L'armée sioniste a bombardé hier la bande de Ghaza, où une frappe a tué dix proches du chef du Hamas, selon la Défense civile, pendant que les Etats-Unis pressent Israël d'éviter une nouvelle escalade à la frontière avec le Liban. Le ministre sioniste de la Défense, Yoav Gallant, poursuit sa visite à Washington, deux jours après l'annonce par le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, que la phase «intense» de l'agression barbare sioniste contre la population civile palestinienne était proche. La Défense civile de Ghaza a annoncé hier que dix membres de la famille d'Ismaïl Haniyeh, le chef politique du Hamas qui vit en exil au Qatar, avaient été tués dans une frappe sioniste sur un camp de réfugiés de la ville de Ghaza, dans le nord.»Un certain nombre de martyrs est toujours sous les décombres», a déclaré Mahmoud Bassal, le porte-parole de la Défense civile, précisant que la soeur du chef du Hamas, Zahr Haniyeh, avait été tuée avec neuf autres personnes dans cette frappe sur le camp de Chati. En avril, trois fils et quatre petits-enfants de Haniyeh avaient péri dans une frappe à Chati. Ismaïl Haniyeh avait alors indiqué qu'environ 60 membres de sa famille avaient été tués depuis le début de la guerre, le 7 octobre. Selon un correspondant de presse, une frappe a également fait cinq morts, dont deux enfants, près de l'hôpital al-Chifa de la ville de Ghaza. Leurs corps reposaient dans une mare de sang avant que les secouristes ne les évacuent. Dans le sud, deux frappes aériennes ont visé le centre de Rafah, où des véhicules militaires ont ouvert le feu, tandis que des quartiers ouest de la ville, frontalière avec l'Egypte, ont été la cible de bombardements et de tirs de chars, selon des témoins. Benjamin Netanyahu avait annoncé dimanche que la phase «intense» des combats touchait à sa fin, notamment à Rafah où l'armée fasciste a lancé le 7 mai une offensive terrestre, mais que la guerre contre la population civile palestinienne se poursuivrait. Il avait répété que «l'objectif» était «de récupérer les prisonniers «retenus à Ghaza et de «déraciner le régime du Hamas», en place depuis 2007. Le Premier ministre extrémiste avait aussi affirmé qu'après la fin de cette phase, Israël serait «en mesure de redéployer certaines forces vers le nord», près de la frontière avec le Liban, ajoutant aux craintes d'une extension du conflit. A Washington, le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, s'est entretenu lundi avec le ministre sioniste de la Défense des tensions au Liban et des efforts déployés pour parvenir à un accord sur la libération des otages. Le secrétaire d'Etat «a souligné l'importance d'éviter une nouvelle escalade du conflit et de parvenir à une solution diplomatique qui permette aux familles israéliennes et libanaises de rentrer chez elles», a indiqué son porte-parole, Matthew Miller. Les échanges de tirs entre l'armée sioniste et le Hezbollah, puissant mouvement allié du Hamas, se sont multipliés depuis le début de l'agression criminelle contre Ghaza et ont entraîné le déplacement de dizaines de milliers d'habitants des zones frontalières du sud du Liban et du nord d'Israël. La visite de Gallant fait suite à une semaine de tensions entre les Etats-Unis et Israël, après des critiques israéliennes sur des retards de livraisons d'armes américaines.»L'alliance entre Israël et les Etats-Unis (...) est extrêmement importante», a affirmé lundi le ministre israélien, qui devait rencontrer hier son homologue américain Lloyd Austin. Le ministère de la Santé de Ghaza a annoncé hier un nouveau bilan de 37.658 morts depuis le début de l'agression qui entre dans son neuvième mois. Au moins 32 personnes ont été tuées ces dernières 24 heures, a-t-il indiqué dans un communiqué, ajoutant que 86.237 personnes avaient été blessées dans la bande de Ghaza depuis le 7 octobre. Des sources médicales de la bande de Ghaza ont mis en garde mardi contre une menace réelle pour la vie d'un millier de patients dialysés, en raison de la grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales, a rapporté l'agence de presse Wafa. Les mêmes sources ont expliqué qu'»en raison de la poursuite de l'agression sioniste, les hôpitaux et les centres de santé souffrent d'une grave pénurie de médicaments et de fournitures médicales nécessaires, pour continuer à prodiguer les soins médicaux nécessaires pour sauver la vie des patients et des blessés». Elles ont appelé les institutions internationales «à intervenir rapidement et à répondre aux besoins en médicaments et fournitures médicales, pour sauver la vie des patients et des blessés».