Le gouvernement a affiché clairement, par la voix de son premier responsable, son incapacité de subventionner les projets du secteur hydraulique, qui souffre actuellement d'un important dysfonctionnement organisationnel et financier. A cet effet, le Chef du gouvernement multiplie ses appels d'offres, cette fois-ci en direction des investisseurs locaux et étrangers (après ceux adressés à la délégation de la Banque mondiale) afin de financer les projets qui aident à surmonter la situation de pénurie d'eau qui prévaut dans le pays, ces derniers temps. «Il appartient au ministère des Ressources en eau d'entreprendre des actions multiformes et multidirectionnelles vis-à-vis des bailleurs de fonds de mobiliser les moyens financiers dont a besoin le secteur, car est-il besoin de rappeler que les seuls moyens de l'Etat ne peuvent répondre à la demande du secteur», explique M.Ali Benflis lors de son discours, hier, sur la problématique de l'eau en Algérie. Ce qui explique, cependant, l'insuffisance du budget de la relance économique octroyé à ce secteur et de l'enveloppe qui est d'une valeur de 9,27 milliards de dinars dont 3,07 pour la capitale destinée à la réalisation des grands projets, notamment la construction des barrages, la réhabilitation des stations d'épuration des eaux usées où encore la réalisation des usines de dessalement et ce, dans le cadre du programme d'urgence instauré récemment par le Président de la République. Les responsabilités des pouvoir publics, à tous les niveaux, quant à la gestion déficiente de cette ressource, a été longtemps insinuée par le Chef du gouvernement qui estime que cette situation «de crise» aurait pu être évitée si les responsabilités avaient été assumées convenablement. «La responsabilité, toute la responsabilité incombe aux responsables de l'Etat à différents échelons», déclare d'un ton ferme le Chef du gouvernement. Il appelle, par ailleurs, les responsables locaux à faire preuve de plus de rigueur dans l'application du programme d'urgence. «La population attend de vous des mesures concrètes et immédiates, il vous appartient, donc, de veiller à la bonne exécution de ce plan et de contribuer à son enrichissement en proposant des solutions simples et peu coûteuses» réclame-t-il. Par ailleurs, le Chef du gouvernement a réprouvé l'actuelle gestion du secteur hydraulique, qui selon lui, consomme un budget considérable sans pour autant donner les résultats attendus. «Des crédits considérables ont été alloués à ce secteur, mais ceux-ci se révèleraient insuffisants, si nous ne remédions pas aux graves dysfonctionnements et insuffisances d'ordre organisationnel et de gestion qui caractérisent le secteur», souligne-t-il. Il appelle, à cet effet, à l'élaboration d'une politique de gestion capable de réorganiser le secteur en déterminant les responsabilités de chaque institution. Mises à part les mesures qui ont été inscrites dans le cadre du programme d'urgence, notamment l'option du dessalement de l'eau de mer, les transferts de Beni-Haroun et de Taksebt, le système Mostaganem-Arzew-Oran, la construction du barrage de Koudiat Acerdoun ainsi que la connexion entre les barrages, le Chef du gouvernement intensifie les actions de contrôle sur la gestion de la ressource en installant un groupe de travail qui se chargera des actions complémentaires et sera sous la coupe de la cellule de crise dont les travaux seront examinés périodiquement en Conseil de gouvernement et des ministres.