En effet, acte chirurgical bénin, la circoncision peut charrier de véritables dangers pour l'enfant, quand elle est pratiquée de manière bâclée. Particulièrement à la faveur de circoncisions de groupe, un phénomène bien en vogue, en dépit des multiples mises en garde des praticiens. Ces derniers rappellent que ce geste chirurgical, qui peut, au demeurant, être mené tout au long de l'année, peut être à l'origine de véritables problèmes quant il est concentré en une seule journée, voire une seule soirée. Particulièrement lorsque des centaines d'enfants sont concernés. En effet, ajoutent-ils, pratiquer à la chaîne un nombre important de circoncisions favorise la survenue d'accidents graves, telles les blessures ou les fautes d'asepsie fatales. Ainsi l'association Primage, que préside le Dr Oulmane Djamel Eddine, recommande plus que jamais aux chirurgiens d'éviter le travail à la chaîne, des circoncisions de groupe. Tout en rappelant que, chaque année, pas moins de 300.000 enfants, en moyenne, sont concernés par la circoncision dans notre pays, un petit geste chirurgical qui peut être pratiqué tout le long de l'année. Comme l'on rappelle que le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière et afin de prévenir d'éventuels accidents ou complications liés à la circoncision, a émis, en juin 2006, une instruction pour que cet acte soit exclusivement du ressort des chirurgiens, qu'ils soient du secteur public ou privé. Désormais, la nouvelle réglementation garantit un maximum de sécurité, c'est-à-dire impose le plateau technique nécessaire, les précautions de stérilisation adéquates et surtout un spécialiste en la matière: le chirurgien. Néanmoins, l'on ajoute que le nombre important de demandes de circoncision, le 27e jour de Ramadhan ne peut que rendre la tâche difficile au médecin. Ainsi l'on étaye qu'en une seule journée, plusieurs dizaines de milliers d'enfants sont dirigés par leurs parents et surtout par des institutions de type associations, collectivités locales, entreprises...vers les structures de santé pour procéder à des circoncisions de groupe. L'on ajoute que cette pression du nombre élevé de la demande, en un laps de temps aussi court que celui d'une journée, ne peut que poser problème et faire courir un risque aux enfants tels les complications, mutilations et autres accidents irréversibles. Il serait donc judicieux et moins risqué d'étaler le nombre des circoncisions tout au long de l'année, afin de permettre aux chirurgiens de travailler à l'aise et dans le temps, et faire en sorte que ce petit geste ne se transforme pas en drame familial, n'a-t-on de cesse de prévenir. Rappelons que, pas plus tard que l'année dernière, une circoncision collective a tourné au drame. Parmi les 80 enfants qui passeront alors sous le bistouri de deux chirurgiens, affectés à l'hôpital d'El Khroub, neuf n'en sortiront pas indemnes.