagrante malfaçon de l'oeuvre de l'architecte en chef, Coppola. Ainsi on parlerait de plus de 300 versions du script: «À chaque nouvelle réunion, il arrivait avec une idée différente». Le Guardian n'a pas été avare en confidences, faites par des techniciens du premier cercle: «Des heures durant, Coppola restait dans sa caravane, ne parlant à personne. L'équipe et les acteurs attendaient tous. Puis il sortait et arrivait avec idée qui n'avait pas de sens et n'avait pas aucun rapport avec ce qui était écrit dans le script.» Pendant les seize semaines de tournage, plus de la moitié des équipes artistiques et des effets spéciaux ont été licenciées, quand elles n'ont pas démissionné. Le quotidien britannique, parmi les plus sérieux du royaume, excédé sans doute par tant de suffisance, le qualificatif, est loin d'être excessif rapportera cette incroyable interrogation: «Presque tous les jours, nous repartions en secouant la tête en nous demandant à quoi nous avions passé les 12 dernières heures à faire. Comme le dit un troisième membre de l'équipe: «Cela semble fou à dire, mais il y avait des moments où nous nous demandions tous: ´´Has this guy ever made movie before?´´ (´´Ce type a-t-il déjà fait un film auparavant? ´´)


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